The way to lie

Sujet: The way to lie Mer 28 Sep - 10:59

The way to lie

- T’as vraiment une sale tronche.
- Merci, toi aussi.
- J’veux dire, tu connais ce principe qui est d’avoir régulièrement des heures de sommeil ?

Roulant des yeux, Eden avait préféré ne pas répondre au cuisinier du bar. Esquivant une conversation plus longue, elle avait pris les assiettes pour les amener en salle. Ce n’était normalement pas son travail, mais c’était régulier. Ce soir, l’excuse était qu’il manquait deux serveuses et qu’il fallait bien quelqu’un pour nourrir la populace. Fatiguée, Eden n’avait pas cherché à protester à la plus grande surprise de son patron. De toute manière, elle ne bosserait pas toute sa vie ici. Si ça la gavait trop, elle pouvait même se trouver un autre emploi ici en attendant de changer de ville. Eric lui avait déjà proposé de bosser au fangtasia et ce n’était pas le boulot qui manquait ici.
Et voilà, air blasé accentué. Ce qui arrivait systématiquement quand le prénom Eric revenait intérieurement ou extérieurement. Aaaaaah ce qu’elle pouvait regretter l’époque où elle ne faisait que cauchemarder sur des démembrements. La dominance des rêves qu’elle avait maintenant… secouant la tête, elle s’était refusée de repenser à celui de la veille pour en venir finalement à la même question : pourquoi ? Est-ce que c’était parce qu’il l’avait tiré d’un mauvais pas qui aurait pu lui coûter la vie cette fois-ci.
Déposant les assiettes sur la table dans un rapide « bon appétit », elle était retournée ensuite derrière son bar sur lequel elle s’était accoudée.
Soir de semaine… elle ne finirait probablement pas tard à part si des imbéciles décidaient de venir picoler ici pour la nuit. Auquel cas, elle se contenterait de les maudire du regard pour passer le temps. Et ne la blâmons pas, le manque de sommeil pouvait occasionner une certaine mauvaise humeur. A la différence près que sa « sale tronche », elle ne la devait qu’à sa mauvaise humeur. En fait, la nuit dernière, elle avait remarquablement bien dormi… pour son plus grand désespoir.

Il y a trois soirs de ça, elle se faisait tirer dessus. Ce soir, elle se portait comme un charme. Elle s’était rétablie en quoi ? Cinq minutes de temps. Ce qui ne l’avait pas empêché de plaider un vilain virus pour prendre quelques soirs de congés. Voilà qui expliquait le fait qu’on ne l’avait presque pas vu à son boulot cette semaine. Mais puisqu’il fallait bien reprendre un jour.
A l’endroit où elle s’était reçue la balle, il n’y avait plus rien pour en témoigner. Elle ne s’était pas sentie en forme depuis des lustres, voir depuis jamais. Les cauchemars étaient moins nombreux. Et pourtant, la mauvaise humeur dominait. Un truc clochait dans sa tête, il fallait se faire une raison, elle était complètement dingue.
Gardant cependant miraculeusement son calme pendant toute la soirée, l’heure de la délivrance avait finit par arriver et elle avait été autorisée à filer aux vestiaires pour récupérer ses affaires.
Quelques minutes plus tard, elle se retrouvait sur le parking.

Fouillant dans son sac à la recherche de ses clés de voiture, elle avait poussé un juron quand elle avait heurté quelque chose ou plutôt quelqu’un. C’était vers un visage connu qu’elle avait sans doute relevé les yeux. Une présence qui ne semblait pas la déranger puisqu’elle lui avait adressé un sourire avant de corriger le juron d’un :

- Salut. T’arrives un peu tard, le patron est en train de fermer. Mais si tu veux, je te paie un verre ailleurs.

Evidemment, si elle avait su qu’il était présent au Mamba il y a trois soirs de ça, elle ne lui aurait probablement pas parlé d’un ton si détaché. En fait, si elle avait su qu’il se trouvait au Mamba ce soir là, elle aurait déjà une bonne dizaine d’excuses toutes prêtes au cas où. Et disparaître trois jours au boulot n’était pas la réaction la moins suspicieuse qui soit. Mais passons, elle semblait avoir retrouvé une humeur plus agréable.
Elle avait cependant semblé se souvenir de quelque chose et avait ajouté quelque chose peu de temps après :

- Désolée, j’ai complètement oublié de te rappeler l’autre soir.

