pourquoi les idiots sont toujours si irrésistibles ?
« Non je t’assure, ça ne me dérange pas du tout. » Voilà ce qu’assura Nathalie à sa cousine alors qu’elle raccrochait. Ce qui ‘ne la dérangeait pas’ était simplement aller récupérer sa nièce, ou petite cousine on se fiche de l’appellation, à l’école primaire. Ça faisait une éternité qu’elle n’avait pas vu ce bout de chou adorable alors comment pourrait-elle bien dire non ! Certes, elle devrait quitter le boulot plus tôt qu’elle ne le faisait habituellement, mais ce n’était pas hautement dramatique. Sérieuse comme elle l’était, l’agente n’avait jamais vraiment pris de congés maladies sauf en cas de graves exceptions et n’avait pas non plus l’habitude de demander régulièrement de partir plus tôt. Son supérieur fut donc enchanté de voir qu’elle prenait un peu de temps pour elle ! La bonne blague, entendons-nous là dessus. Elle comprenait simplement à quel point ce devait être difficile pour sa cousine avec le récent divorce. En fait, s’il avait accepté malgré le fait qu’elle devait s’occuper d’une affaire -qui pouvait attendre au lendemain bien sur, c’était probablement en partie parce qu’elles se retrouvaient dans la même situation avec leur divorce récent, à la différence que sa cousine avait une gamine à s’occuper en plus. Mais bien sur, elle avait aussi accepté pour dépanner sa cousine avec qui elle s’entendait bien et comme mentionner plus haut, pour voir la gamine.

Bref, quittant le boulot, non sans s’être excusée de devoir partir comme ça, ce qui causa une certaine hilarité chez ses collègues, elle se dirigea donc vers l’école primaire que fréquentait la fille de sa cousine. Elle ne savait pas trop ce qu’elle avait comme cours ou encore où elle serait dans l’école, mais probablement que si elle demandait il n’y aurait pas trop de problème à ce qu’un responsable de l’école lui dise où aller chercher. C’était ce que pensa Nathalie alors qu’elle débarquait de sa voiture devant l’école en question. Ce n’était pas du tout le genre d’endroit qu’elle fréquentait et ce depuis qu’elle avait passé à l’étape supérieure niveau éducation, mais bon c’était pour le bien d’une gamine totalement adorable alors elle pouvait bien se sacrifier.

Devant la secrétaire, Nathalie demanda simplement : « Je viens chercher Elizabeth Grant. » avec quelque chose qui s’apparentait à un sourire sur le visage. Être joyeuse et enthousiaste n’étant pas sa tasse de thé, elle faisait de son mieux pour se montrer agréable avec un inconnu. « Elle est dans le cours de musique de Sean Keenan, la dernière porte au fond du couloir. Le cours termine d’ici cinq minutes, mais je crois pas qu’il y aura un problème si vous assistez à la fin. » Visiblement, sa cousine avait prévenu l'école que ce serait elle qui viendrait chercher la gamine, ou bien ils étaient complètement inconscients. Remerciant la secrétaire, la femme se dirigea donc vers la classe qu’on lui avait indiqué. En toute sincérité, elle aurait préféré attendre la fin du cours, mais autant s’assurer que la gamine était entre de bonnes mains. Oui bon ça aurait été probablement mieux pour tout le monde, mais elle ne put s’empêcher de cogner à la porte de la salle de classe avant d’entrée. Évidemment, dans le genre ‘comment se faire remarquer’ elle faisait relativement fort. Après tout elle ne faisait pas enseignante et encore moins gamine de primaire. « Je viens chercher Elizabeth. On m’a dit que je pouvais entrer alors je vais aller dans le fond de la classe. » Comment ne faire qu’à sa tête malgré le fait qu’elle était en train de faire intrusion dans la classe d’un professeur qui n’avait rien demander. Elle salua en passant la gamine qu’elle venait chercher avec un petit sourire un peu plus sincère. Au moins comme ça elle pourrait voir de quoi le cours s’agissait, non ?

