Bloody Mary, what the hell ?

Sauver les apparences. Accepter une sortie avec les autres internes de l'université pour faire la tournée des bars n'était rien de plus qu'une tentative de passer pour normale. Difficile de l'être quand déjà le roux flamboyant de votre chevelure attirait les regards comme un phare, mais Siobhán ne s'en souciait guère. Elle était sortie avec dans l'idée d'observer sagement ses condisciples, sans faire de remarque, ni même lever un seul petit doigt pour aller s'amuser sur la piste de danse. L'Irlandaise ne faisait que son devoir de citoyen surnaturel, c'est à dire rester dans le groupe sans se faire remarquer pour, au mieux, passer pour une associable notoire. Mais elle n'y pouvait rien si ces idiots ne l'intéressaient pas ! Alors qu'un camarade en double licence de génétique aurait put être utile et faire des découvertes incroyables sur les gênes et le lien qu'elles entretenaient avec un gêne extérieur non-humain, il préférait s'enfiler une bière supplémentaire qui finirait de toute façon au plus profond des égouts. Au plus près du nez des vampires, avait-elle envie de penser avec un petit air satisfait quand la soirée s'était terminée sur des rires et des chants paillards qu'elle n'écoutait que d'une oreille. Il fallait quelqu'un pour conduire. Dans le cas présent, elle, la sainte qui n'avait pas effleuré une touche d'alcool ne serait-ce que du bout de sa jolie langue rose.

Un bien beau divertissement pour qui ne possédait pas de permis de conduire officiel, mais pour ce que la rouquine en avait à faire des lois... Elle s'y était pliée de bonne grâce et avait prit le volant. Quelques minutes plus tard, elle avait même déjà conscience qu'elle avait posé quatre mains sur le dit volant, ce qui lui donnait comme une impression étrange qui la força, au cours de quelques précieuses minutes, à se retourner vers son passager :

« ▬ Hé, vire tes pattes de là, tu vas rendre la voiture ivre ! »

Ce n'était pas comme si le véhicules était déjà en train de faire de la valse entre le trottoir et le milieu de la route, après tout. Rien de grave, pas de raison de paniquer. Pour ce que ça lui faisait, de toute façon. Cette nuit, la métamorphe avait beaucoup plus en tête qu'un simple excès de vitesse ou un poteau éclaté sur un bout de tôle qui ne lui appartenait même pas. Sauf que...

« ▬ Merde, regarde devant toi ! Bordel, Siobhán, frêne ! Mais frêne ! »

Vu l'arrêt instantané de la voiture sur le bas-côté après un ravissant 'sponk' sur le capot, la mise en garde arrivait un peu en retard. Sans se poser plus de questions que nécessaire, la jeune femme ouvrit sa portière pour se précipiter à l'extérieur sous les cris de ses comparses. Ce ne fut qu'en étant accroupie à côté d'un homme d'à peu près son âge que son visage se crispa petit à petit, révélant une moue furieuse.

« ▬ Hé, réveillez-vous ! C'est pas le moment de dormir ! ... Mais gardez vos yeux ouverts non de Dieu ! » Par réflexe, la belle avait déjà vidé son sac à côté d'elle et saisit son portable pour composer le numéro des urgences, plaquant d'office son autre main sur le torse de la victime. « Shreveport Hospital ? Génial ! Je viens de renverser un type à l'angle de la deuxième rue. État stable, il est conscient. Par contre son pouls est... Hum... Oui oui, tout va bien. Non, je ne peux pas rester en ligne, je vais dispenser les premiers soins - c'est Mlle Byrnes, vous vous souvenez ? L'interne. Oui, on vous attends là-bas. Je m'en charge. »

Après avoir fiévreusement baladé sa main au poignet, au cou et aux tempes du sujet, le regard de la rousse changea subitement, la poussant à ranger son portable d'une façon plus lente que prévue tandis qu'elle observait l'homme renversé. Ça, c'était une aubaine. Poursuivant sa série de réflexe, l'Irlandaise ouvrit une petite boîte en bois sombre qu'elle avait également renversée sur le sol et en sortit une seringue qu'elle stérilisa dans la seconde avant de la piquer d'autorité dans le bras du vampire. Car s'en était bien un, non ? C'était ça ou être mourant, et dans les deux cas, la prise de sang était justifiée après la vérification du pouls. C'est qu'elle ne faisait pas dans la dentelle, pour le coup.