On m’a tiré dessus et ça m’ait complètement sortit de la tête ?
Ouais, elle se voyait déjà balancer ça à un flic comme si elle lui annonçait qu’elle comptait cuisiner un gratin dauphinois ce soir.

Sujet: Re: The way to lie Mer 28 Sep - 13:57

Gabriel était en congé aujourd'hui et demain, ce qui lui fait toujours un peu drôle. D'abord, il vit à l'envers de la plupart des êtres humains, comme sur ces cinq chiffres dans la semaine, il en fait au moins quatre de nuit, parfois tout les cinq. Alors du coup, l'avant-midi, il dormait, pour se réveiller un peu passé midi, bref, il vivait à l'envers des gens et mine de rien, il avait une petite idée de ce que ça fait d'être un vampire. Alors quand il tombait en congé, il arrêtait de travailler à six heures du matin. Ce n'est pas comme quand on est gamin et qu'on peut profiter de ces vendredi soirs. Qu'est-ce que vous voulez faire d'intéressant à six heure du matin? Alors du coup, il fait ce qu'il fait toujours, même quand il travaille, il prend une douche, il se change et il s'endort. Voilà un congé qui commence bien.

Du reste, il devait se trouver quelque chose à faire. On ne racontera pas ici tout ce qu'il fait de sa journée, ce serait du bourrage, mais autant il fait du sport, autant il magasine un peu, joue dans la mécanique de sa camaro, rien que pour voir le moteur un peu, la mécanique étant quelque chose sur lequel il porte de plus en plus d'intérêt. Tranquille chez lui en train de dîner, il pensait aussi à Eden, qui ne l'avait toujours pas rappelé. Il avait su depuis trois jours qu'elle était toujours au bar, bien portante, chose assez intrigante, parce qu'on lui avait confié qu'elle s'était pourtant faite tirer dessus. Alors du coup, il se dit qu'il devait bien passer la voir et il est vrai qu'il comptait lui poser quelques questions, même s'il était en congé, cela l'intriguait trop de savoir ce qui était arrivé durant cette fameuse nuit.

Sauf qu'après dîner, il alla faire un jogging, rentra un peu fatigué et décida d'écouter un peu télévision, avant de prendre la route du Mamba. Son golden retriever Buster, c'est son nom, à ces pieds, il le flattait doucement et étendu sur son canapé, il finit par s'endormir, sans vraiment s'en rendre compte. Quand il se réveille, l'heure était avancée et il maudissait cette faiblesse humaine qu'est la fatigue. Il faut avouer qu'après une semaine dans le corps comme patrouilleur de police, la fatigue peut vous posséder un brin et dormir le jour, ce n'est jamais comme dormir la nuit. Alors il se relève et ajuste un peu les pans de sa chemise qu'il laissait ouverte, puisqu'il portait un débardeur blanc en-dessous, question de ne pas avoir l'air trop éméché. Après quoi, il prend la route du Mamba.

Après avoir garé sa camaro rouge dans le stationnement du bar, il jeta un œil à sa montre. Merde, il était vraiment tard et ils devaient être fermés. L'oiseau de nuit relève la tête et voit justement Eden qui sort du bar, alors du coup, il eut un sourire satisfait, content de sa chance et sortit de la voiture pour marcher vers elle. Il était content de la voir, rassuré aussi. Elle semblait bien se porter et c'est vrai que c'était étrange, mais avant-tout, le moindrement qu'on tient à quelqu'un, on se réjouit de le voir en bonne condition. En marchant rapidement vers elle, combiné au fait qu'elle ne regardait pas trop où elle allait, Eden lui fonça dessus et aussitôt, il lâcha un "désolé".

-Un verre ailleurs? Ah mais j'avais prévu le coup, j'ai une caisse de bières dans le coffre de ma voiture et je t'en offre une, si tu veux.

Ils allaient pouvoir rester dans le stationnement du Mamba, au clair de lune, à boire tranquillement, assit sur le capot de sa voiture. C'était du moins l'idée typiquement américaine qu'il avait en tête. Il se demande d'ailleurs si les gens ailleurs dans le monde font la même chose, mais lui, il est Américain à 100%. En tout cas, Gabriel avait prévu le coup de la fermeture. D'abord, à l'heure à laquelle il était parti, il s'y était attendu un peu et il avait surtout eu peur de rater Eden.

