The law... it can be a joke! [Terminé!]

Une belle journée chaleureuse en Louisiane, dans une de ces routes de campagne, en bordure de Shreveport où les gens ont bien du plaisir à se balader en voiture mais ne font pas attention à... leur vitesse. Alors qui était au poste aujourd'hui? Gabriel Eiller, qui pour une fois, travaillait de jour et croyez-le, quand vous êtes policier, travailler de jour, c'est de vrais vacances, même si on ne sait pas toujours sur quoi on peut tomber, les chances sont moins inquiétantes que si vous bossez de soir ou de nuit.

Du coup, si de nuit, les patrouilleurs sont toujours deux par voiture, ce qui est une règle absolue, de jour, s'il y a des absences ou des contraintes de personnel, on autorise la patrouille "solo" et c'est ainsi que Gabriel était tout seul dans sa voiture de police, comme un grand. Depuis son arrivée à Shreveport, il était plutôt apprécier comme agent et son sergent lui faisait de plus en plus confiance et donnait l'opportunité au "junior", comme on l'appelle, de prouver sa valeur.

Garé discrètement dans un espèce de petit chemin connexe, entre des autres, il était environ le milieu de l'après-midi et depuis la matinée, il surveillait la vitesse des véhicules passants et distribuait les fameuses contraventions. Puis, un petit événement qui fait sourire dans une journée. Une jolie voiture qu'il reconnu, tout comme il reconnaitrait sans doute sa passagère, passa devant. Alors il embraya et la suivit un moment. Pas de toute, c'était bien elle, l'Anglaise de l'autre jour. Elle roulait trop vite, mais avait plaidé confondre les milles et les kilomètre heure et s'en était excusé. Du coup, il l'avait laissé courir et lui avait seulement laissé un avertissement au dossier, un truc anodin quoi... Le vrai truc, c'est que Sydney est aussi une très jolie fille, selon ces normes à lui en tout cas. Un visage d'ange, des cheveux dorée, un regard à couper le souffle, un sourire éclatant, bref, ça lui avait fait plaisir de lui donner une chance, c'est le moins qu'on puisse dire. Gabriel a beau être policier, il est aussi un jeune homme de vingt-et-un an et Sydney n'est pas la pire menace qui soit pour la société...

Sourire en coin, il décide donc d'abuser de ces pouvoirs de policier, pour une fois. Il fait brièvement sonner les sirènes d'avertissement. Pas celle qui font tout un train, les autres, avec le petit "whoop whoop" d'avertissement. Comme prévu, elle se gare sur le côté de la route et il se gare alors non loin derrière. Il suit alors la procédure habituel, prend le calepin, active la caméra de la voiture, au cas où il se ferait descendre ici aujourd'hui et sort, toujours en uniforme. Il ne met pas sa casquette par contre, puisqu'ils étaient à l'ombre des arbres, mais gardait ces lunettes de soleil, d'abord pour se protéger des rayons, mais aussi, et ça, c'est un secret, pour le look.

Son sourire était disparu, il avait son air sérieux d'agent de la paix, la démarche sûr de lui, il marcha au niveau de la portière et si la vitrine n'était pas baissée, il fit signe à Sydney de le faire. Après quoi, d'un bref coup d’œil, il parcourut l'intérieur de la voiture et reporta son attention sur la conductrice.

-Miss Dawson... Est-ce que vous savez pourquoi je vous arrête?

Sûrement que non, mais ce serait drôle qu'elle lui sorte une bonne raison de l'arrêter.

-Un de vos feux arrières, un rouge est brûlé et puis en vertu des normes de l'état de Louisiane, votre "muffler" est illégal. Il va falloir arranger tout ça au garagiste local et vous avez quarante-huit heures pour le faire.

Bien sûr, tout ça était une vilaine blague de la part de Gabriel. Ces feux arrières sont bien corrects et son muffler aussi. Voyons comment Sydney va réagir maintenant.

