vision d’outre tombe…
faut que j’arrête l’alcool =.=


Que faisait un Charles Duncan un soir où il ne savait pas trop comment s’occuper et où il n’était pas en mode « ex James Bond, chasseur trop sexy de la bomba » ? Que faire d’autre qu’aller dans un bar pour boire un coup, s’amuser et peut-être même draguer si la possibilité est là? Si déjà l’écossais avait des tendances d’oiseau de nuit, il faut bien admettre que de partir à la chasse aux monstres cachés dans les placards n’avait fait qu’empirer cette nature. C’est bien connu, les bêtes surnaturelles sortent la nuit. Hors donc, au fil des ans, Charlie avait plus ou moins adopté ce style de vie également. De toute manière, essayer de dormir pour être soumis aux insomnies et cauchemars en tout genre n’était pas très reluisant. Il était encore préférable de s’éreinter à courir derrière des monstres ou, comme ce soir, boire jusqu’à ce que le grand brun s’endorme dès que sa tête toucherait l’oreiller. Un mode de vie pas très sain, on vous l’accord, mais c’est ainsi que survivait Charlie depuis sept ans et ce soir ne faisait pas exception.

Peut-être qu’exception il y aurait pourtant du avoir. Si l’écossais avait su qu’un vampire l’avait pris en grippe – ne soyez pas étonner, quand on tente d’assassiné un vampire et qu’on manque notre coup c’est plutôt fréquent que le suceur de sang ne soit pas content et qu’il cherche à vous mettre le grappin dessus – peut-être aurait moins but. S’il avait su plus encore qui viendrait lui porter secours, sans doute qu’il n’aurait pas touché à une seule goûte d’alcool… Hélas, Charlie n’était pas devin ou extralucide. Il laissait les tours de passe-passe à Patrick Jane, lui, il se contentait de boire jusqu’à ce que son portefeuille ne le lui permette plus. Le truc était quand même louable. Ne payer qu’en liquide et ne pas en laisser trop dans le portefeuille. Ainsi, on ne brûlait pas trop de fric et on ne buvait pas à outrance non plus. Il faut dire que laisser Charlie avec une quantité d’alcool illimité n’était pas une très bonne idée. Passé d’alcoolo invétéré oblige. Pourtant, ça ne l’empêchait pas de boire fréquent. Juste à plus petite dose pour éviter la tête explosée en permanence x_x
Une époque ma foi charmante de ta vie!
Oh la ferme =.=

Bref, Charlie n’était pas ivre mort, mais disons qu’il ne marchait pas complètement droit non plus en sortant du bar. L’esprit était encore là, mais assez embrouiller pour qu’il se méfit des choses. En clair… Charlie était saoul et relativement de bonne humeur comme tout homme avec un coup dans le nez!

▬ Hey le chasseur!

Mais ce soir n’était pas un bon soir avec les réflexes engourdis… S’arrêtant de marcher, Charlie se retourna lentement. Même dans sa condition actuelle, il savait reconnaître un vampire. Surtout un vampire qu’il avait tenté de tuer pas plus tard que la semaine dernière. Les choses s’étaient terminées de manière plutôt désagréable. L’épaule de Charlie était encore sensible et… oui bon probable que le vampire avait fini par digérer les balles en argents, mais les suceurs de sang – ou à tout le moins ceux que Charlie a croisés – sont du genre rancunier.

▬ Si tu veux un deuxième round, serait sympa de revenir demain.

Peur? Comment un type cliniquement suicidaire depuis sept ans pouvait-il avoir peur de confronter la mort? Non, Charlie n’avait pas peur et l’humour était une arme non négligeable avec lui, elle qui faisait partie intégrante de sa nature.

▬ J’ai pas envie d’attendre demain!

Le vampire se rapprocha à la vitesse supersonique et se saisit de l’écossais par le col de sa chemise. Peur? Non, pas encore, même qu’en fait, le brun sourit d’un sourire plutôt moqueur.
C’est baveux ça Charlie =.=
Si peu <3

▬ T’as peur de perdre si je suis en pleine possession de mes moyens? Rah les vampires, vous êtes pas très fairplay.

Voir son agresseur sortir les crocs ne l’impressionna pas le moins du monde. L’ancien James Bond qu’il était en avait vu d’autres. Que voulez-vous, lorsqu’on fait un métier de frôler la mort en permanence et que vous êtes franchement suicidaire, il devient plus difficile de vous épater!