Il la regarde un peu de haut en bas et si, on dit bien si, elle accepte sa bière, alors il se dirige vers sa voiture, ouvre le coffre arrière, sort une bouteille de la caisse, l'ouvre, la tend à Eden, puis s'en prend une et en prend une gorgée, avant de refermer le coffre de sa voiture et d'aller s'asseoir sur son capot. Bien sûr, il remarque qu'elle semble indemne. Elle ne clopinait pas, ne semblait pas avoir un bandage qui gonflait son vêtement, ni un bras en écharpe, rien du tout. Détendu, il répondit calmement à ce qu'elle venait de lui confier.

-Je sais oui, c'est que j'étais pas mal inquiet.

Il ne tarde d'ailleurs pas à s'expliquer un peu plus sur la question, prenant une gorgée de sa bière, il tourne ensuite ces yeux vers elle et cherchait à croiser son regard.

-L'autre soir, j'étais de service et on est intervenu sur le lieu d'une fusillade. Un des types dont je me suis occupé a dit qu'il t'a vu recevoir une balle en plein corps et qu'après, Eric a filé avec toi. Du coup, comme je ne te trouvais nul part, je me demandais bien où tu étais passée.

La question se posait toujours d'ailleurs. Où était-elle?

Sujet: Re: The way to lie Sam 8 Oct - 6:04

[Eden ne travaille pas au Mamba =p]

- Flic et alcoolique ? C’est du propre Monsieur l’agent.

Une main sur la hanche, Eden avait adopté un air faussement réprobateur. En réalité, il pouvait bien boire pendant son service qu’elle n’aurait pas trouvé de véritable reproche à lui faire. Pour elle, son métier était tellement passionnant qu’il pouvait bien se trimballer avec autant d’alcool qu’il voulait. Question de vie pas franchement basée sur les lois, elle n’avait jamais été particulièrement dingue des flics. En fait, Gabriel était bien la seule exception. Le seul flic à qui elle avait jamais parlé de manière sympa sans vouloir écarter tout soupçon ou s’en débarrasser rapidement. Pour cet exploit, il avait bien le droit de boire autant qu’il le voulait.

- Tu me donnes quoi pour acheter mon silence ?

Sans doute n’aurait-elle pas plaisanté autant si elle avait su qu’il était présent au Mamba il y a quelques soirs. En fait, elle ne lui aurait même pas proposé de boire un verre et aurait pretexté un état de fatigue avancé pour aller se coucher aussitôt. Et étant donné que sa nouvelle adresse gracieusement offerte par celui dont il ne faut pas prononcer le prénom n’était pas encore connu par ses fréquentations, elle aurait eu tout le loisir de se préparer une défense en béton.
Se saisissant de la bouteille de bière tendue, Eden s’installait quelques secondes plus tard sur le capot dans un soupir de satisfaction. Que demander de mieux ?

Levant un sourcil alors qu’il lui avouait son inquiétude, elle avait ouvert la bouche pour le questionner probablement mais il l’avait devancé.
Au mot fusillade, Eden avait sentit une boule se former dans son ventre. La suite n’avait rien annoncé de meilleur. Portant sa bière à sa bouche, elle en avait bu un bon nombre de gorgées, probablement pour se donner le temps de trouver la bonne réponse.
Voilà un inconvénient à sympathiser avec un représentant des forces de l’ordre. Ok, ce n’était pas un inconvénient quand on se tenait en dehors des problèmes. Mais, de son côté, elle avait un certain mal à les éviter et depuis qu’elle se trouvait dans cette ville, les choses n’allaient pas en s’arrangeant.
Esquivant son regard soigneusement, elle avait avalé une dernière gorgée avant de lever les yeux vers le ciel, prétextant l’admirer.

- Le type que t’as interrogé devait en avoir des bouteilles dans ce coffre ! J’ai l’air de quelqu’un qui s’est reçu une balle dernièrement ?

Ne rien préciser qu’elle n’était pas sensée savoir. Que ce soit le soir de la fusillade, le lieu ou encore des circonstances qu’il ne venait pas de mentionner.
Finalement, à part se servir une nouvelle fois de la boisson, elle n’avait rien trouvé de mieux. Par chance le fait qu’Eric l’ait soigné plaidait définitivement en sa faveur. Les propriétés du sang de vampire étaient inconnues et les vampires avaient bien raison de ne pas les étaler au grand jour. Alors oui, quand on ignorait que c’était bien plus efficace qu’un séjour à l’hôpital, il était difficile de penser qu’elle avait pu se recevoir une balle il y a quelques jours.
Tournant enfin les yeux vers lui pour soutenir son regard, elle avait remercié son père de lui avoir appris à mentir si jeune. De même qu’elle avait remercié son petit talent secret qui permettait de surveiller l’évolution des soupçons de Gabriel.