« ▬ Monsieur, tout va bien ? Vous sentez ce que je fais là ? Je vous prend un peu de sang, pour vérifier que tout va bien. Des secours seront bientôt là pour vous prendre en charge; vous seriez capable de me donner votre groupe sanguin ? Une allergie particulière ? »

Le tout, c'était de rester professionnelle et de faire comme si c'était tout à fait normal pour elle de lui piquer plusieurs petits pots de sang au milieu de la rue avant qu'il se décide à réagir et comprenne... Qu'elle avait comprit, justement, et que ce qu'elle faisait n'était pas normal. Au cas où, la rousse fit claquer les doigts de sa main libre sous les yeux de l'inconnu, histoire d'être certaine qu'il n'allait pas réellement lui claquer entre les doigts.

Profiter de l'air frai, se promener, prendre du bon temps. une chose que Coy ne faisait pas beaucoup en ce moment, il tuait plus le temps en recherchant ce garou; Prêt de deux ans et demi et aucun résultat. Si, peut-être un début de piste, avec cet Innocent, il doit bien savoir qui a fait le coup, après tout lui aussi est un garou, il était peut-être même sur le lieu du crime lorsque la scène c'est déroulé.
Il prenait du bon temps. Coy marchait dans la fraicheur de la nuit, il arpentait les murs sur les trottoirs de la ville encore animées. Les gens devaient bien se demander ce qu'il faisait, s'ils n'étaient pas bourrés, dans ce coin de la ville c'est plutôt rare des gens, je parle d'humains, qui ne sont pas bourrés à cette heure si tardive, ou matinal, comme vous préféré.
Pour une fois, Coy passait son temps à ne rien faire, ce devait d'ailleurs être la première fois depuis deux ans au moins. Il marchait lentement, une chose plutôt rare chez lui, tellement rare que SBAFF, en voulant aller de l'autre côté de la route il finit par se faire prendre sur le capot d'une voiture et de tombé à côté.
il avait eu un moment d'absence, il n'avait pas vu, entendu la voiture arrivé, il faut dire qu'elle arrivait vite, encore des chauffards, aucune voiture n'était apparu lorsque Coy avait tourné la tête des deux côtés de la route pour voir si justement, il y avait quelqu'un.
Après le choc Coy n'était plus très contient, ou il était tout du moins dans les vapes, il n'entendait rien, surement une surdité temporaire. Mais sentait des mains le palper. Coy se demandait bien qui était la personne qui le manipulait ainsi et ce qu'elle faisait réellement. Une chose importante se déssinait tout de même, la personne était-elle consciente de ce qu'elle faisait?
Aïe!
Coy sentait un bout de métal fin entrer dans son bras, une piqure, surement. Il entendit alors un espèce de bougonnement plutôt aiguë. C'était une femme qui parlait, ce devait être un médecin, qui d'autre aurait le droit de lui faire une piqure? Enfin surtout qui avait des seringue à porté de mains, qui d'autre qu'un docteur.
Un claquement de doigts bien distinct. il avait recouvré totalement l’ouïe.
Coy ouvrit un peu les yeux comme si il venait de passer une nuit atroce où il n'avait pas dormi, qu'il avait fait un cauchemar affreux qui l'avait réveillé en plein milieu de son sommeil profond.
"-Qu'est-ce qui ce passe?"
Coy leva la tête pour voir la femme qui était devant lui en train de lui faire une piqure, non, une prise de sang. Devant lui une jeune femme d’approximativement une vingtaine d'années, plutôt jolie, avec une certaine prestance, et une chevelure roux flamboyant, lumineuse. Coy n'en avait jamais vu d'aussi jolis, des cheveux roux, il n'en avait d'ailleurs pas connu beaucoup des personnes rousses, dans sa longue vie de vampire.
"-Vous êtes médecin?"
Il faut bien se mettre au courant des choses. Qui était exactement cette créature posté à quelques centimètres de Coy par exemple. Il avait bien d'autre question à posé à cette jeune femme mais il n'avait pas la force de prononcer les mots nécessaire à poser cette question, il ne s'en sentait pas le courage.
Pourquoi une prise de sang, il ne pouvait pas être malade, pourquoi lui faisait-on une prise de sang?
Il regarda l’aiguille plantée dans son bras avec une tête ... comme si il se demandait à quoi cela servait, cette outil, ou bien, à quoi cela servait de lui retirer du sang du corps.