Quand Sean dit qu’il est enseignant, généralement il se fait regarder de travers. En effet, blondie boy n’a pas vraiment le look professoral, ni même la personnalité. En fait, nous sommes même assez certains qu’étant môme il a traumatisé son lot d’enseignants.
Simples rumeurs è.é

Mais lorsque Sean ajoute qu’il est prof de musique, oui ça semble passer un peu mieux. Lui qui ne saurait visiblement pas vivre sans sa fidèle guitare qui colle encore plus à lui que son ombre, oui, on y croit un peu plus. Mais au primaire? L’irlandais contre une bande de gamin entre sept et dix ans?
Nous savons ce que vous vous dites. La catastrophe assurée et perpétuellement renouvelée à chaque classe! Mais contre toute attente, ce n’était pas le cas! Blondie boy n’avait pas un très large éventail de talent, mais parmi eux se trouvait celui de savoir y faire avec les gosses. Certes, lui demander de faire de la discipline n’était que perte de temps et il fallait courir derrière lui pour avoir ses résultats de fin de trimestre, mais il était majoritairement adoré par les élèves quand même! Pourquoi? Eh bien cette chère Nathalie serait sur le point de comprendre pourquoi!

Le chant de flûtes facilement repérable tout au fond de son couloir, Sean menait son groupe miniature au piano. Les flûtes n’étaient pas très justes et pas toutes en même temps, mais ce n’était pas suffisant pour retirer son sourire à la fausse blonde. Rien que le fait que vingt gamins fassent de la musique tous ensemble était assez pour rendre Sean bien heureux. La musique et son pouvoir rassembleur, il en était complètement accro.
Le récital fut cependant interrompu par quelques coups frappés à la porte – que Sean n’entendit pas vraiment en fait – et la porte qui s’ouvrit sur une dame qu’il n’avait jamais vue. Une voleuse d’enfants visiblement, mais ce n’était pas le moment de faire une scène, il y avait beaucoup plus important qu’enquêter sur les liens de cette femme avec la petite Lizzie è.é

▬ Hep hep hep, pas si vite! N’entre pas qui veut dans notre havre musical.

Et oui, on vous le certifie, cette chose blonde au look de surfeur était réellement enseignant =.=
Avec cette remarque, plusieurs des gamins se mirent à rire, sachant visiblement ce qui allait attendre la pauvre Nathalie. Ou s’ils ne le savaient pas, ils avaient la certitude que ça allait être très amusant.

▬ Nos représentations ne sont pas gratuites Gaston.

Hum Sean, tu parles à une femme adulte, oubli le principe de la rime s’il te plait et laisses-lui son statut de femme =.=

Quittant le piano, blondie alla s’emparer de sa guitare qui trônait dans un coin, grattant rapidement deux trois cordes pour ajuster parfaitement ses accords. Venant poser les fesses sur un bureau de la première rangée, Sean s’installa, jambes croisées, relevant ses yeux bleus verts sur la pauvre dame qui avait osé pénétrer l’antre d’un phénomène qu’elle n’oubliera pas de si tôt.

▬ Ça vous coûtera une chanson gente dame.

Et il était sérieux? Ô que oui, elle allait chanter une petite chanson qu’elle le veuille ou non. Déjà les enfants étaient tout sourire au regard brillant. Qu’elle femme serait suffisamment cruelle pour décevoir une vingtaine de gamin en bas âge? Sans compter qu’il était visiblement prêt à l’accompagné avec son fidèle Garry!

