it's not what you think it was !
En cette belle journée pluvieuse, Innocent Cooper avait une idée bien précise : aller confronter une certaine demoiselle au sujet d’un certain sujet plutôt délicat. Je vous vois venir, c’était bien loin d’être une avance pour un certain plan cul ou pour des quelconques sentiments qui bouillonnaient supposément chez le jeune homme. Non, cette fois-ci, monsieur avait des intentions pures et nobles à savoir protéger sa fierté ! Pour se faire, il devait aller tenter, pour la énième fois, d’expliquer à une certaine miss que ce qui s’était passé entre eux n’était clairement pas sa faute. Le problème restait que ce qui était responsable de l’événement faisait partie de lui, à savoir que c’était lorsqu’il venait de se transformer en loup-garou qu’elle l’avait surpris en tenue d’Adam, mais ça il ne pouvait pas vraiment l’avouer. Parce qu’il ne savait rien d’elle et que niveau odeur, elle n’avait rien d’une louve. On ne sort pas la bête du jeune homme et ce genre de comportement était chose normale chez Innocent qui avait espéré sentir l’odeur d’une meute quelconque dans le but de se sauver de trouver une explication en long et en large. Quoi que, de toute façon, si elle avait été familière avec les loups-garous, elle aurait probablement capté vu la situation qui entourait ce qui s’était passé, mais non rien. Elle se contentait simplement de lui compliquer la tache, fourbe femme !

Bref, pour se faire, il savait que la demoiselle travaillait aujourd’hui. Certes, dit comme ça, il avait probablement l’air d’un stalker qui la suivait jour et nuit pour la sentir et connaitre son horaire de travail par coeur, mais c’était bien loin d’être le cas. Kelsey Hodge, le nom de la fourbe femme en question, était en fait une employée de ses parents. Des Italiens possédants un petit restaurant italien, nous sentons ici le cliché, mais que voulez vous. Toujours en est-il que monsieur avait donc le droit à regarder les horaires des employés, principalement pour qu’il sache quand est-ce qu’il y avait un manque et par conséquent quand il était dans l’obligation d’aller donner un coup de main à ses parents. Ça ne lui plaisait pas particulièrement, mais il n’avait pas le choix. Puis ça avait quand même certains avantages, par exemple celui dont il profitait cette journée là. Puis il y avait également un manque d’employé signe que l’Italien devait se ramener dans le restaurant pour aider. Probablement qu’il n’y aurait pas monde, mais toujours en est-il qu’il devait le faire. De toute façon, il fallait bien avouer que ça l’arrangerait de pouvoir côtoyer Kelsey suffisamment longtemps pour peut-être réussir à lui faire comprendre un peu de bon sens ! Nous n’y croyons peut-être pas un instant, mais le minime espoir était bien suffisant pour Innocent.

Enfilant ses vêtements de travail à savoir des vêtements parfaitement normaux plus une espèce de veste pas de manches avec le logo du restaurant, il fila ensuite en direction de son lieu de travail de la journée. Puisqu’il ne faisait pas l’ouverture et qu’il devrait s’occuper du service, tout comme la demoiselle faisait, il jugea qu’elle serait surement arrivée avant lui. Ne parlons pas du fait qu’il fut en retard par-dessus tout le reste. Bah quoi, il fallait bien qu’il y ait des avantages à être le fils unique des patrons ! De toute façon, on était au début du service du diner et le nombre de clients se résumaient à... 3 petites personnes toutes à la même table. Il pouvait se permettre d’arriver en retard et d’aller déranger une collègue de travail sans risquer de se faire tomber dessus par ses parents. « Hey Kelsey ! » Attention, ici nous aurons surement le droit à un fou rire, mais bon Innocent décida de ne pas s’en préoccuper et d’ajouter pratiquement tout de suite après : « Tu veux bien me suivre, il faut que je parle de quelque chose, tu sais bien quoi. » Avait-il seulement un autre sujet de conversation avec elle ? Bonne question, mais il ne s’en préoccupait pas trop, il voulait simplement qu’elle arrête de le prendre pour un exhibitionniste. Les faits étaient peut-être contre lui et il n’était peut-être pas le plus pudique des personnes de son âge, mais il n’était pas dans l’autre extrême non plus ! Sauf que voilà, essayer d’expliquer la chose sans pouvoir autant dire LA raison qui expliquait tout, c’était plutôt complexe.