Spoiler:

Pas de nouvelles de papa. Pas de nouvelles pistes. Voilà ce qui expliquait la présence de Sydney Dawson à Shreveport. Tant qu'elle n'avait pas d'indices ou d'échos, il était inutile de bouger pour rien. D'autant plus que si son père finissait par réapparaître après avoir écouté la centaine de messages qu'elle lui avait laissé, il le ferait ici. Soit pour se saouler avec son bon vieux pote Charlie, soit pour rassurer son "gamin". Esperons les deux. Ok, juste le deuxième. Il n'était pas normal d'espérer que son père prenne une bonne cuite. Mais il fallait prendre en compte le facteur : plus de nouvelles. Mieux valait un père ivre, que pas de père du tout.
Alors, elle préférait lui en coller une sur le front en le voyant ramener une belle maman d'à peine cinq ans son aînée que de le voir revenir en mauvais état. Fierté de Dawson oblige, personne ne pouvait venir à bout du grand paternel. Ce qui expliquait la certitude suivante : son père respirait toujours.
Mais assez donné dans le mélodrame et concentrons nous plutôt sur cette belle journée que Sydney avait entamé avec une bonne dose de café. La partie sociale de son travail n'était pas de tout repos, la caféine devenait donc un allié de choix.

Vrai que faire connaissance avec des habitants, apprendre les coutumes du coin, les endroits sympas, être prête à répondre en cas de danger pour proteger la veuve et l'orphelin, ça prenait du temps. Et comme on disait souvent que le temps c'était de l'argent, il était toujours bon de s'en faire en bossant. Et oui, les héros de ce monde étaient très mal payés, fallait le dire.
Voilà pourquoi elle avait passé sa soirée à dépouiller des gens au poker dans un bar du coin. Oui, parce que sociabiliser rimer avec dépouiller, et que dépouiller rimait avec argent. Deux raisons suffisantes pour quitter le bar au petit matin avec un large sourire. Ok, ce large sourire était sans doute plus le fait des billets qu'elle avait alors fourré dans la poche de son jean. Mais ne dressons pas un portrait si négatif d'une blonde aux airs angéliques. Pourquoi donner raison à la devise qui prétendait que les apparences étaient trompeuses. Les anges étaient d'honnêtes citoyens qui avaient le droit de gagner leur vie comme tout le monde après tout !

C'est donc avec un air satisfait de riche femme d'affaires qu'elle avait quitté la chambre du petit motel qu'elle occupait. Filant à sa voiture, réfléchissant peut être à l'investissement qu'elle pourrait faire de cet argent, elle avait pris la direction de la sortie de la ville à une allure... et soulignons bien ici que c'était la pure vérité, raisonnable. On n'ira pas jusqu'à dire que c'était le cas à chaque fois, mais pas trop d'étalage.
Aussi, quand les sirènes d'une voiture de police avaient retentit derrière elle, son sourcil droit s'était levé dans une expression d'incompréhension non jouée. Elle n'avait ecrasé personne, n'avait pas le souvenir d'avoir grillé un feu, et un coup d'oeil à son cadran juste avant qu'elle ne ralentisse pour s'arrêter le long de la route lui avait prouvé que son allure était correcte et surtout légale.
Dans un soupir, elle avait lancé un rapide coup d'oeil par terre et à l'arrière. Quoi ? Si jamais un flingue ou une hache traînaient... valait mieux le constater maintenant !
Se redressant pour adopter l'attitude d'une conductrice sérieuse, elle avait tourné les yeux sur un... agent de police non inconnu qui lui faisait signe d'abaisser sa vitre. S'executant, elle avait retenu un sourire qui aurait témoigné d'une certaine assurance.

- Pour me féliciter de mes progrès en tant que conductrice américaine ?

Hein ?
Quand vous êtes blonde et qu'on vous arrête, la règle numéro un est de jouer les blondes et d'afficher un large sourire colgate.
Et ok, elle avait pas mal conduit sur le territoire américain, mais il était inutile de le préciser. ça avait marché la première fois.
Problèmes techniques ? Sortant la tête de la voiture bien qu'il était impossible de voir les feux arrière depuis l'intérieur, elle avait hoché la tête comme si elle comprenait parfaitement le problème.

- Je comprends mieux. La situation est en effet urgente.

Posant ses yeux sur Gabriel, elle avait ajouté le plus stupidement du monde ?

- Muffler... c'est un genre de bête illégale ? Parce que je n'ai qu'un chihuahua.

...
Il était toujours bon de piocher dans ses classiques.
Et si visiblement le problème ne nécessitait qu'une visite au garagiste le plus proche, ça n'empêchait pas de continuer dans la même trajectoire maintenant qu'elle était lancée.

