Kiss the wolf and turn him into a prince? {HALLOWEEN}

Kiss the wolf and turn him into a prince?

Avant toute chose, nous tenons à spécifier une chose : chez les loups, la propriété privée est un concept très flou, presque autant que l’homosexualité….mais là encore, il y aura des spécimens pour nous prouver le contraire, m’enfin. Ducan était donc allongé sur le canapé d’un des membres de sa meute, un brun, le shaman du clan plus spécifiquement et probablement son meilleur allier en termes de planification stratégique. D’ailleurs, le chef n’avait fait que cela, planifié, depuis l’attaque sournoise de sa meute, la mort d’un membre… Bien qu’avec son air indifférent, on aurait juré qu’il n’en avait rien à battre de la disparition du fautif, de la trahison d’un bridé et de la mort du dernier membre sur sa liste de favoris, s’était drastiquement éloigné de la réalité. Il se sentait coupable, furieux, et surtout, il voulait protéger les autres, les loups restants, c’était sa responsabilisé et une fois de plus, il prenait à cœur son devoir de chef. Comme quoi, il n’y a pas que les bons côtés : le pouvoir et la domination, il y a également les tâches et les risques du métier. Parlant de risque, il avait mené sa petite enquête, histoire de mettre un nom sur le visage du tueur de double nature, et avait fini par discuter avec Eric, un des rares vampires qu’il tenait en estime. Résultat? L’idée idiote que ce meurtrier puisse se rendre au Fantasia par un soir de fête pour poursuivre son carnage…Si l’idée avait d’abord semblé irréalisable pour le jeune homme, il avait fini par considérer sa probabilité et, c’est pour cette raison qu’il était en mode squatteur chez Damian ce soir l’a, pour le convaincre de venir avec lui.

▬ O’Connor… une petite fête chez les suceurs de sang, je suis persuadé que c’est dans ta définition d’une soirée réussite…. T’as pas envie d’aller y faire un tour… tout ça…

… Oui, il avait balancé la demande sur le ton de la blague, avec n’importe qui d’autre, il aurait pu ordonner, mais pas avec Damian. Pourquoi? Parce que ce mec était à prendre avec des pincettes, parce qu’il était le Shaman et un atout de choix pour le clan, ainsi, même s’il l’avait voulu, il n’aurait pas vraiment pu lui donner l’ordre de se rendre sur le terrain avec lui, parce que le brunet n’en faisait qu’à sa tête et ne jugeait pas vraiment son engagement dans la meute comme nécessaire… Et malgré tout, il demeurait un des allier importants du chef de meute. Allier fort peu utile en temps de guerre, à juger par son rictus narquois et ce regard brillant d’amusement : il était certain qu’il ne ferait pas un clown de lui en se rendant dans un repère de vampires….

▬ Duc’ mon vieux, vraiment, tu veux me confier un truc pareil ?
▬ … Rien de violent, parait que le chasseur …
▬ Celui qui a tué la grande folle? Castiel ?
▬ Oui bon, le Viking pense qu’il pourrait s’y montrer.

Ducan c’était redressé un brin sur le divan, passant une main dans ses cheveux en bataille, scrutant le jeune loup. Demander un service à Damian, c’était inutile, il le savait bien, mais ça lui permettait toujours de mettre de l’ordre dans son esprit, de cerner le problème et de trouver une solution plausible… C’est pour cette raison qu’il ne fit que pousser un grognement mécontent lorsque son Shaman se mit à disserter sur le refus catégorique qu’il avait à se rendre dans une soirée costumée pour traquer un assassin. C’est qu’il tenait à sa vie…

▬ Je dis pas ça pour te contredire…enfin si mais, si c’est dans l’entre de ton pote aux crocs acérés, je suis la dernière personne que tu veux en renfort. Trouves toi une femme, t’sais, un bon bonnet, un sourire de cruche, et tu l’offre en casse-croute au maître des lieux en entrant, c’est beaucoup plus safe… tu sais bien que je ne suis pas le genre de ton grand blond.