Sujet: Re: The way to lie Sam 8 Oct - 10:32

[HRP: Elle travaille où alors? Question que je sache où on se trouve en ce moment et savoir quel bar Gabriel fréquente x)]

On s'entend que Gabriel n'était pas en service. Vous imaginez vraiment qu'il irait boire en service? C'est mal connaître son sens des vertus. Non pas qu'il soit infaillible, mais dans le genre, il est plutôt "modèle" au niveau du comportement policier. D'ailleurs, l'autre jour, il a pris au sérieux et aider un vampire dans une histoire de vol et bien qu'il n'aime pas trop ces créatures, il est resté professionnel. Bref, tout cela pour dire que vous n'êtes pas prêt de le voir boire quand il est au boulot. Par contre, en dehors, il boit beaucoup. Oh, il n'est pas alcoolique, mais enfin, prendre un verre, plusieurs même, ça détend et il se trouve qu'il supporte plutôt bien l'alcool, ce qui serait de famille il parait. Son père aussi boit beaucoup, il est peut-être même alcoolique aujourd'hui, ou sur le bord de l'être. Si vous saviez ce à quoi tous les policiers doivent faire face, vous aussi, vous seriez peut-être tournés vers l'alcool. Alors on ne juge pas!

-Si je suis alcoolique parce que je bois une bière de temps en temps, je me demande bien ce que tu es. Une nympho?

Petite réponse comme ça, du tact au tact. Il espère que ça ne la vexera pas, parce que c'est vraiment une blague. Du reste, si elle est très tournée vers le sexe, ça la regarde. Quand elle lui demande ce qu'il lui donne pour acheter son silence, il roule des yeux, après avoir pris une gorgée de sa bière.

-Oh bah... je peux te donner une autre bière si tu veux. J'espère que tu saisies que je ne suis pas en service là, han?

Sinon, il serait venu avec sa voiture de police, en uniforme, avec tout le kit quoi. Après un certain moment, il finit par aborder ce qui était en quelque sorte la raison de sa venue. Il n'essayait pas de tendre un piège à Eden, mais c'est certain que ça l'intriguait de savoir ce qui s'était passé et il y a une certaine manière de poser des questions aux gens et c'est encore plus délicat avec les gens qu'on connait qu'avec des étrangers. S'il remarque qu'elle évite de le regarder et qu'elle boit sa bouteille à une vitesse vertigineuse, il baisse la tête un instant, puis la relève pour regarder le ciel lui aussi. Il ne l'avait pas lâché des yeux pendant qu'elle avait dit que le type devait avoir pas mal bu, puis il avait détourné son regard. Pensif un instant, il hausse des épaules.

-Tu as l'air en forme, c'est certain, mais... Eden, on a trouvé de ton sang dans ce bar. Écoutes, je veux pas te faire passer un interro de police. Je veux juste savoir ce qui s'est passé là-bas, c'est tout.

Gabriel était avant tout motivé par l'inquiétude. Une fille se fait tirer une balle dans un bar, disparait dans la nuit et quand il la retrouve, c'est comme si de rien n'était et elle est toute en forme, souriante, bref, aucune marque de blessure à première vue, elle ne titube pas, bref, rien du tout. Du reste, il n'est pas déçu qu'elle lui cache quelque chose. Peut-être même qu'elle lui ment, mais ça il en est plus ou moins sûr. Il la sent surtout sur la défensive. Cette impression qu'elle lui cache quelque chose ne fait que renforcer ce sentiment d'inquiétude qu'il a. Gabriel a deux options: soit sous peu, il va accepter de croire au miracle, sans se poser de questions, ou bien au contraire, en bon réaliste, il va se dire que forcément, ya un truc qui cloche.

Sujet: Re: The way to lie Mar 11 Oct - 15:15

[Un bar quelconque, en fait comme à la base j'avais prévu de pas l'y faire bosser trop longtemps, j'ai pas cherché de nom. Je cherche un nom et j'te donne ça Blondy boy !]