Même en étant entrée dans la salle de classe, Nathalie n’avait pas particulièrement portée attention au professeur. Pas qu’elle s’en fichait, elle n’était pas si mal élevée, mais bien parce que lorsqu’elle avait les yeux vers le devant de la classe, elle avait simplement vu un blondinet et elle doutait fortement qu’il soit celui qui était en charge de tous ces bouts de choux. Elle qui s’était imaginée pouvoir surveiller le professeur, s’il était dans les parages -déjà il perdait des points pour ne pas l’être aux yeux de la dame, elle se trompait royalement. Il fallait dire que le professeur en question était bien loin de correspondre à ce qu’elle s’était imaginé en entendant le nom. Elle s’était plutôt imaginé un type dans la force de l’âge, pas un jeunot tout droit de l’école et surtout quelqu’un d’un peu plus sérieux. Pas qu’elle doutait du sérieux du jeune homme, mais en le voyant rapidement comme ça, c’était un peu le cas. Surtout quand il vint l’avertir qu’elle ne pouvait pas entrer comme ça, attirant l’hilarité des gamins sans trop qu’elle sache pourquoi. Sauf que c’était bien loin d’être rassurant de les voir rire comme ça.

Nathalie regarda donc, dubitative, le professeur qui ajouta que leurs représentations n’étaient pas gratuites tout en l’appelant Gaston. Est-ce qu’elle devait vraiment chercher à comprendre ce qu’il voulait dire par là ? Parce qu’aux dernières nouvelles, elle avait encore l’air d’une femme et heureusement d’ailleurs. Enfin c’était dans ce genre de moment que la dame regrettait d’avoir voulu satisfaire sa curiosité. Bizarrement, ça ne finissait jamais très bien, elle aurait du le savoir. Elle continua donc de regarder le blondinet tout en se tournant parfois vers la classe pour voir si elle avait une chance de comprendre quelque chose. Elle se doutait bien qu’il n’allait pas la faire payer de l’argent pour assister à sa classe, oui parce que sinon ça serait bien le pied !

Heureusement ou pas c’est encore drôle, elle comprit plutôt rapidement en voyant le jeunot se diriger vers sa guitare... Est-ce qu’il était vraiment sérieux là ? Bien qu’elle se le demandait vraiment, Nathalie ne fut pas plus contente que ça d’en savoir la réponse. Une chanson, c’était une blague n’est-ce pas ? Beaucoup trop sérieuse pour ce genre de chose, elle aurait facilement pu dire non si ce n’était que des bouilles adorables qui la regardaient maintenant tous sourires. Malgré le fait qu’elle était relativement dure avec tout le monde, elle ne pouvait pas être cruelle non plus au point de refuser cela à des gamins, surtout pas quand les gamins comptaient parmi eux sa nièce adorée.

« Vous êtes sérieux ? » Par contre, cette question là, elle se doutait bien de la réponse, un peu parce qu’elle lui avait elle-même répondu en remarquant le fait qu’il lui avait dit que ça couterait une chanson et qu’il était maintenant installé. Puis elle ne pouvait pas non plus ignorer les gamins qui avaient hochés la tête en coeur. Elle dut donc se résoudre à s’avancer devant la classe, avant de demander : « Je dois chanter n’importe quelle chanson ? » Bon par là elle ne voulait pas dire quelque chose qui n’était pas approprié pour des jeunes oreilles, mais plutôt si elle pouvait chanter une petite chanson courte. Ce qu’elle décida de faire de toute façon, parce qu’elle n’était pas une adepte de la musique en générale, sauf peut-être le classique ce qui ne se chantait pas très bien. Elle opta finalement pour une des seules chansons qu’elle connaissait par coeur force de l’avoir chanté : « Twinkle Twinkle little star ça ira ? » Bah oui autant demander si ce type savait comment la jouer à la guitare. Une fois qu’il aurait donné son accord, elle chanterait, même si elle se ferait terriblement honte.

Si Sean était sérieux? L’irlandais de souche hocha de la tête, la lèvre inférieure sous les dents, comme un enfant. Oh que si, il voulait une chanson et une chanson il aurait. De toute manière quoi qu’on en dise, tout le monde pouvait chanter, même ceux qui ne savait pas le faire juste. Chanter était trop amusant et vital pour le bon fonctionnement du monde, on ne pouvait pas uniquement laisser ça aux grands chanceux de ce monde qui possèdent une voix d’or. N’importe qui pouvait chantonner aussi et se rendre heureux de ce simple fait.