Seigneur Marie Joseph, il était vraiment conscient ! Il n'aurait plus manqué que ça, tiens, qu'elle ait donné une information erronée aux urgences sur l'état global de la victime. De toute façon, vu l'odeur de charogne que le brun dégageait, c'était difficile pour la belle de réellement s'inquiéter sur sa précieuse santé. Avec un peu de chance, il était décédé depuis assez longtemps pour avoir même oublié ce que ça faisait de vraiment avoir mal. Bref, c'est en le voyant ouvrir les yeux que Siobhán se permis de respirer un peu plus calmement, recommençant à faire courir sa main libre sur le corps de l'inconnu tout en gardant un œil sur la petite fiole qui se remplissait. Trop lent. Décidément, il fallait que ces vampires ne fassent rien comme tout le monde, et encore moins saigner. Du reste, il était blessé à la tête, mais ce n'était qu'une légère coupure qui ne lui demanda que deux secondes d'attention pour s'assurer qu'elle allait disparaître aussi vite qu'elle était arrivée. C'est seulement à ce moment là que la belle prit conscience que le vampire semi-comateux venait de lui poser une question dont la réponse risquait d'être pour le moins délicate. Peut-être valait-il mieux lui mentir ?

« ▬ Vous avez été heurté par une voiture. Ma voiture, en fait. Et pour ma défense, je peux vous assurer que ça n'avait rien de personnel. »

Finalement, non. C'était assez inutile de mentir à quelqu'un qui avait peut-être des siècles de connaissance de la psychologie humaine derrière lui, et elle savait déjà qu'elle allait avoir des ennuis pour ça. De toute façon, ce n'était pas comme si les humains portaient grande attention sur les cas d'accidents impliquant des vampires, et elle ne risquait pas non plus de se faire retirer le permis de conduire puisqu'elle ne l'avait déjà pas. Au pire, elle aurait une dette supplémentaire à payer. Quoique, ce n'était pas fait pour la rassurer. Bien, sous ses doigts, aucune fracture à constater physiquement. Au mieux, si il voulait vraiment se plaindre, il pourrait toujours accepter de faire une radio, mais ce serait assez inutile. En fait, tout ça n'était qu'une question de réflexes acquis à l'hôpital, et non pas une nécessité vitale. Du coup, la rouquine prit le temps de charger une nouvelle fiole pour la prise de sang avant de passer une main nerveuse dans ses cheveux en croisant le regard abyssal de la créature surnaturelle. C'est qu'il la dévisageait, en plus. Ça, c'était gênant. Ça aurait même put le rester si il ne s'était pas décidé à enchainer pour lui demander si elle était médecin, ce qui la poussa à retenir un petit rire.

« ▬ En fait, j'avais envoyé un CV pour devenir Pape. Imaginez ma tête quand ils m'ont annoncé que les femmes n'étaient toujours pas acceptées à ce poste ! »

Sérieusement Siobhán, tu crois que c'est le moment de plaisanter alors que vu sa tête ce pauvre type se demande si tu es réellement apte à lui planter une aiguille dans le bras ? Se mordillant la lèvre inférieure dans un malaise assez visible, la métamorphe hocha la tête en changeant une nouvelle fois de fiole, posant sagement celles déjà remplies dans le coffret ouvert à côté d'elle.

« ▬ Je le suis presque. Mais rassurez-vous, je sais ce que je fais, ça fait partie des bases. Alors ne vous avisez pas de porter plainte contre moi, hein ? » Dernière fiole, la belle retira donc l'outil de torture du bras du vampire sans même lui proposer de désinfectant derrière. « Voilà, les mesures de précautions ont été prises. Vous pouvez vous asseoir, lentement de préférence. Je viens de vous faire une prise de sang, vous allez donc probablement vous sentir affaibli, avoir la tête qui tourne ou encore la nausée, les grands classiques, mais vous êtes officiellement hors de danger. »

Ceci dit, elle s'appliqua aussitôt à masquer les preuves du méfait dont elle seule venait d'être témoin et instigatrice, replaçant tout son attirail à sa place attitrée puis rangeant l'intérieur de son sac avec le soin qu'elle avait oublié de lui accorder en le renversant pour ne pas avoir à fouiller. Quelques secondes de plus et, toujours accroupie face au brun, l'Irlandaise lui tendit une main assurée et un sourire qui se voulait rassurant.

« ▬ Siobhán, Siobhán Byrnes, à votre service pour rembourser cette rencontre renversante.
▬ Sio', il est toujours en vie ? Si tu veux, je peux...
▬ Pas de soucis, je m'en occupe. Prenez un taxi pour rentrer et faites attention à vous. »

C'est à peine si elle avait jeté un coup d'œil à son groupe de collègues bourrés, fermement résolue à assumer ce qu'elle venait de faire jusqu'au bout. De toute façon, ce n'est pas comme si elle avait autre chose à faire que d'observer ce beau ténébreux se remettre du choc.