Encore détendue à ce moment là, Eden y était allée d’un rire sincère. Ok, il marquait un point. Bonne répartie. Raison pour laquelle elle avait levé son verre pour saluer la remise du score à égalité.

Ouais, double d’une alcoolique, je te rappelle que je joue dans la classe supérieure mon p’tit !

C’était le genre de choses qu’on était supposé admettre ? Quand on le faisait en plaisantant, ça passait toujours. Et puis, bizarrement, malgré le côté flic qui avait tendance autrefois à lui filer des allergies, ça passait plutôt bien avec Gabriel. Elle n’en n’était pas au point de lui raconter ses anciens méfaits mais elle pouvait plaisanter avec lui naturellement sans se demander s’il allait y aller de son petit rapport. Question de non paranoïa en sa présence. Du moins pour le moment.
Buvant quelques gorgées de bière en plus, elle avait tourné les yeux vers le jeune homme. C’était une impression où on la payait de plus en plus en alcool. Boire gratuitement ça avait du bon quand on était fêtarde remarque.
Un sourire amusé sur les lèvres, elle avait accueillit la proposition d’un hochement de tête sans la commenter à voix haute, préférant se centrer sur l’autre partie à laquelle elle avait répondu après une petite tape sur l’épaule de Gabriel :

- Bien sûr. Et puis, entre nous, même si tu l’avais été, je t’aurai plus insisté à boire qu’autre chose. Je suis mauvaise et j’en aie terriblement honte.

Pourquoi la dernière partie semblait plus qu’ironique ? Probablement parce qu’elle l’était. Avoir honte de dévergonder certaines personnes ne devait pas faire partie de son langage. En fait, si elle avait voulu s’en défendre, elle aurait probablement dit que c’était le métier qui voulait ça. Forcement quand on était barmaid, on poussait plus à la consommation qu’à l’abstinence. Oui, pas mal au niveau du plaidoyer.

Mais la partie amusante de la conversation avait pris fin dès les questions sur ce fameux soir. C’était bien sa veine, il fallait que Gabriel soit sur les lieux cette fois ci précisément. Regrettant malgré elle l’absence d’Eric dans les parages, elle avait fait au mieux dans le registre de l’improvisation.
Les apparences étaient avec elle-même si certaines questions demeuraient. Et la chose qui permettait de répondre à moins de questions possibles avait finit par s’imposer comme une évidence.
Lâchant finalement un soupir comme si elle était prête à se confesser, elle avait levé la main droite avant de se lancer :

- Ok, je dois t’avouer une chose. J’avais pas mal bu ce soir là et je me souviens même pas comment je suis rentrée. Mais entre nous, je me sens en pleine forme et je pense que je m’en souviendrai si je m’étais pris une balle.

Le coup de la fille bourrée ?
En général, ça marchait à tous les coups quand on s’appliquait à avoir la réputation d’une fêtarde. Et en l’occurrence, c’était la seule chose qu’elle avait trouvé pour ne pas trop en dire. Invoquer la perte de mémoire, c’était plutôt un coup astucieux selon elle.

- Flippe pas. Tu vois ? J’vais bien !

Ne pas en oublier pour autant qu’il avait effectivement dû s’inquiéter en entendant ce témoignage. Surtout qu’elle avait séché le boulot quelques jours après ça.
Mentir n’était pas louable, mais c’est ce qu’elle trouvait de plus sage.

Sujet: Re: The way to lie Mar 11 Oct - 21:15

Eden riait et il y avait de quoi, même si parfois, l'humour de Gabriel avait de quoi surprendre un peu. Les gens ont toutes sortes de préjugés envers ceux qui travaillent dans la police. On pense qu'ils ont en tête d'abuser de leurs pouvoirs et de faire chier les gens en permanence. C'est vrai chez une minorité de policiers, sans doute. Où il y a du pouvoir, où il y a des hommes, il a de "l'hommerie", comme qui dirait l'autre, mais c'est pareil partout. La plupart des policiers veulent juste faire leur boulot, qui est loin d'être facile, rentrer chez eux sans trop être traumatisé et puis, quand ils ne sont pas en train de bosser, s'amuser comme tout le monde. En tout cas, c'est ainsi qu'est Gabriel.

-Petit? J'oserais dire que je suis plus grand que toi quand même...