Sydney avait la même allure que la dernière fois qu'il l'a vu, le même sourire aussi, il s'en souvenait assez clairement. Cependant, il était loin d'être certain qu'elle prendrait bien la blague qu'il allait lui faire et il y avait des chances pour que ça se termine mal pour lui, mais bon, c'est un risque qu'il était prêt à prendre et puis, il ne faisait rien de mal en soi. Il n'allait pas vraiment la conduire à un garagiste pour rien, ni lui filer un autre avertissement si elle se mettait à l'engueuler après qu'il lui avoue que c'était une blague. Avant qu'il arrive à lui avouer de toute façon, il comptait pousser la blague aussi loin qu'il le pouvait. En tout cas, à ce qu'elle dit, il ne put réprimer un discret sourire. Alors elle aussi, elle se souvenait de leur dernière rencontre.

-J'ai bien peur que non m'dame.

Il enchaîna ensuite sur les supposées raisons et fit un petit pas en arrière pour laisser de l'espace à la tête de Sydney lorsqu'elle sortir celle-ci de la voiture pour regarder vers l'arrière de son véhicule, ce qui l'amusait assez. Il observait donc la réaction de la jolie blonde, qui semblait mordre à l'hameçon, complètement. Après, à la question qu'elle pose, il ajuste un peu ces lunettes et répriment un rire, mais un sourire manifestement amusé apparait alors sur son visage. Une sorte de chien? Ah, ces Britanniques, rien à faire avec eux.

-Si vous sortez de la voiture, je peux vous montrer ce que c'est.

Une image vaut mille mots et si elle accepte, il se dirige avec elle vers l'arrière de la voiture et lui désigne la sortie du pot d'échappement arrière, cet espèce de tuyau à l'arrière de la voiture d'où le gaz s'échappe. Autrement, si elle refuse de sortir de la voiture, ce qui serait tout de même étonnant, il se contente de lui décrire ce qu'est un pot d'échappement arrière. Il la laisse donc regarder l'arrière de sa voiture un petit moment et demande alors, l'air le plus sérieux du monde.

-Vous ne remarquez rien d'anormal?

Note pour plus tard : si sa conduite exemplaire ne lui valait pas de rouler en paix, autant rouler comme elle avait l’habitude de le faire la prochaine fois.
Ben quoi ? S’il fallait obligatoirement être arrêtée, autant que ce soit pour une raison valable non ?
Sydney Dawson, toujours prête à aider un représentant des forces de l’ordre. C’était beau d’être une honnête citoyenne.
Certes, une honnête citoyenne n’adressait pas de sourires charmeurs à un policier lorsqu’il la contrôlait. Une honnête citoyenne ne jouait pas les niaises pour qu’on la prenne plus pour une idiote que pour une criminelle. Mais dans la vie, tout n’était qu’une question de point de vue. Et en général, celui des Dawson avait tendance à ne pas coller dans le moule du point de vue de la majeure partie de la population. Qu’importe la nationalité d’ailleurs.

- Alors c’est parce que je vous plais et vous allez m’inviter à prendre un verre.

Trop directe ?
Quand on jouait, il fallait savoir prendre des risques. Et se montrer confiante était toujours une bonne manière de troubler l’adversaire.
Bref, si elle ne semblait pas avoir honte, ou avoir peur de faire une telle remarque à un jeune homme en uniforme, elle avait cependant coopéré à la dernière réplique. Ouvrant sa portière, elle l’avait accompagné jusqu’à l’arrière de son véhicule pour s’accroupir et fixer son pot d’échappement de prêt en bonne élève qui veut apprendre.
Il n’était cependant pas certain qu’une bonne élève s’accroupissait comme si elle tournait dans un clip sexy, mais toutes les armes étaient bonnes pour éviter une contravention. Oui, à savoir qu’un membre du clan Dawson gaspillait de l’argent, aimait l’argent, mais n’aimait pas en donner quand il n’en n’éprouvait pas l’envie ou le besoin.
Rien d’anormal ?

- Ben… je vois pas de bête là dedans. Ça ressemble à un pot d’échappement, ça a la couleur de la plupart des pots d’échappement, et j’oserai même aller jusqu’à dire que c’est clairement un pot d’échappement. Tout ce qu’il y a de plus normal !