Alors oui, la dame, pour l’instant rebaptisée Gaston, allait chanter, nul doute possible. Sans compter qu’il n’y avait pas que Sean qui attendait pour une chanson, mais également les enfants! Et si elle ne le faisait pas pour blondie – ce qui était somme toute plutôt compréhensible voir même raisonnable – elle ne pouvait pas ne pas le faire pour les vingt marmots qui attendaient le spectacle, le regard brillant d’une attente déjà devenue insoutenable.

▬ N’importe quelle chanson oui, ce que tu veux Billy!

Sean… les rimes à la con, c’est bon on a compris le principe =.=

Et pour venir en aide à notre blondie boy préféré, nous dirons simplement que passer une heure avec des enfants de cet âge, ça pouvait influencer un peu, pour ne pas dire beaucoup, le comportement. Certes, avec Sean on pouvait dire qu’il fallait encore prouver le phénomène, mais cette femme pouvait au moins lui laisser le bénéfice du doute pour au minimum les deux prochaines minutes.

Une fois la chanson sélectionnée, le blond hocha de la tête pour entamer de suite la mélodie magnifiquement exécutée avec l’aide de son fidèle destrier non pas Jully Jumper mais bien Garry. À défaut d’être un enseignant qui ressemblait à un enseignant, Sean connaissait son affaire et gratter des cordes n’avait aucun secret pour lui.

Le temps de chanter la chanson, évidemment la cloche sonnait et le cours prenait fin. Ça n’empêcha pas les enfants d’applaudir la prestation pour que blondie boy leur donne rendez-vous à la même batheure et la même batcave. Les gamins s’envolèrent donc vers d’autres cieux alors que le guitarophile en herbe s’approchait de la chanteuse improvisée, l’air un poil septique.

Sean septique, tous aux abris!
Hey è.é

▬ Si vous êtes une kidnappeuse, séquestreuse, violeuse d’enfant, je suis navré, mais faudra me passer sur le corps pour emmener Lizzie loin d’ici è.é

… Était-ce réellement l’irlandais le plus gentil et innocent du monde qui essayait d’avoir l’air menaçant? Il semblerait bien que oui! Et à défaut d’être réellement terrifiant, on pouvait au moins lui donner le fait de se préoccuper suffisamment des enfants pour interroger une femme qu’il voyait pour la première fois.

▬ Alors déclinez votre identité Madame, autrement je serai dans l’obligation de sortir mes nunchakus du tiroir.

Sean…
Nous évitons un vol d’enfant, il suffit è.é
Sean, on dit ça comme ça mais t’as laissé ton kit de ninja au local du couvent quand t’es aller sauver Garry =.=
… Awwww, right >.<
… >.>

Évidemment que Nathalie n’allait pas chanter pour le blondinet, après tout si ça ne tenait qu’à lui faire plaisir, elle ne se serait pas gênée pour l’envoyer promener, mais les choses étaient bien différentes, il y avait des marmots à qui elle se devait de faire plaisir. Parce qu’elle avait un coeur quand même il ne fallait pas en douter ! Sauf que voilà chanter c’était bien loin d’être son truc et avoir su elle n’aurait pas mis le pied dans cette classe avant que le cours finisse. Surtout qu’en plus de devoir chanter devant un public, elle qui ne le faisait que très rarement dans la douche, elle devait se faire affublée de surnoms débiles pour combler les rimes de monsieur. Vraiment à quel genre de professeur avait-elle à faire ? La question ne se posait peut-être pas à voix haute, mais elle la pensait très sérieusement. Au moins, en le voyant gratter les cordes de sa guitare elle put s’avoir pourquoi on l’avait nommer prof de musique, même si encore la partie prof laissait un peu à désirer, il fallait bien qu’elle se fasse à l’idée que l’éducation n’était pas la même chose que dans son temps ! Ce qui la faisait se sentir plutôt vieille en fait, mais passons par-dessus ce fait.