Physiquement parlant bien sûr. Enfin, en matière de sexe, faudrait voir, ou d'alcool même, mais là, on divague et on s'éloigne de pensées saines d'esprit. Apparemment, Eden était une vilaine fille, on ne se doute probablement pas à quel point d'ailleurs et ça faisait bien marrer Gabriel, qui acquiesçait. C'est bien connu, ça plait aux hommes des vilaines filles. En tout cas, il rigole un peu plus à la tape sur l'épaule qu'il se mérite, alors qu'elle dit que s'il était en uniforme, elle le ferait juste boire davantage.

-Je peux te confier un secret alors... J'ai déjà bu en uniforme, pas en service, mais j'avais mon uniforme sur le dos quoi. Jamais je me rendrais à l'ivresse par contre. Après ça, on passe au conseil d'éthique, tout ça... Alors je t'en pris, vilaine Eden, épargnes-moi.

Les rigolades du départ laissent place aux inquiétudes d'un Gabriel, plutôt sceptique quant aux premières explications d'Eden. D'abord, elle avait tout nié en bloc. N'importe quel interrogateur vous dirait que c'est la première réaction de ceux qui ont des choses à se reprocher, mais en même temps, il faut toujours laisser le bénéfice du doute. Alors, malgré lui dans un sens, parce qu'il trouvait que ce n'était pas correct ce qu'il faisait, il insiste de nouveau et là, il a droit à l'excuse du "j'étais ivre". Il la fixe un instant, l'air de dire : "tu me prends pour un demeuré?". Oui, c'était sans doute le cas. Silencieux, il avait l'air de peser le pour et le contre en la fixant dans les yeux, mais finalement, il détourne le regard, porte son attention devant lui et boit sa bière, maintenant bien entamé.

-Ouais, t'as raison... L'important, c'est que tu ailles bien.

Nouvelle pause, nouvelle gorgée de bière. Il était vexé, enfin, il ne sait pas si c'est le bon mot. Voyons, elle ne s'en souvient plus, c'est commode, mais en même temps, que pourrait-elle bien cacher? Si elle aurait vraiment reçu cette balle, elle en aurait une marque, mais d'un autre côté, Eric tire sur des types, les types lui tire dessus, un d'eux est certain d'avoir atteint Eden et elle, elle, elle ne se souvient de rien? Il y a des limites à l'ivresse quand même.

-Et Eric, il va bien? Sûrement mieux que ces types sur qui il a tiré...

Il avait reporté son attention sur elle, supposant qu'elle ne se souvenait pas plus de cela.

-En tout cas, un conseil d'ami comme ça. Si la police t'interroge, et ils vont peut-être le faire, pour avoir le point de vue d'un tier, sur ce qui s'est passé au cours de cette soirée, ne leur sort le coup du "j'étais ivre". Ils vont te faire des ennuis.

Là-dessus, il finit sa bière. Et de une.

Sujet: Re: The way to lie Mer 19 Oct - 13:11

- Me cherche pas trop gamin, quand tu veux j'te mets par terre.

Ben voyons, un policier au sol si facilement ?
Ok, ok, elle ne pouvait peut être pas rivaliser physiquement, mais ça ne coûtait rien de faire comme si. Et puis, elle pouvait être une petite furie en matière de violence. Fallait toujours se méfier des plus petits que soi comme on disait. Surtout que pour la moyenne, la brune pouvait se vanter de ne pas être une naine.
Bref, un petit coup de poing sur l'épaule du représentant de l'ordre pour prouver sa prétendue puissance, et quelques gorgées de bière pour apaiser l'effort physique plus tard, elle écoutait la confidence de Gabriel.
Hochant la tête d'abord, elle avait ensuite semblé réfléchir quelques secondes. Est-ce que son génie démoniaque allait épargner son compagnon de buvette de ce soir ? En voilà une excellente question qui ne méritait pas tant réflexion que ça

- Je suis tout simplement scandalisée…. Mais étant donné que je t'aime bien, je t'épargnerai pour cette fois.

Balancer un honnête homme parce qu'il buvait de temps en temps ? Jamais !
Ok, la formulation correcte était plutôt : balancer quelqu'un parce qu'il buvait : jamais ! Le côté honnête homme ou non n'avait pas grand chose à y voir quand on défendait les fêtards de ce monde.
Mais il n'était plus l'heure de la taquinerie. Visiblement, le coup de la fille qui avait trop bu ne semblait pas passer plus que ça. Sur le visage de Gabriel, elle avait bien lu qu'il n'achetait pas trop l'excuse. C'était pourtant la seule qu'elle pouvait lui fournir ce soir. Comme un autre soir d'ailleurs. Mieux valait éviter de parler de l'autre nuit à quelqu'un.
Alors officiellement, elle serait la fille bourrée qui ne se souviendrait de rien pour lui. Peut être Eric aurait elle une meilleure excuse. En 1 000 ans, il avait bien du apprendre à en fournir pour ce genre de situations. Vu ses virées en pick-up, elle ne doutait pas qu'il en ait déjà eu besoin.