Et c’est après cette réponse qu’elle avait jugé digne d’une bonne élève qu’elle avait levé les yeux vers lui dans un sourire satisfait :

- Correct ?

Non, les policies ne distribuaient pas de bon point à une bonne réponse.
De plus, s’il disait qu’il n’était pas en norme, contester n’était sans doute pas la marche à suivre.
Vous voulez connaître le principal dans ce genre de cas ? Garder le sourire colgate, avoir l’air en dessous de l’homme intellectuellement, et mettre en avant son charme. Mais pas certain que son père n’approuve cette stratégie anti contraventions.

Cette fois, Gabriel ne put retenir un sourire amusé et un brin charmeur à la fois, enfin, autant qu'il puisse l'être, à ce qu'elle dit. Cette fille avait du cran et du front aussi et surtout, elle faisait la blonde, mais manifestement, elle avait cette lueur d'intelligence dans les yeux qui laissaient entendre qu'elle était un peu plus intelligente que la fille qui se croit encore en Angleterre. La réponse le déstabilisa quand même un brin, dans le sens où elle le surprit, il ne s'attendait pas vraiment à cette remarque, mais il précisa son regard sur elle. Un peu plus et il l'invitait vraiment, mais il répondit plutôt:

-Non, j'ai bien peur que non.

"J'ai bien peur que non". Ça voudrait dire qu'il aurait bien aimé l'inviter? Peut-être bien. De toute façon, quand elle verra qu'il est en train de se jouer d'elle, elle risque d'arrêter les compliments et Gabriel n'était pas si naïf non plus, il est policier depuis presque deux ans après tout. Si cette fille lui fait se genre de sous-entendu, c'est surtout pour se rendre encore plus sympathique envers monsieur l'agent et non parce qu'elle serait réellement intéressée à aller prendre un verre avec lui.

Alors dans les instants qui suivent, il lui dit ce qui ne va pas, puis ils sortent dehors, pour qu'il lui montre de quelle partie de sa voiture il parlait. Il se tenait non loin derrière elle et jetait un petit coup d’œil autour et quand il reporta son attention, il la voyait, en train de se pencher et de mettre... bah oui, disons le, carrément ces fesses en valeur. Ok là, il avait un petit sourire, mais il s'évanouit son sourire. Pourquoi? Juste parce... enfin, Dieu fait de grandes choses sur Terre, voilà tout. Il se racle la gorge et reprend son professionnalisme, se concentrant plutôt sur ce qu'elle dit et il garde un regard plutôt vague. Après ces premières constatations, il se gratte la tempe avec un doigt, un brin pensif. Elle dit "correct" et il se dit alors qu'il était venu le moment de tout avouer. Il attend quand même qu'elle se relève avant de dire:

-Alors, je devrais peut-être vous dire, question que vous sachiez... Que votre muffler est parfaitement légal et que votre feu arrière n'est pas brûlé non plus. Tout est conforme et vous rouliez à la bonne vitesse. J'étais juste... curieux de voir comment vous réagiriez, vu notre rencontre de la dernière fois.

Ainsi, depuis le début, elle ne courait aucun risque d'avoir une contravention et elle avait fait tout son petit numéro pour rien. Une bonne petite leçon de vie peut-être? Ou pas... En tout cas, il avait ce sourire amusé sur le visage, mais discret tout de même, voir poli, parce qu'il ne voulait quand même pas se mériter une gifle, bien qu'ici, il courrait la chance. Derrière ces lunettes fumés, heureusement, on ne voyait pas ces yeux, parce que c'est sans doute ce qui l'aurait le plus trahi. Au fond de lui, il se marrait et pas qu'un peu.

- Dommage….