Notre grand brun allait protester mais… à quoi bon. Il était épuisé et, se prendre la tête en clamant qu’Eric était tout sauf un ami, ça ne servait à rien. Déjà parce que oui, il respectait le Viking, ensuite parce qu’il avait de l’énergie à investir autre part… Comme venger son clan – ou trouver une façon de torturer le jeune Park. Décidément, plus jamais il ne laisserait une femme rationnaliser ses pensées, il aurait du suivre son instinct et ne jamais faire confiance à un mec en pantalon moulants… Bref. Faisant les cents pas dans le minuscule salon du Shaman, il fini par râler, d’une voix lourde de fureur, pesant néanmoins l’idée d’amener une offrande pour faire diversion :

▬ T’es vraiment un enfoiré tu le sais ça? … T’as intérêt à mettre sur pied un sortilège pour faire parler la fillette bridée pendant que j’bosse! Et pas un mot de tout ça à Tiffany, ne manquerait plus qu’elle se mette en tête d’y aller avec moi….

Fouillant dans la poche de son jeans, il en extirpa son téléphone portable…Une offrande, c’était probablement pas une mauvaise idée, et ça lui éviterait d’avoir à garder quelqu’un à l’œil. Après tout, ne lui suffisait-il pas de trainer une greluche dont il n’avait que faire, et si elle se faisait croquer, tant pis! Il pourrait espionner en paix… Et costumé, il ne serait pas découvert pas un potentiel chasseur non? Encore fallait-il qu’il ait un costume… et ça, c’était bien le dernier truc qu’il voulait faire : les boutiques. Disons simplement que notre Sullivan n’était pas un homme à suivre la dernière mode. Pianotant un moment sur son appareil, il fini par dénicher le numéro tant souhaité et le composa, attendant que la voix de la demoiselle décroche…

▬ L’Écureuil difforme? Ton maître a besoin de toi.

… Charmant! Et puis d’abord, comment tu as eu son numéro? Quand on plaque une femme nue au milieu des bois, on fait une enquête et on déniche ses coordonnées… Ça et le fait qu’elle lui avait filé dans un moment de beuveries, lors de leur première rencontre. Oui, toujours abuser de la naïveté des femmes! De sa voix hautaine, chiante et rauque, il poursuivi, sans trop lui laisser le temps de placer un mot. Après tout, elle lui avait quand même juré fidélité l’autre jour…

▬ Avant que tu demandes, non, je ne suis pas encore assez désespéré pour avoir un rencard avec toi. Mais je sais que tu meurs d’envie de te rendre utile. Alors t’as intérêt à te libérer pour le 31 au soir, on se tape l’incruste dans une fête de vampires.

.. . Charmant
On regretterait presque l’invitation au moins aussi adorable d’une Sookie à un Viking, pour une orgie VIP dans les livres…Ahem, oui on avoue débloquer totalement, mais on blâmeras le dure journée d’école! Alalala!

▬ Ah oui, et c’est costumé. J’te conseille de trouver un truc plus esthétique que des tentatives de transformation, j’dis ça… j’dis rien. Et comme tu as probablement du temps à perdre, trouve moi donc un truc à enfiler. Je serai à ta porte à vingt heures, t’as intérêt à être prête!

Clairement, la dernière chose qu’il voulait, c’était d’attendre après elle! Il raccrocha à ses mots, sous le regard amusé d’un Damian qui ne fit aucun commentaire sur la chose et lui proposa un tas de stratégie pour maltraiter un Park. Comme quoi, la soirée s’annonçait bonne. Quelques jours plus tard, ponctuel comme dix et le corps tendu par l’adrénaline que cette chasse promettait, notre loup se planta devant la porte de la métamorphe, toquant lourdement jusqu’à ce qu’elle ouvre et, un pied dans l’embrassure, un sourire d’emmerdeur sur son minois de tombeur :

▬ Bah et alors, c’est quoi cette tête, n’es-tu pas fébrile à l’idée de me voir… si tu veux te prosterner, fais toi plaisir hein… j’ai l’habitude d’avoir des femelles à mes pieds.

La fête d'Halloween du Fangtasia : Voilà ce dont tout le monde parlait avec excitation ces derniers jours. Ou nuits, c'était selon. A sa connaissance, c'était la première fois que l'établissement vampirique décidait d'organiser une soirée pareille, pour dire à quel point l'évènement pouvait passer comme incroyable. Certains utilisaient même le terme de surnaturel, pour la forme. Si Siobhán comptait y aller ? Inutile de le nier, se jeter dans la gueule du loup était son sport préféré, et l'idée même de profiter de l'occasion pour laisser trainer un peu de Vi modifié dans la foule avait de quoi l'exciter plus que de raison. Un tas d'humains mêlés à une foule de créatures surnaturelles diverses et variées, tout pour que le test de grande envergure transforme le sabbat des sorcières en quelque chose d'inoubliable. Résultat, elle avait déjà son costume depuis plusieurs jours et divers préparatifs en route quand son portable sonna et qu'elle décrocha.