- J'te jure, je pourrai conduire un marathon maintenant la gueule de bois est passée !

Ouais, le coup de la gueule de bois, c'était bon pour justifier les quelques jours d'absence. Mais Gabriel ne semblait pas vouloir mettre cette foutue soirée derrière eux.
Levant un sourcil, jouant le scepticisme à la mention d'Eric, elle avait finit par secouer la tête dans un :

- ça aussi je pense que je m'en serai rappelé, même en ayant bu.

Et voilà, elle venait de défendre Eric. Disons que c'était pour remercier du bel appartement, de lui avoir sauvé la vie, ce genre de détails. Faudrait veiller à ne pas tomber dans l'excès afin de ne pas devenir une Bella deux.

- Je me souviens même pas de ce que j'ai fais, alors savoir où j'ai été. Faudrait peut être que je me calme sur la boisson en soirée.

Phrase bien évidemment prononcée en terminant sa bière.
Peut être qu'elle pouvait lui faire confiance, lui parlait ouvertement de toute. Mais soyons honnête, elle était plutôt du genre méfiante en règle générale, alors confier tous les détails de ce genre de soirées ne faisait pas partie de ses projets.

Sujet: Re: The way to lie Mer 19 Oct - 13:47

Gabriel a un rictus lorsqu'elle dit pouvoir le mettre à terre. Un bon coup entre les jambes mettrait n'importe quel mec au sol, c'est vrai, même lui, bien qu'on entraîne les policiers à être habitué à certaine douleur, notamment en recevant dans les yeux du poivre de Cayenne. Ah, le fameux test du poivre. En tout cas, il n'irait quand même pas se battre contre Eden rien que pour lui prouver qu'il est plus fort qu'elle et puis, il y a une règle qui dit qu'on n'a pas le droit de se battre contre une fille, sauf si on y est bien obligé... Alors ce n'est pas ce soir qu'on découvrira qui des deux arriverait à prendre le dessus sur l'autre en cas d'affrontement physique.

Le jeune policier reconnait un peu plus tard qu'il lui arrive parfois de boire un verre, même avec l'uniforme sur le dos. officiellement, ce n'est pas permis, mais il sait qu'il n'est pas le seul policier à le faire. Certains vont même jusqu'à boire sur leur service et ça, il est vraiment contre, mais prendre un verre chez soi ou dans un bar, avec l'uniforme sur le dos, ce ne devrait pas être la priorité des affaires internes.

Nouveau petit sourire et peu après cette petite phrase d'Eden qui promettait de l'épargner, il creuse la raison première de sa venue et au fil de la conversation, il sent qu'elle le prend soit pour un con ou un débile léger, mais en tout cas, il est manifeste qu'elle cache quelque chose. De l'autre côté, il décide de ne pas trop insister, parce que ce serait déplacé, mais aussi, parce qu'il veut seulement aider, mais si elle ne lui fait pas confiance, si elle ne veut pas de son aide, alors il n'y a rien à ajouter. Pourtant, il s'obstine un peu, malgré lui à dire vrai et mentionne Eric. Eden continue de tout nier. Elle aurait dû garder le silence, ça aurait été moins insultant pour lui et moins ridicule pour elle. Car oui, elle était en train de se couvrir de ridicule. Voyons donc si l'alcool peut causer une telle amnésie et faire totalement tout oublier. En tout cas, il restait sceptique, c'est vrai, surtout qu'il l'avait senti pédaler au début.

Donc elle n'ajoute rien à tous les commentaires qu'elle fait. Ni sur celui où elle mentionne qu'elle ferait un marathon, ce qui ne le fit pas sourire du tout, ni sur le suivant, ni sur l'autre d'après. En fait, Gabriel semble plutôt contrarié et elle ne semble même pas avoir tilté sa dernière remarque, où il la mettait en garde et lui suggérait de se trouver une meilleure excuse si jamais on l'interrogeait. Il tapote sa bière vide et dit finalement:

-Ça va... pas besoin d'en rajouter en plus.