Visiblement, elle n’avait toujours pas honte de charmer un représentant des forces de l’ordre juste pour pouvoir s’en tirer. Mais c’était une technique féminine connue et reconnue depuis pas mal d’années. Si d’autres tentaient le coup, pourquoi pas elle après tout ? Ok, il fallait dire que dans son cas, elle y prenait du plaisir. Quand on était joueuse, on ne perdait pas une occasion de jouer une petite partie, peu importe le domaine.
Quoiqu’il en soit, la moue déçue qu’elle venait d’afficher était sans doute pour attirer la compassion. Filer une contravention à une demoiselle qui préférait boire un verre avec vous, ce n’était peut être pas puni par la loi mais ça filait des remords. Elle comptait probablement là-dessus pour échapper à la sanction de... de quoi déjà ? Ah oui, des problèmes techniques sur son véhicule. Plus pratique pour s’en sortir qu’en cas d’excès de vitesse. Et si elle s’en était tirée la première fois, ce serait donc plus facile cette fois ci non ? En théorie.
Garder le sourire charmeur et ne pas perdre confiance. On pariait de toute manière qu’elle ne doutait pas une seule seconde de son effet. Ce genre de choses, après tout, ça se sentait.
Et si elle perdait ?
Ça pouvait arriver, mais toute revanche était bonne pour ne pas sentir le goût de la défaite.

Bref, analysant donc son pot d’échappement avec attention sans rien y voir de spécial ou qui sortait de la norme du pot d’échappement, elle l’avait fait remarquer à sa manière. S’il avait mis plus de temps à avouer sa faute, peut être aurait elle commencé à se demander si son feu arrière ne fonctionnait réellement pas. Une chance pour lui que pour le vérifier il faille être l’avant pour freiner en même temps.
La confession était arrivée et Sydney avait levé un sourcil pour toute première réaction. Sa seconde avait été soupirer. Tout ça pour ça ? Ok, sur ce coup là, c’était lui qui avait commencé le jeu. Et on pouvait dire qu’il l’avait gagné ?
Mouais, plus de temps et elle l’aurait démasqué. C’est en tout cas ce que la joueuse avait pensé.
Jouer encore la blonde ou arrêter là ? Si elle commettait un autre excès de vitesse et tombait sur lui, c’était toujours bon d’avoir le rôle de la blonde écervelée sous le coude.
Peut être que dans ce genre de cas une blonde filait un coup de sac, ou ne comprenait tout simplement pas avec un air des plus niais sur le visage. Pour sa part, elle s’était redressée avant de secouer le doigt comme une institutrice qui dispute un mauvais élève qui lui cause du soucis :

- C’est mal ! Vous devriez avoir honte.

Et quoi ? Elle allait filer une fessée à un flic ?
Pas sûr que ce soit très légal. Se redressant, elle s’était dirigée vers sa portière pour mettre la main sur la poignée avant de se retourner, toujours cet air de reproches sur le visage :

- Et moi qui fait des efforts pour m’adapter à la conduite de ce pays….

A nouveau le faire culpabiliser ?
Mieux vaut deux fois qu’une.

Sydney en rajoutait une couche en disant qu'elle trouvait ça dommage. En même temps, n'importe qui préférait se faire arrêter pour se faire demander une invitation, inviter à prendre un verre que pour recevoir une contravention non? En tout cas, Gabriel était quand même bien amusé de la remarque, mais ça ne l'empêcha pas de poursuivre sa petite blague jusqu'au bout. Il n'allait quand même pas pousser le vice jusqu'à dire à Sydney mensonge par-dessus mensonge. De toute façon, il n'est pas un très bon menteur, mais il est de plus en plus doué pour deviner quand on lui ment, parce que d'emblée, les gens ont plutôt tendance à mentir à un policier, du moins, ceux qui ont quelque chose à se reprocher. Les gens honnêtes et irréprochables ne mentent pas. Du moins... pas dans des circonstances importantes et pas à un policier.

Alors à travers un petit discours, il lui explique qu'il n'y avait aucun soucis, qu'elle n'avait rien à se reprocher, pas plus que sa voiture et que tout cet épisode n'était qu'une blague. Sydney parut prendre la blague, sans enthousiasme, puisqu'elle ne riait pas aux éclats, ni rien de tout ça, mais elle n'était pas en train de sauter sur place les poings en l'air non plus. Une sorte de réaction calme, mi-amusée, mi-indifférente qui laissait Gabriel un peu perplexe et qui ne savait plus trop sur quel pied danser comme on dit. De façon pas très sérieuse, elle lui dit que c'était mal. Bon... il n'y avait rien à ajouter à ça. Comme elle retourne pour monter dans sa voiture, il fait quelques pas pour la rejoindre, question de ne pas rester derrière la voiture et de recevoir plein de sable quand elle démarra.