« ▬ Byrnes à l'appareil. J'espère que c'est important. »

La rouquine s'était même retenue de préciser que si c'était un crétin, il pouvait raccrocher tout de suite. Cela dit, ce n'était pas comme si le ton de sa voix ne mettait pas au courant d'avance de son état de fébrilité avancé. « L’Écureuil difforme ? Ton maître a besoin de toi. » D'accord, ce n'était pas un crétin, c'était pire. A tous les coups, le grincement de dents de l'irlandaise dut être parfaitement audible à l'autre bout du combiné alors qu'elle l'écartait de son visage le temps de vérifier le numéro affiché. Comment avait-il eut son numéro celui-là ? Après l'épisode de nu intégral dans les bois, sans parler de leur première rencontre prétendument dans un lit et toutes les pensées qu'elle avait eut au sujet du loup-garou, elle aurait quand même préféré qu'il ne soit pas en mesure de la contacter quand bon lui semblait, et encore moins en lui donnant du Maître. Malgré elle, la jeune femme laissa échapper un 'quoi ?' vexé, quand bien même était-elle certaine de ne pas vouloir savoir. « Avant que tu demandes, non, je ne suis pas encore assez désespéré pour avoir un rencard avec toi. Mais je sais que tu meurs d’envie de te rendre utile. Alors t’as intérêt à te libérer pour le 31 au soir, on se tape l’incruste dans une fête de vampires. » Eh ? Pardon ? Pour le principe, la doctoresse foudroya une nouvelle fois son portable du regard avant de soupirer profondément. C'est qu'il ne manquait pas de toupet quand même. Ni de souffle, ni de cran.

« ▬ Le Fangtasia, bien sûr. Moi qui ne t'imaginais pas mettre ne serait-ce qu'une patte dans un bâtiment pareil... Et qu'est-ce qui te dis que je n'ai pas déjà un rencard de prévu ? Non, ne réponds pas, je sais : T'as plus qu'à décommander, c'est ça ? »

Quitte à y aller dans le genre charmant, ils faisaient la paire. Quoique dans le genre, c'était vraiment un cas. Même Scott dans son pire état n'arrivait pas à la cheville de Ducan, et ce n'était pas peu dire vu la galanterie dont le premier avait fait preuve envers elle. « Ah oui, et c’est costumé. J’te conseille de trouver un truc plus esthétique que des tentatives de transformation, j’dis ça… J’dis rien. Et comme tu as probablement du temps à perdre, trouve moi donc un truc à enfiler. Je serai à ta porte à vingt heures, t’as intérêt à être prête ! » Et pouf, raccroché. Simple, concis, direct. Pour qui ne s'en doutait pas, ce type était habitué à commander, et visiblement elle ne dérogeait pas à la règle. Pour la peine, Sio s'autorisa à tirer la langue à son téléphone tout en lâchant un 'gnagnagna' très mature avant de l'envoyer valser sur le lit. A défaut, elle aurait peut-être l'air moins louche en débarquant avec quelqu'un, quand bien même était-il le pire machiste que la terre ait porté, que seule. D'un autre côté, on disait toujours qu'il valait mieux être seule que mal accompagnée. Hors dans ce cas précis, la demoiselle aurait difficilement put tomber sur pire. Soit... Quand les coups résonnèrent à sa porte quelques jours plus tard, la rousse était quasiment postée derrière celle-ci et l'entrouvrit immédiatement, lançant d'abord un regard appuyé sur le pied de son compagnon avant de se décider à le regarder avec une grimace bien perceptible. Si elle était déjà habillée ? Dans vos rêves. Si il y a bien une chose que la belle avait tendance à ne pas faire, c'était justement ce qu'on lui demandait. « Bah et alors, c’est quoi cette tête, n’es-tu pas fébrile à l’idée de me voir… Si tu veux te prosterner, fais toi plaisir hein… J’ai l’habitude d’avoir des femelles à mes pieds. » D'un sourcil haussé, Siobhán ouvrit lentement la porte, dévoilant à la fois son peignoir de soie noire et un appartement sans dessus dessous.