Une fois la chanson terminée, Nathalie avait bien l’intention d’aller dans le fond de la classe surveiller ce que type faisait avec les gamins. Après tout, la manière qu’il agissait avec elle devait être différente vu qu’elle était une adulte ou alors c’était du pareil au même ce qui expliquerait les surnoms débiles qu’il lui donnait. Sauf que voilà, elle avait pris le temps qui restait au cours si bien que la cloche sonnait quelques instants plus tard. Elle eut tout de même droit à des applaudissements de la part des gamins ce qui eut le mérite de la faire sourire alors que le professeur leur donnait rendez vous d’une manière bizarre, évidemment. Elle attendit donc sur place, laissant le temps à Lizzie de ramasser ses affaires.
En entendant la voix de l’enseignant s’élever près d’elle, Nathalie arqua un sourcil et porta son attention sur lui pour écouter ce qu’il disait. Elle, une kidnappeuse d’enfant ? C’était bien loin d’être le cas. Et en fait même si ça avait été le cas, elle ne pouvait pas croire qu’un enseignant aurait pu l’empêcher, mais ça c’était complètement autre chose. « Je suis Nathalie Evans, la cousine de la mère d’Elizabeth. » Si elle déclinait vraiment son identité sous la menace ? Oh comprenez bien qu’elle ne voulait pas créer un drame à l’école à cause de ce type. « Le secrétariat est au courant que je venais la chercher. Ça vous suffit ? » À entendre le ton froid de la dame, on se doutait bien que ça ne lui plaisait pas du tout qu’on doute d’elle comme ça.

Quelques instants plus tard, la gamine en question se ramenait avec son sac d’école que Nathalie s’empressa de prendre. Hors de question qu’elle laisse Elizabeth porter ça, c’était trop lourd. Si elle était protectrice ? mais à peine voyons ! Enfin, elle la regarda d’un oeil critique alors que la petite, les yeux pleins d’étoiles s’approcha du professeur surement pour le saluer. Pourquoi est-ce qu’elle avait autant d’admiration pour ce type, c’était une véritable farce ambulante et encore elle était gentille. e.e

Sean avait un certain talent pour attirer les questions, nous ne pouvons pas le nier. Lui qui avait plus l’air d’un surfeur échoué sur une plage toute la journée qu’à un professeur responsable et organisé, il est normal de se demander ce que ce faux blond fait dans une école primaire à enseigner quelques mélodies rudimentaires à des enfants qui – nous pourrions le parier sur la teinture de l’irlandais – ne feront strictement jamais rien de leur avec ce savoir. Douter de ses compétences de précepteur, vous en aviez le droit, oui, mais certes pas de ses compétences de musiciens ou simplement d’homme devant un groupe d’enfants. Blondie boy possédait une qualité plutôt rare dans ce monde, celle d’être enthousiaste et joyeux de nature. Il n’en fallait pas plus avec les enfants au fond. Un sourire et l’envie d’être là, avec eux, pour s’amuser. À cet âge, rien d’autre ne compte.

Hors donc, oui, la dame qui venait kidnapper – ou du moins peut-être, il fallait rester vigilent dans ce mode de brute, même les plus femmes pouvaient cacher une diabolique voleuse d’enfants – la petite Lizzie avait le droit de se questionner sur ce qui était le professeur de musique de l’établissement. Mais Sean avait également le droit de se poser des questions! Les siennes étant toutes autres, son second don – soit celui de dire absolument tout ce qui lui passe par la tête de la façon la plus naturelle possible au risque de déplaire et/ou passé pour un débile évadé de l’asile – lui permit d’offusquer ladite Natalie Evans, cousine de la mère d’Elizabeth. Cousins? M’ouais et où était l’arbre généalogique qui le prouvait? Tous les cousins de la fesse gauche de Sean étaient en Irlande, facile de falsifier, donc, leur identité. D’ailleurs, ceux de la fesse droite se trouvaient également en Irlande… Ah son petit coin de pays, qu’est-ce qu’il pouvait lui manquer parfois! Avec ses montagnes, ses falaises et ses vagues d’enfers *0*

… Mais là on s’égard, hein Sean.
Muckros nous manque é.è
On le sait, si t’es sage peut-être iras-tu là bas durant les vacances d’été.