Il se lève et prend la bière vide d'Eden d'entre ces mains et à l'arrière de sa voiture pour ouvrir le coffre, les ranger dans la caisse de bière. Bah quoi? Il n'allait quand même pas les balancer dans la forêt comme certains font! Et puis, on peut les revendre et faire en sorte qu'elle soit récupérée, c'est bien mieux. Bref, avant d'en sortir une autre, il demande à sa compagne de soirée:

-Je t'en sers une autre? Où tu préfères peut-être rentrer chez toi? Sinon, je peux te reconduire aussi, pas de problème.

Peu importe l'option choisie, elle conviendrait à Gabriel. L'atmosphère s'était un peu plombée avec la discussion plutôt sérieuse qu'il venait d'avoir. Un peu une première dans leur cas. D'habitude, il s'en tenait à des sujets légers, un peu comme au début. C'est certain que chez le jeune homme, il y a toujours une déception de ressenti quand il sent qu'on refuse la main qu'il tend, mais qu'en plus, on lui ment au visage.

Sujet: Re: The way to lie Sam 22 Oct - 10:46

L’ambiance de la soirée s’était en effet fortement alourdie. Eden avait choisit ce moment précis pour sortir une cigarette de son paquet et se l’allumer. Elle ne voyait pas trop quoi ajouter à la conversation, et il était sans doute temps de trouver le bon moment pour rentrer chez elle. Gabriel posait des questions auxquelles elle ne voulait et surtout ne pouvait pas répondre. Il en était sans aucun doute vexé. Et elle n’avait pas de meilleure excuse à lui fournir que celle du coup en trop. Autant couper court mais il faudrait le faire au bon moment.
Tirant quelques lattes sur sa cigarette, elle n’avait pas répondu au policier, il n’y avait de toute manière rien à ajouter si chacun restait sur ses positions.
Ce n’est qu’à la proposition d’une nouvelle bière qu’elle avait décidé de saisir cette opportunité. Se laissant glisser du capot après un rapide coup d’œil à son téléphone, elle avait répondu :

- Je ferai mieux d’aller me coucher si je veux voir le jour demain.

Vrai. Quand on travaillait dans des bars, on vivait plus la nuit. Ouais, un peu à la manière d’un vampire sauf qu’on ne démembrait pas les gens et tout ce qui allait avec mais passons.
Evidemment, ce n’était qu’une excuse et il était fréquent qu’elle se couche beaucoup plus tard. Elle se doutait bien que Gabriel le prendrait comme un prétexte pour s’éclipser, mais ça n’avait finalement pas tant d’importance. Après tout, il lui tendait une perche parce qu’il avait sentit le malaise non ?
Il ne faisait peut être que tout ça pour l’aider et elle refusait son aide si simplement en balançant la première excuse qui lui était venue… mais la confiance était quelque chose qui se gagnait trop rarement avec elle. Il finirait bien par le comprendre :

- J’ai ma voiture. T’en fais pas Monsieur l’agent, j’ai pas assez bu. Je peux encore conduire comme une grande en espérant que ma vieillerie ne fasse pas encore des siennes.

Vieillerie certes, mais elle en était probablement dingue pour ne pas songer à la changer. Et pourtant, elle avait sûrement balancé le prix d’une nouvelle voiture en réparations depuis le temps.
Lançant un coup d’œil à sa voiture, elle était restée debout quelques secondes, cherchant quelque chose à ajouter qui finirait la soirée moins froidement.

- C’est sympa d’être passée me voir. On remettra ça une prochaine fois.

Ou comment le remercier sans avoir l’air de se montrer un minimum soucieux ? Sans doute, même si ça ne l’arrangeait pas qu’il se montre aussi curieux.
Un vague signe de main plus tard et elle prenait la direction de sa voiture dans laquelle elle n’avait pas tardé à monter. Balançant sa clope par la fenêtre, la vieillerie avait miraculeusement démarré du premier coup. Un soulagement, elle se voyait mal demander à Gabriel de la raccompagner après tout ça. Eviter un retour qui pourrait peut être prendre des airs d’interrogatoire était préférable. Quittant le parking, elle avait pris la direction de l’appartement dans lequel elle vivait désormais. Une bonne douche et une bonne nuit si elle ne la passait pas à chercher de meilleures excuses au cas où ce genre d’interrogatoires devrait se reproduire.

Sujet: Re: The way to lie