En attendant la réponse Coy s'occupa des quelques séquelles qu'il avait de l'accident et du choc qu'il avait subi, quelques coupures qui se refermèrent presque instantanément. Puis la réponse arriva, Coy était passé par dessus une voiture, la sienne selon la rousse, mais elle n'avais pas l'air très sûr, Coy ne s'en préocupa pas. Elle ajouta ensuite qu'elle ne lui avait pas foncé dedans pour une quelconque raison. Coy était encore un peu étourdit par le roulé-boulé et la jeune femme lui prenait du sang, beaucoup de sang, ce qui n'a rien arrangé.
Coy se refit tâter de toute part. La réponse à sa deuxième question arriva ensuite, sous un toute autre forme. La possible médecin commença par l'humour, ce n'était pas trop le moment mais Coy ne dit rien, surtout que cette blague était de mauvais gout. Elle aurait déposé un CV pour être pape or il n’accepterai toujours pas les femmes. Comprenant sa "bêtise" la jeune femme se mordit la lèvre inférieur, hocha la tête et continua, lui disant qu'elle était presque médecin mais que Coy n'avait pas à se faire du sang d'encre; elle savait ce qu'elle faisait.
Coy se concentra sur son bras qu'il sentait se vider au fur et à mesure et ça commençais à devenir dangereux d'ailleurs. La jeune femme enleva alors ce qui devait-être le dernier prélèvement et retira l'aiguille qui commençait à piquer le bras de Coy. Les mesures de sécurité était prise, il pouvait s'assoir. La belle rousse lui expliqua tous les effets d'une prise de sang, ce que Coy connaissait bien depuis maintenant longtemps. Elle rangea alors tout son attirail de ... d'étudiante soigneusement dans son sac à main et tendit une main franche à Coy et un grand sourire chaleureux. Elle s'appelait Siobhán Byrnes et ferait ce que voudrait Coy pour sa racheter de sa malencontreux accident.
Coy se rendit alors compte que dans la voiture, qui était à côté de lui, il y avait d'autre gens, surement des amis. Coy se redressa doucement et pile au même moment les casanier de la voiture se manifestèrent, demandant si Coy était encore vivant, bien sûr qu'il était encore vivant, après tout c'est un vampire. La belle rousse finit par lui dire de prendre un taxi et de rentrer chez lui, ce que Coy ne ferait probablement pas, il était sorti pour quelque chose, il finirait ce qu'il avait commencé, même si ça ne s'était pas passé comme prévu.
Coy se releva, secoua ses habits de la possible poussière qui s'était posé dessus, regarda sa sauveuse et sourit jusqu'au oreilles.
"-Vos mesures de sécurité c'est de vider le blessé de son sang?"
Coy ricana, après tout la jeune femme lui avait pris beaucoup de sang, il devrait en boire une tonne pour se remettre complètement. Il bougea un petit peu son endolorit releva la tête toujours avec son sourire et sera la main qui était restée au sol.
"- Moi c'est Coy, Coy levi, je tacherai de me souvenir de vous, mais pas pour que vous remboursiez une "dette", vous n'en avez pas."
Il aida ensuite la belle rousse à se relever de sa position qui avait l'air peu confortable, enfin c'est ce qu'il avait retenu des fois où il l'avait prise. Il la dévisagea une nouvelle fois la belle demoiselle rousse qui ne devait pas être d'ici, ça c'est sûr, Coy aurait parié dessus, il connaissait bien les gens qui était d'ici, après 622 ans de vie on apprend à connaitre les gens. Coy finit parr poser une nouvelle fois une question:
"- Vous alliez où comme ça et à cette vitesse? Non, laissez, après tout ça ne me regarde pas, c'est votre vie, je vous laisse avec vos amis."
Coy se retourna et partit finir ce qu'il avait commencé, sa promenade.

