Pour une fois, papa il m'a laissé jouer dehors toute seule ! Mais bon, pour une fois j'avais pas envie d'aller jouer sur la balançoire, alors je suis allée trouver mon ballon dans le garage et du coup, je joue au soccer avec. Je tape dedans et je cours derrière et dès qu'il s'arrête, je donne un nouveau coup de poing dedans, parce que d'abord, le ballon il a pas le droit de s'arrêter !

Alors, du coup, je cours de partout dans le jardin, tellement que je vois même pas le soleil et même qu'il se couche et que je me rends pas compte que je devrais peut-être bientôt rentrer. Mais papa il m'appelle quand on mange, de toute façon, alors j'crains rien dehors ! Et puis, de toute façon, je risque trop rien ici, il y a pas de loups ce soir, je les ai pas entendu depuis plusieurs jours, et de toute façon, et ben, papa il m'a dit qu'il allait me protéger des monstres, alors, j'ai pas peur de jouer dehors.

Je cours de partout, et même que des fois je tombe, mais sur l'herbe ça fait pas mal. Mais c'est pas trop drôle de courir toute seule derrière un ballon, alors du coup, et ben, et ben, je donne un gros coup de pied dans le ballon, et il vole par dessus la barrière entre le jardin et le trottoir et il va s'arrêter sur le milieu de la route. Mais qu'il est bête le ballon, il faut rester dans le jardin.

Alors, du coup, et ben, je vais vers la petite porte qu'il y a dans les rembardes, et j'actionne la poignée en tirant dessus, et je m'engage sur le trottoir. Y a une voiture qui passe, mais qui passe au dessus du ballon, alors je me cache les yeux. Ils vont écraser mon ballon ! C'est pas juste ! Je lance un coup d'oeil par dessus mon épaule : si j'appelle papa pour aller chercher le ballon, il viendra pas avant un petit moment, alors il faut que j'aille chercher le ballon toute seule. Alors, après avoir attendu deux secondes sur le trottoir, je m'engage sur la route, et même que je réagis pas quand j'entends une voiture arriver – bah ouais, elle a dû me voir, la voiture alors elle va s'arrêter.

Sauf que, tu sais, Eileen, tu n'as pas de protections réfléchissantes sur toi ce soir, et surtout, la voiture elle a pas ses phares allumés...

Je cours vers mon ballon, et je me penche ne avant pour l'attraper.

Puis là, le gros choc. LA VOITURE. Elle s'arrête pas !

ARRÊTE TOI ! Je lâche mon ballon et je ramène les mains devant la tête pour me cacher. Comme si la voiture allait se désintégrer parce que je veux qu'elle se désintègre...

Arrête toi, s'il te plaît !

J'ai peur. J'ai peur. J'ai peeeeeeeeeeeeuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuur !!!!!

Serah venait de terminer son repas…
Sa chambre d’hôtel n’était pas réellement le meilleur endroit pour garder des cadavres. Elle attrapa le corps inerte de l’homme, le souleva d’une facilité déconcertante, ouvrit la fenêtre et sauta.
Bah oui, elle n’allait quand même pas se balader dans le hall, toute souriante et rassasiée, devant les majordomes.
Elle couru le plus vite possible et éviter ainsi d’être vue par les passants, et s’arrêta devant une benne à ordures.

Oui ce soir, la bulgare n’avait pas vraiment envie de se prendre la tête avec les formalités. Ni vue, ni connue, elle jeta le cadavre aux déchets.
Enfin débarrassé de son fardeau elle marcha tranquillement dans la ruelle éclairée tout du long par des lampadaires.
Elle se trouvait dans une allée pavillonnaire où de très belles maisons se dessinaient au loin.

Le soleil s’était dissipé depuis quelques minutes déjà, laissant place à l’obscurité de la nuit qu’elle aimait tant. Les étoiles commençaient même à sillonner le ciel de milles éclats. Remplacé l’astre solaire par les constellations et la lune étaient loin de lui déplaire.
Cela l’avait même toujours fascinée même au temps de sa vie d’humaine alors qu’elle croupillait attaché dans un cachot avec ses semblables esclaves. Cette petite fenêtre sur l’extérieur était sa seule façon de s’évader en ces temps difficiles.

Aujourd’hui elle était un vampire… mais au moins elle était libre.
Pour cette unique raison elle remerciait son créateur de l’avoir faite ainsi. Elle avait eu quelques enfants, mais pas le plaisir de les élever et d’être une mère pour eux. On lui avait enlevé au moment même où elle leurs avait donné la vie. Heureusement la civilisation avait bien changé.
Devenir mère était surement la seule chose qu’elle regrettait de ne plus pouvoir être depuis sa transformation.

Laissant ce plein de nostalgie au fond de sa tête, elle reprit connaissance avec la réalité. Derrière elle une voiture roulait à grande vitesse et de plus sans les phares allumés. Il la dépassa avec rapidité alors qu’au loin elle vit rouler un ballon au milieu de la route ainsi qu’une petite fille toute blonde se précipiter pour attraper son jouet.