La journée ne s’annonçait pas très chargée, à vrai dire, elle serait probablement longue et ennuyeuse, mais le travail était le travail ! Il y avait des jours comme ça où, peu importe votre motivation, la journée semble morne - le temps pluvieux n’aidait pas pour l’améliorer. Kelsey soupira lourdement ; elle fixait le nœud rouge de son tablier afin que celui-ci ne se desserre pas trop au cours de son service, et boutonna les derniers boutons de son chemisier blanc. Les couleurs de l’uniforme était d’un banal presque outrant : vert, blanc et vermeille. L’Italie dans toute sa beauté ! La première réaction qu’il lui avait été donné d’avoir, lors de ses débuts au restaurant, fut une grimace de dégout intense. Au bout de plusieurs mois on s’y faisait d’avantage, on l’agrémentait d’accessoires pour faire oublier la tristesse de la chose. Prête à s’aventurer sur le chemin, apparemment tranquille, d’une journée de boulot. Pour le moment, aucun client n’avait pointé le bout de son nez, juste les employés du jour, dont un jeune homme qui assumait son boulot par période ; il s’agissait du fils des patrons. Un drôle d’énergumène qu’elle avait trouvé mignon au premier coup d’œil, jusqu’au jour où ils s’étaient recroisés dans la forêt, un matin, et qu’il se baladait en tenue d’Adam : un souvenir traumatisant pour la belle ! Un frisson la surprît dans ses pensées, et se propagea à travers son échine, non il valait mieux pour elle que cette événement reste à jamais enterré dans sa mémoire. Manque de pot : le concerné en avait décidé autrement.

Parée à prendre la commande des trois âmes patientant sagement à leur table, le jeune homme la freina immédiatement dans son élan. Irritée par cet arrêt brutal, elle ne prit pas la peine de le saluer de son fabuleux sourire commercial ; saleté d’exhibitionniste. Le toisant de ses yeux d’émeraude, elle marmonna un « Bonjour. » sans grande conviction. La suite la fit pouffer gentiment, un hoquet lui échappa tant la censée surprise fut grande, ou pas mais il faut bien que ça paraisse réel. « Si tu veux… mais reste loin. » C’était une petite mise en garde au cas où il se permettrait un peu trop de proximité, elle se refusait de rester longtemps dans la même pièce que lui. Après tout, c’était parfaitement compréhensible, lors d’une rencontre dans les bois on préfère croiser son interlocuteur un minimum vêtu et pas… l’engin à l’air. Vous imaginez vous, par pur hasard espérant vous libérez l’esprit de vos tracas quotidien et bam : objet non identifiable sous votre nez ? Non, croyez la ce n’est pas le meilleur réveil possible ! La brunette avait beau tenté d’effacer ses images de son esprit, elles ne cessaient de la hanter chaque fois qu’ils se croisaient, et elle se retrouvait penaude face à lui. Abandonnant l’obscure espoir de tranquillité, elle se força à le suivre au sein du restaurant.

Dorénavant les deux adultes étaient seuls dans le placard à provisions, un lieu confiné. Elle, restait collée aux étagères blindées de nourritures en tout genre et ustensiles de cuisines : si il se montrait soudainement avenant elle se montrerait claire en s’armant d’une des louches - ça peut faire très mal, oui ! Oppressée par le silence qui s’était immiscé entre eux deux comme une barrière infranchissable, Kelsey se sentit dans l’obligation d’y mettre un terme. « Ecoute. Je n’ai rien contre… ton… enfin tu vois. » c’était un vilain mensonge dit donc ! Elle était la première à imiter un relent lorsqu’elle s’y revoyait. « Disons que Tarzan se contentait de la jungle, pas de la forêt du coin. » et même Tarzan cachait son animal de compagnie. « Et mon chien a fini traumatisé, pour que tu saches l’effet que cela pourrait faire sur un gamin égaré ! » après tout, un chien et un enfant sont tout à fait comparable dans cette affaire… pourtant elle le fixait avec un air tout à fait sérieux, elle n’avait pas du se rendre du ridicule de ses paroles, après tout elle n’était pas douée pour les phrases sévères et ce genre de situation la perturbait suffisamment pour l’empêcher de penser convenablement !