Et comme de juste, la rousse entendit les portières s'ouvrir et se refermer, puis la petite chanson rhétorique de la voiture indiquant que ses collègues venaient de la verrouiller. Au moins, ils n'étaient pas hors de contrôle au point d'en oublier les clefs à l'intérieur, c'était rassurant. Écoutant d'une oreille leurs pas qui s'éloignaient, la rousse gardait résolument son regard sur le vampire, ne bougeant pas. Malgré tout, à ce rythme, elle risquait de se fouler le poignet. D'un autre côté, Siobhán ne pouvait pas le blâmer de mettre autant de temps à retrouver pleinement ses esprits. Un homme normal aurait déjà été inconscient depuis un moment, si pas mort directement sous le choc. Une raison de plus de ressentir quelques remords à l'idée de lui avoir pompé une tonne de sang pour son profit personnel, ce qu'il ne manqua pas de lui rappeler en se relevant tranquillement sous ses yeux. Le pire dans l'histoire, c'est qu'il semblait plus à l'aise qu'elle en époussetant ses vêtements. Décidément, il y en avait certains qui n'avaient aucuns problèmes à démontrer leur nature, quand bien même tant d'humains s'acharnaient à les détester au point de tenter de les tuer.

« ▬ Il faut bien fournir de la matière aux secours. Entre nous, c'était eux ou moi. »

Ce qu'elle ne préciserait pas, c'est qu'il aurait été mieux loti auprès des premiers. Après tout, en prenant conscience de son statut de mort-vivant, ils n'auraient sans doute même pas procédé à ce type de vérification, qui était pourtant vitale à un être humain, ne serait-ce que pour connaître son groupe sanguin et ne pas se planter dans un éventuel transfert de sang. Sans parler des éventuelles maladies qu'il ne pouvait pas avoir, bien entendu. Enfin, à l'entendre ricaner, il devait parfaitement savoir comment les choses se seraient passées si elle n'avait pas eut le réflexe de sortir de la voiture pour constater les dégâts. Au moins, il pensa à lui serrer la main. C'était un bon début que de posséder des manières même en étant mort et considéré comme victime innocente.

« ▬ Coy... Eh bien, Coy, cette promesse venant de vous n'a pas grand chose de rassurant. »

Un petit sourire ironique vint étirer les lèvres de la métamorphe tandis qu'elle profitait de la force de son vis-à-vis pour retrouver une position verticale, penchant légèrement la tête de côté pour le regarder avec curiosité. Après tout, un vampire qui voulait se rappeler de quelqu'un lui ayant pompé le sang... Ça ne pouvait évidemment pas amener la confiance sur un plateau d'argent. Si elle ne pouvait lui rembourser sa dette, que pourrait-elle bien faire d'autre pour lui ? A plus forte raison si il se rendait un jour compte de ce qu'elle comptait faire de son fluide vital.

« ▬ A vrai dire, je reconduisais mes collègues... » Elle insista bien sur le mot, comme pour souligner la fausseté du mot amis. « ... A leurs appartements. Toutefois, ils ont trouvé amusant d'essayer de m'aider à conduire. »

Retirant sa main de celle du brun, la rouquine esquissa un nouveau sourire, certes un peu plus chaleureux que le précédent.

« ▬ Bien qu'en effet, ça ne vous regarde pas. »

Une façon comme une autre de préciser qu'elle tenait à ce que tout soit clair sur le fait qu'elle n'était pas totalement fautive par rapport à la direction prise par la voiture. Mais après tout, pour ne pas avoir freiné à temps, elle ne s'en retirait pas la responsabilité. Contrairement à beaucoup de monde, et malgré son statut de créature en fuite, l'Irlandaise assumait ses faits, qu'ils fussent voulus ou non. Du coup, en le voyant faire demi-tour pour reprendre sa marche comme si rien ne s'était passé, la belle ne résista pas au réflexe de le rattraper aussitôt en posant le bout de ses doigts sur son bras. Pas plus, question de ne pas s'imposer.

« ▬ Attendez ! ... Ne vous faites pas d'idée, je ne meurs pas d'envie d'encore vous tripoter, mais j'ai appelé les secours. » De fait, elle afficha une moue ennuyée. « Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais ils ont tendance à ne pas plaisanter avec les appels non-justifiés, et si ils arrivent ici pour ne pas trouver la victime de l'accident, je risque d'en prendre pour mon grade. Hors, vu que j'étudie là-bas, ça m'arrangerait de ne pas être discréditée par votre disparition. »

D'autant qu'étudiante chez eux ou pas, ça ne les dérangerait pas pour appeler la police et porter plainte pour faux témoignage, ce qui impliquerait l'entrée de son identité dans leurs fichiers, et donc un risque de se faire repérer aussi sec par ceux qui la cherchaient au nom de son père. Une bonne raison pour s'acoquiner un peu plus avec un vampire, en somme.