Serah devina facilement que la voiture ne verrait pas la jeune fille et du coup ne s’arrêterait pas pour l’éviter. La bulgare ne pouvait pas assisté à ce massacre sans rien dire.
Ni une, ni deux, elle se précipita vers la petite fille, l’attrapa rapidement et sauta en l’air tandis que la voiture continuait sa lancer comme si de rien n’était.
La petite fille toute blonde était vraiment adorable, agenouillée prêt d’elle Serah lui souffla :

▬ C‘est bon la belle, tu peux arrêter de te cacher et ouvrir les yeux.

La bulgare lui sourit et en voyant la petite égratignure sur son bras, elle se mordit le bout du doigt et de son sang, elle en déposa sur la blessure comme s’il s’agissait d’une pommade nouvelle génération. La plaie cicatrisa immédiatement devant les yeux émerveillée de la petite, qui semblait de pas avoir du tout peur.

▬ Tout va bien ?

Je-veux-pas-mourir-je-veux-pas-mourir. Ca y est, je commence à pleurer. PROMIS, je retournerais pas sur la route ! PROMIS je regarderais avant d'aller sur la route. PROMIS je jouerais plus au ballon dans le jardin. Mais je veux pas mourir. Je veux pas que la voiture elle me fonce dessus, ça va faire mal et papa il dit que les voitures ça peut tuer. Je veux pas mourir moi ! JE VEUX PAS.

Je pleure tout en me cachant les yeux, en oubliant complètement mon ballon. Je veux pas que ça finisse maintenant, je dois encore donner à manger à mon écureuil, il faut que je retourne au parc jouer avec le chien, il faut que je voies Saphira et Sean, je peux pas m'arrêter là, s'il te plaîîîîît, FAIS QUELQUE CHOSE.

Et puis, d'un seul coup, je sens plus le sol sous mes pieds. J'ose pas regarder. Ca veut dire que je suis morte c'est ça ? J'ai cru que ça ferait plus mal que ça. J'ose pas ouvrir les yeux. Je pensais que j'allais sentir un choc comme quand je me cogne contre la table ou que je tape la tête contre la porte de la voiture. Je veux pas regarder, j'ai peur. Je sens quelque chose contre moi, mais je veux pas m'y cramponner, ça se trouve c'est le Diable. OH NON. Ca se trouve je suis en enfer parce que je suis allée sur la route alors que papa il avait dit que je devais pas y aller ! Je veux pas aller en enfer ! Alors, je recommence à pleurer encore, et je garde les yeux fermés. J'ai peur.

Et puis. Une voix. De femme ? Hein ? Je fronce les sourcils et quand elle me dit que je peux arrêter de me cacher, j'ouvre les yeux. Je suis contre une femme trop jolie qui me dit que tout va bien. Alors, j'essaye de me défaire un peu mais elle me tient trop bien, et je vois que je suis encore là, je suis pas morte. Enfin, en tout cas, pas encore. Je fronce encore les sourcils et je sanglote un dernier coup, accusant encore le choc.

Et puis je regarde la dame faire. Elle se mort le doigt – pourquoi elle fait ça, elle va se faire mal, elle est folle :o ! - et quand elle pose son doigt vers mon bras, et je vois que j'ai une égratignure, et dès qu'elle touche avec son sang, l'égratignure elle s'en va. OH MON DIEU C'EST UNE VAMPIRE !

Alors, quand elle demande si ça va bien, je fourre ma tête dans son cou et je me cache le visage avant de commencer à pleurer encore – dans le genre je me sers d'un vampire comme doudou pour pleurer dedans... Bah oui, les vampires, ils sont toujours là quand j'ai besoin d'eux ! Ils me feraient jamais du mal, d'abord. Et même qu'ils sont plus gentil que certains des gens dans ma classe. Je vois pas pourquoi les gens ils sont en colère contre les vampires, c'est pas comme si c'étaient des monstres. Les monstres, c'est les loups, eux, ils sont horribles. J'aime pas les loups !

Et, j'arrive à me calmer un tout petit peu. « J'veux pas mourir. » Le petit cri du cœur, pendant que je continue de sangloter contre son cou. C'est vrai, je veux pas mourir, j'ai été trop près. Vous voyez, les gens ils sont bêtes, ils vont me tuer avec leurs voitures, alors que les vampires, eux, ils me sauvent à chaque fois !

Je vais aller expliquer aux gens qui veulent pas que les vampires ils soient aussi égaux que nous – même si je sais pas ce que ça veut dire – que les vampires ils sont gentils et qu'ils feraient jamais du mal à des gens comme nous. C'est vrai, Eric il m'a laissé dormir contre lui, Neili' elle s'occupait de moi, et maintenant, ben, la dame qui m'a sauvé de la voiture ! Je comprends pas ce qu'ils ont contre les vampires les gens. Moi je les trouve drôles parce qu'ils sont des dents pointues. Et j'ai pas peur des vampires, même ! Même pas un tout petit peu ! Parce qu'ils seront toujours là pour s'occuper de moi quand papa il peut pas s'occuper de moi !