▬ Mais n’importe qui peut dire qu’il est cousin! Je ne suis pas si dupe Natalie Evans, la cousine de la mère d’Elizabeth!

Sean… ça serait sympa d’éviter de faire une scène =.=
Mais une scène il devait y avoir! Et blondie n’était pas égoïste, rien à voir avec le fait qu’il n’avait rien de mieux sous la dent qu’une enquête improvisée pour s’occuper.
Bha tien, le contraire aurait été étonnant…

S’il avait prit le ton en considération? Absolument pas! Si cette femme prenait la mouche pour une simple vérification qui, malgré les méthodes employées, était justifiée, ce n’était pas le problème du blond. Qu’elle se fasse prescrire des antidépresseurs s’il ne lui fallait que ça pour lui massacrer son humeur. Mettre le feu à vôtre t-shirt préféré juste parce que vous avez chopé le hoquet, ça c’était d’un chiant! Mais l’irlandais n’en avait pas perdu son sourire pour autant.
… Ok, il avait peut-être versé une larme ou deux au moment de répandre les cendres de T-shirt – si, c’est un nom propre selon les situations è.é – dans la brise fraiche du jour, mais son deuil était fait maintenant, tout allait bien et ce n’était pas la peine de continuer de pleurer!

Donc, cette femme avait besoin de consulter?
Totalement è.é
… Sean t’exagères et en plus les gros yeux ça le fait pas =.=
Ah? é.è

Voyant la mignonette petite Lizzie venir vers lui, Sean en oublia presque son enquête d’identité en cours, son grand sourire naturellement bien heureux revenant à la charge alors qu’il s’appuyait sur ses genoux pour se pencher sur la gamine et tendre la main pour lui ramener une mèche derrière l’oreille. Si vous vous posez la question, oui avec un poil plus d’attitude responsable, Sean serait un papa du tonnerre!

▬ Si Natalie Evans, supposée cousine de ta maman est méchante, tu promets de lui donner un coup de pied dans les tibias et t’enfuir en hurlant, hein Lizzie?

Sean, arrête de reprendre le titre à la rallonge à chaque fois que tu parles d’elle, ça commence à être lourd =.=

▬ À tatie Nathie?

… Bha voilà, te faut toujours l’arbre généalogique maintenant?
Oh ça va hein, elle aurait très bien pu être une voleuse d’enfants!!
Mais elle ne l’est pas, alors soit gentil et excuses-toi maintenant =.=

Filer une sucette à une enfant après lui avoir dit d’attaquer un membre de sa famille, était-ce réellement la solution à tous ses problèmes? Il faut croire que oui, puisque Sean en extirpa une de sa poche de chemise pour la tendre à la gamine. Il leva ensuite son sourire de bien heureux – et idiot, n’oublions surtout pas idiot dans le cas qui nous occupe ici – sur Nathalie Evans, confirmée et officiellement cousine de la mère d’Elizabeth.

▬ Alors… comment ça va?