▬ Tu me donnes quand même dix secondes d’avance? Que tes potes ne se foutent pas de ta gueule quand tu leur raconteras comment tu m’as saigné…

Toujours ce sourire moqueur qui ne semblait qu’échauffer un peu plus les envies de meurtre du suceur de sang. Typique. Charlie avait un don pour agacer les gens, ça ne datait pas d’aujourd’hui. Sa femme, dieu ait son âme, savait combien le bonhomme était doué pour taper sur le système en quelques phrases à peine =.=

En sentant la poigne du vampire se resserrer suffisamment sur son col pour que le brun commence à voir des points noirs, Charlie se dit que ce suceur de sang n’avait officiellement aucun humour! Mais soit. Ce ne serait pas de lui qu’on se moquerait demain voilà tout, l’écossais s’en balançait complètement tout compte fait. Hors donc, quand le vampire approcha les crocs de sa gorge, l’ancien soldat ne chercha pas vraiment à l’empêcher de le faire. Il se permit juste d’être un peu trop lui-même, encore une fois.

▬ Dis, une faveur…

Cherchant quand même un peu son souffle, Charlie avait du mal à s’exprimer bien qu’il y arrivait quand même.

▬ Évite de me défigurer, je voudrais qu’on m’identifie facilement, question d’un enterrement décent avec mon nom et tout.

Vraiment classe =.=
Bha quoi? Charlie ne voulait pas pourrir sur une table d’autopsie pendant des jours! Eh puis, il fallait penser un peu au neveu. Le brun n’avait pas envie que Scott s’inquiète pendant des jours de sa disparition avant d’apprendre qu’il était mort.
Et pourquoi tu n’évites pas de mourir à la place? Ça serait moins compliqué.
Moins compliqué, mais pas aussi salvateur que cette mort derrière laquelle il courait depuis des années. Se couper les veines, se tirer une balle dans la tête, sauter d’un building ou devant un train en marche, c’était peut-être trop peu original ou glorieux pour l’écossais, mais n’empêche que oui, il était suicidaire! Un suicidaire avec un instinct de survie plutôt bien développé, mais nous évoquerons ici une déformation professionnelle pour expliquer le pourquoi du comment.

Dans tous les cas, quand Charlie sentit les crocs se planter dans sa chaire, il se trouvait plutôt zen, allant jusqu’à faire résonner au fin fond de son esprit un « enfin » qui en aurait dit long si l’homme l’avait prononcé à haute voix. Alors pourquoi quelques secondes plus tard il ne sentit plus aucune pression et s’écrasa sur le sol? Le sang et les trippes lui avaient giclé dessus, mais ce n’était pas comme si c’était la première fois. Charlie n’en était pas à son premier vampire mort. C’était pourtant bien la première fois qu’il était présent et qu’il n’avait rien à y voir O.O Hors donc, la question qui lui venait à l’esprit pendant qu’il portait une main à sa jugulaire et qu’il tentait de se redresser de son autre bras était bien évidemment pourquoi?

Un pourquoi qui trouvait sa réponse en une femme. Une femme qui avait liquidé un vampire à mains nues? Une femme qui n’était assurément pas qu’une femme. Mais pourquoi une femme vampire tuerait un homme vampire pour un homme humain particulièrement chiant? Allez savoir, même chez les vampires il se peut que le masochisme existe!
Charlie =.=
Bha quoi!

La vue un peu floue en raison de sa perte de sang et de l’alcool ingéré, l’écossais plissa les yeux, cherchait à y voir plus clair pour finalement discerner les pourtours d’un visage qu’il n’oublierait jamais.

▬ Neili?

Impossible. Il débloquait complètement. Il avait encore plus but qu’il ne le croyait. Neilina était morte. Il n’avait jamais trouvé la force d’assister aux funérailles, mais elle était morte. Elle ne pouvait pas se trouver devant lui ce soir. Impossible.
Fermant les yeux pour secouer la tête comme si se malaxer le cerveau allait l’aider à chasser cette vision, le brun grimaça. Mauvais idée dans l’état actuel des choses que de remuer la tête dans tous les sens puisque ce fut une nausée que le bonhomme dû réprimer tout en cherchant à se lever =.= Et une fois sur ses pieds, il n’était même pas certain de vouloir ouvrir les yeux. Pourtant, il le fallait bien. Qu’elle soit réellement là ou pas, il devait s’assurer de son état mentale. Parce que oui, être pris d’une soudaine folie qui méritait hospitalisation n’était pas une hypothèse à écarter. Après une seconde ou deux, donc, l’écossais ouvrit ses yeux bleus…