Si elle n'avait pas l'air si sérieuse en mentionnant qu'elle faisait des efforts pour conduire de la bonne façon dans ce pays, ce qui, avouons le, n'a rien de complexe, elle n'a qu'à tout inverser... Sauf qu'il décide d'en profiter pour se diriger dans une nouvelle avenue, à ces risques et périls entre autre. Après tout, il devait bien se faire pardonner de donner du fil à retordre à la Britannique, dont il adorait l'accent d'ailleurs. De son côté, il avait l'accent du sud des États-Unis, mais un peu allégé, puisqu'il travaille, non pas au fin fond d'un chemin de campagne, mais dans les villes et comme fonctionnaire publique.

-Pour réparer le mal alors, je peux peut-être vous invitez à prendre un verre.

Bien sûr, il ne l'invite pas parce qu'elle lui plait. Non, non et non. Simplement pour s'excuser de sa petite blague. En revanche, il l'invitait, mais pour plus tard han, parce que maintenant il bosse et il ne tarderait pas à empiéter sur l'heure de sa pause d'ailleurs. Maintenant, il lui fallait attendre la réponse. D'après lui, il avait une chance sur deux, bien qu'il n'ait aucune idée de s'il pourrait vraiment intéressé cette fille ou non. Qui ne risque rien n'a rien comme on dit.

Et sur ces belles paroles de conduite prétendument modèle que la blonde avait décide de monter dans sa voiture, claquant à la perfection sa portière. Oui, elle aurait pu faire du théâtre mais sa famille avait préféré lui apprendre à bastonner. Ce qui, finalement, n'était pas plus mal. Même si savoir jouer la comédie pouvait être utile dans son genre. Oui, uniquement quand on était une fourbe qui aimait jouer, mais quand même.
Bref, relevant les yeux vers le policier, elle avait secoué la tête, nouveau geste désapprobateur avant de tourner sa clé dans le contact sans attendre qu'il l'invite à le faire. C'est à cet instant qu'elle avait entendu la proposition, ou plutôt le geste de paix. Pour un monde meilleur et sans conflit, le jeune homme lui proposait d'aller prendre un verre.
Relâchant le volant, Sydney s'était accoudée à sa vitre pour dire, sans la moindre expression de doute :
- Dites, vous seriez tout de même pas en train de me draguer ?

Ok, ce n'était pas le genre de remarque qu'on faisait à un homme en uniforme. Mais, avouons le, au point où elle en était. Après tout, elle avait dit pas mal de choses qu'on ne devait pas dire en temps normal depuis tout à l'heure. Et on pouvait même parier sans se tromper qu'elle en avait dit pas mal au cours de sa vie.

- Parce que ça fait un peu abus de pouvoir. Et après le coup du contrôle sous un faux prétexte, la britannique sage que je suis risque d'avoir une mauvaise image de la justice aux Etats-Unis.

Euh….
Ok, elle s'en fichait pas mal. Mais il était néanmoins amusant de le taquiner. Après tout, ce n'était qu'une revanche méritée après le contrôle sous un faux prétexte. Clairement, Sydney Dawson aimait soigner ses sorties. C'est à dire se tirer sans avoir l'image de la perdante d'un petit jeu.

- ça me plait <3

La fourberie est un art sans limite dans sa famille qu'elle a pour principe de pratiquer à longueur de journée, et de soirée. Aussi longtemps qu'elle ne dort pas en somme.
Détournant son attention de la vitre pour reposer ses mains sur son volant, elle avait ajouté:

- Si vous arrivez à me contacter sans que je vous donne mon numéro, j'irai prendre un verre avec vous. Mais vous payez ! Et faudra vous arranger avec mon petit copain, jaloux, costaud, au moins 3 mètres… un véritable force de la nature !

Après ce coup là, c'était la moindre des choses après tout.
Règle numéro 38 des Dawson, ne jamais refuser un verre gratuit.
Règle numéro 54, toujours compliquer la vie des autres.
Remontant alors sa vitre pour clore la conversation, elle avait adressé un rapide signe de main, plutôt formel, avant de reprendre la route.
Si maintenant on se faisait arrêter pour rien, est-ce que ça voulait dire qu'elle pouvait conduire vite… tant qu'à faire ?

Sujet: Re: The law... it can be a joke! [Terminé!]