... Tu es désespérant tu sais =.=

Avec cette énergumène de professeur de musique comme seule référence, Nathalie ne pouvait même pas imaginer ce que les autres enseignants avaient l’air. Bon, d’un autre côté, elle ne doutait pas de la capacité humaine de faire mieux puisque ce type semblait être une vraie farce. Une vrai farce qui avait le tour avec les enfants, mais quand même ! Elle ne voyait visiblement pas ce qui avait pu motiver un directeur à prendre ce type comme employé, mais peut-être jugeait-elle trop vite. Même si c’était le cas, elle n’en ressentait pas un quelconque remord. Elle était plutôt habituée à se fier à son instinct, à ses premières impressions et nous ne pouvons pas soutenir que le jeune homme ici présent lui avait fait une impression très flatteuse. Du coup il resterait probablement à ses yeux un cas et c’était la manière la plus douce de présenter les choses. Encore heureux qu’il ait un réel talent pour la musique, et pour ce qui était d'interagir avec des gamins, sinon vous pouvez vous doutez que Nathalie, dans sa grande bonté, aurait probablement été l’une des premières à aller faire une plainte même si en soit, aucun de ses enfants, ce qui était logique considérant qu’ils n’existaient pas, n’était sous la tutelle de ce jeune homme.

Cela dit, le professeur ne s’aidait pas en lui faisant passer un interrogatoire. Elle devait quand même admirer sa dévotion pour protéger ses gamins, mais qu’on doute d’elle ainsi ne lui faisait pas plaisir. Surtout qu’il y avait une certaine ressemblance entre elle et la gamine qu’elle venait chercher -à savoir les cheveux blonds et quelques traits du visage, mais aussi parce que le secrétariat était bel et bien au courant qu’elle était celle qui venait chercher Elizabeth. Si ce n’avait pas été le cas, elle n’aurait probablement même pas été vexée qu’on doute de son identité, elle aurait même été contente de voir qu’il se souciait autant de la sécurité des gamins, mais là... disons qu’elle n’appréciait pas spécialement. « Peut-être, mais n’importe qui n’a pas l’accord de la mère. Puis comme j’ai dit le secrétariat est au courant, vous pouvez aller leur demander. » Sans compter qu’Elizabeth ici présente devait être plus qu’au courant qu’il s’agissait de sa tante. Dans le genre voleur d’enfant, on pouvait clairement faire mieux disons et être un véritable kidnappeur aiderait très probablement dans le genre.

Laissant tout de même le droit à sa nièce d’aller dire au revoir à son professeur, Nathalie croisa les bras en restant silencieuse. Sauf qu’il fallut que cette farce de professeur rajoute quelque chose ! En général, elle était dure, mais c’était encore pire dans ce genre de situation. Il avait de la chance que Lizzie soit là ou pas elle ne ferait pas de mal à un inconnu, même si elle n’allait pas non plus se gêner pour lâcher un « N’importe quoi. » bien mérité à l’égard du professeur. À la différence qu’elle aurait pu le dire sans avoir droit à un regard choqué de la part de la gamine si cette dernière n’avait pas été présente. En même temps, elle n’avait visiblement pas encore capter à quel point Elizabeth adorait son professeur de musique, mais ça ne saurait tarder ! Au moins la gamine eut la bonne idée de faire comprendre qu’elle était réellement quelqu’un de bien intentionné et qui la connaissait surtout. Un petit sourire satisfait sur les lèvres, elle regarda le professeur tendre une sucette à sa nièce sans rien dire, même si c’était loin d’être l’envie qui manquait.

Elle arqua donc un sourcil alors que l’enseignant se levait avec un sourire. Notons ici qu’elle était bien contente de voir que son identité avait été prouvée. Elle soupira avant de répondre à la question qu’on lui avait posé, même si en soit elle n’en avait pas trop envie : « Ça va, je suis surtout contente qu’on ne doute plus de mon identité. » Elle ne retournait pas la question... quoi de plus évident venant d’une dame de mauvaise fois ! Sauf que bon le regard plein de sous-entendu de la part d’une nièce adorable la convaincue de faire preuve d’un peu plus de gentillesse : « Et toi ? » Il l’avait qualifié de Gaston et de Billy, elle pouvait bien le tutoyer ! Encourageant Lizzie d’un regard pour qu’elle dise véritablement au revoir à son professeur, espérant que ce dernier de ressortirait pas le même genre de tirade que la première fois, elle réussit quand même à capter le regard plein d’admiration pour le blondinet. C’était.. troublant, mais autant essayer d'oublier. « Alors vous êtes professeur depuis combien de temps ici ? » La table tournait et c’était maintenant Nathalie qui faisait l’interrogatoire en bonne et due forme ! Il fallait bien s’assurer qu’il s’agissait d’un professeur compétent.