Disons que si Innocent aurait vraiment pu régler tous ses problèmes en lui disant simplement qu’il était un loup-garou, il l’aurait fait, mais c’était hors de question. Il ne pouvait même pas savoir que la demoiselle n’était pas une banale humaine mais en soit ça ne changeait pas grand chose puisqu’elle n’était pas non plus l’une des siens. Quoi qu’il en soit il fallait qu’il trouve une manière d’expliquer la situation et pour se faire, il fallait qu’il la confronte. Même si elle ne semblait pas très contente de le voir. Tant pis, il n’allait pas la laisser croire qu’il n’était qu’une saleté d’exhibitionniste. Il soupira légèrement en l’entendant lui dire qu’il devait rester loin et il la regarda en se demandant s’il était mieux de l’écouter ou non. Il finit tout de même par dire : « Tu dis ça comme si j’allais te manger. » Ce qu’il ne comptait pas faire, ni même l’attaquer d’une quelconque manière. Il voulait simplement trouver une explication convenable pour ce qui était de ce qu’elle avait vu. Pourquoi ne pouvait-elle pas le croire sur parole quand il disait que c’était un terrible malentendu ? Oui bon probablement parce que c’était trop étrange de penser qu’il aurait pu se retrouver complètement nu dans une forêt sans faire quelque chose pour que ça arrive. Du moins ça c’était en ayant un point de vue complètement logique ce qui était loin de correspondre à Innocent ou à la situation dans laquelle il se retrouvait.

Enfin, il se retrouvait donc dans une salle d’entrepôt, non sans avoir demandé à un autre employé de s’occuper de la table. Il avait beau venir et partir, il n’en restait pas moins le fils des patrons et par conséquents, les employés avaient tendance à l’écouter ne serait-ce qu’un peu. Puis, il fallait avouer qu’ils étaient bien intéressés de voir le dénouement entre les deux joyeux lurons qui étaient maintenant enfermés ensemble, laissant place à l’imagination générale, ce qui ne dérangeait pas le moins du monde le jeune homme qui cherchait quoi dire. Oui parce qu’il avait beau avoir décidé de s’expliquer, il ne savait toujours pas comment il pourrait le faire. La prochaine fois, il prévoirait à l’avance ! Ce fut finalement Kelsey qui prit la parole lui affirmant qu’elle n’avait rien contre son engin. Oh, tant mieux alors ! À la mention de ce fait, le jeune loup esquissa un sourire, ne comprenant pas qu’il s’agissait d’un mensonge.

Puis il écouta le reste sans trop sourciller et surtout sans trop écouter jusqu’à ce que madame affirme que son chien avait été traumatisé. D’abord, c’était tout simplement impossible qu’il ait traumatisé un adorable tout puisqu’entre canins, ils se comprenaient, ou pas mais il fallait lui laisser ses illusions le pauvre, puis il n’y avait pas eu de gamins alors pourquoi s’en inquiéter. « Possible, mais avoue que toi, tu t’es rincé l’oeil. » Est-ce qu’il venait d’outrageusement insinué que Kelsey ici présente avait apprécié le voir en tenue d’Adam ? Totalement ! Vous avez bien lu et le tout dit avec une magnifique sourire digne d’un idiot, parce que c’était ce qu’il était de toute façon. Mais bon, probablement que quelque chose en lui, s’apparentant sans doute à un genre de conscience, lui rappela qu’il voulait lui parler pour lui expliquer ce qui s’était passé, pas rajouter une idiotie par-dessus une autre. « Enfin, faut que tu me crois quand je dis que ce n’était pas ce que tu penses... » Et qu’il ne pouvait pas lui dire de quoi il s’agissait en fait, ça lui donnerait surement envie de le croire. « Puis si j’étais vraiment un exhibitionniste, je serais aller à une plage du genre, je serais pas allé dans le bois. » Oui parce que bon se promener en tenue d’Adam dans le bois, c’était plutôt un appel au moustique alors bon il préférait éviter dans la mesure du possible. Simplement, il ne contrôlait pas sa transformation et il n’avait pas pensé à assurer pour la suite. Que ce soit parce qu’il avait été pris par surprise par la transformation en question ou autre chose, il ne s’en souvenait même pas. « C’est juste en gros malentendu, j’avais une très bonne raison de me retrouver là-bas... comme ça. » Et par comme ça il voulait dire à poil, mais bon. Et cette bonne raison qu’est-ce qu’elle serait quand Kelsey la demanderait ? Eh bien, il improviserait tout simplement.