Sean ou comment passer pour un imbécile en une étape facile! Le blondinet pouvait nous écrire tout un manuel les doigts dans le nez s’il le désirait tant son expérience en la matière était fournie et de qualité. Puis, n’allez pas vous imaginer qu’il était gêné ou intimidé par cette jolie scène qu’il avait créé de toute pièce, non monsieur! La clé du succès se trouvait complètement dans la faculté de retomber sur ses pattes quoi qu’il arrive et s’il y avait une chose dans laquelle Sean était encore plus doué que de se mettre les pieds dans les plats, c’était bien de savoir faire avec comme si rien ne s’était jamais produit.

▬ Pour ma défense je dirai simplement qu’il faut être méfiant de nos jours! Et je dirai aussi antilope, même si le propos n’est pas là.

… Parce qu’il aurait pu l’être?
Ne cherchez pas. Sean aimait confondre son ennemi avec des paroles insensées… ou plutôt nous aimons croire que c’est ainsi qu’il fonctionne. Douce illusion qu’est celle de narrer les aventures d’un faux blond sain d’esprit et malin.

Depuis quand les interrogatoires de professeurs de musiques pour des enfants de cet âge, dans une école publique de surcroit, était-il de mise? Allez savoir, peut-être était-ce le truc à la mode que de passer des interrogatoires aujourd’hui! Dans tous les cas, et contrairement à la dame beaucoup trop terre à terre pour être amusante, Sean n’avait strictement aucun problème avec les questions. Un homme qui ne connait pas la définition du mot « embarrassé » ne pouvait certainement se retrouver mal à l’aise devant de vagues questions aussi peu personnelles. Non, la seule chose qui arrivait à rendre Sean mal à l’aise, c’était sa pyromanie involontaire. Et encore, il fallait que ça se produise devant des gens qui ne connaissaient pas sa nature de sorcier minable autrement – comme avec Hanna ou Morgane par exemple – il n’y avait absolument RIEN qui pouvait l’embarrasser. Une qualité ou un défaut? À vous de voir ce qui vous convient le mieux! Nous, nous resterons neutres en disant que ça pouvait dépendre des situations.

▬ J’en sais rien x_x

Six mois, un an, deux ans, le temps pouvait s’écouler de manières si différentes selon tellement de raisons! Une année à Muckros pouvait paraître si courte à côté d’une année ici dans ce royaume d’anti-surfer è.é Oui, bientôt, Sean retournerait dans sa Donegal natale pour le plus grand bonheur de Gisèle, sa planche de surf adorée!

▬ Peut-être un an?

Sean, lui poser la question à elle ne te donnera assurément pas de réponse x_x
Sait-on jamais!
… =.=

▬ Dans tous les cas, ce fut un plaisir de t’entendre chanter Natalie Evans, cousine de la mère d’Elizabeth!

… Sean =.=

▬ Lizzie, tu diras à ta maman que le fudge était orgasmique *.*

Sean!
Quoi?
On ne met pas des mots comme ça dans la bouche d’une enfant è.é
Mais quoi? C’était vrai qu’il était fantasmagorifique x_x
Peut-être, mais juste bon, c’était amplement suffisant.
Si peu à la hauteur du délice culinaire è.é

▬ Maintenant, excusez-moi, mais je suis attendu =/

Tu sais… vouloir trouver une incantation avec Hanna pour donner une âme à Garry, ça ne compte pas comme projet important d’un enseignant =.=

▬ On se voit la semaine prochaine Lizzie!