« ▬ Oh si, je suis complètement émoustillée à l'idée de parader à ton bras, Maître. Tu m'excuseras toutefois de ne pas m'agenouiller, j'aurai trop peur de tomber nez à nez avec une chose ridicule qui me pousserait à me moquer de toi. » Parce que les hostilités commençaient déjà ? ... Bien sûr que oui. « Ton costume est sur le canapé. Étant donné que tu m'as laissé de quoi tâtonner en beauté, je ne peux pas confirmer que c'est la bonne taille. Espérons pour toi que les collants ne seront pas trop serrés. Je vais me changer. Je t'interdis de rôder ailleurs que dans cette pièce, c'est compris ? »

Elle venait de dire collants là ? Visiblement, oui, vu la superbe tenue bleu nuit qui trônait à la place dite, soigneusement entourée de divers livres de médecine ouverts à des pages diverses et variées sur lesquelles étaient gribouillées, en marge, plusieurs petites notes. Comme quoi, à force de persévérance, on finissait toujours par trouver en endroit où rester, quand bien même les méthodes pour l'obtenir n'étaient pas forcément des plus reluisantes. Tant pis. Sans un regard en arrière pour son rendez-vous inespéré d'un soir, l'irlandaise alla s'enfermer dans sa chambre pour enfiler son costume, assez simple en soi; Un léger haut en imitation de coquillage duquel partait un voile venant rejoindre la naissance d'une imitation de queue de sirène plus vraie que nature, le tout d'un rouge sanglant correspondant à la perfection à l'évènement. En option, des talons et quelques coquillages pour maintenir de lourdes boucles rousses au niveau de ses épaules. Autant dire un petit rien qui suffisait pour lui donner des airs de femme fatale, soit tout sauf son âge réel. Ceci dit, une fois de retour au salon, la belle se permis de hausser un sourcil. De toute façon, ça ne risquait pas d'être le brun qui lui ferait un compliment sur sa tenue, alors à quoi bon avoir fait des efforts sur le maquillage et le sourire presque charmeur qu'elle lui tendait à présent.

« ▬ Votre Altesse a été si galante et ponctuelle que je me suis dis que ce costume lui irait à la perfection. »

En langage codé, c'était une façon polie de lui signifier qu'elle n'avait pas du tout apprécié la méthode employée pour 'l'inviter' à la fête. Alors pourquoi n'était-elle pas partie sans l'attendre comme toute femme sensée l'aurait fait ? ... Excellente question à laquelle elle refusait de répondre. Non, le loup-garou ne l'obsédait pas, et ce n'était certainement pas ses mauvaises manières qui allaient lui faire avouer quelque chose de ce genre. D'un geste nonchalant, la petite sirène vint refermer quelques livres avant de se tourner à nouveau vers son hôte, haussant un sourcil.

« ▬ Il te manque quelque chose. Tu permets ? »

Comment ça, elle était justement revenue avec un crayon d'eyeliner en main ? Sans se gêner, la rousse se rapprocha soudainement de lui et posa un doigt sous son menton.

« ▬ C'est le petit détail qui fait tout, tu peux me croire. Dès que ce sera fait, tu vas me proposer ton bras, en parfait Prince que tu es ce soir, et m'escorter. Et entendons-nous bien : Je ne viens que parce que je comptais déjà y aller, certainement pas pour être avec toi, et encore moins pour te rendre service. D'ailleurs, en quoi puis-je me rendre utile ? »

La vengeance est un plat qui se mange froid, on ne vous l'avait jamais dit ? Et pour le coup, Ducan allait s'en geler les doigts.

Une personne avisée nous dirait que le chef de meute était plutôt désespéré pour se pointer à la porte de la créature la plus inutile qu’il connaissait, un romantique soulignerait qu’il avait peut-être envie de la revoir, mais il n’en était rien, elle était de la chaire à canon, rien de plus. Après avoir vu Castiel mourir devant ses yeux, transpercé d’une balle d’argent, sans parler l’attaque sur le clan des panthères, il refusait de mettre les siens en danger parce qu’il échouait à traquer seul un chasseur emmerdant. Mais hors de question de montrer à l’écureuil qu’il était angoissé avec cette histoire, que ça le tracassait, pire, qu’il avait un cœur! C’était bien la dernière chose qu’elle avait besoin de savoir. D’ailleurs, fidèle à lui-même, il l’avait provoqué dès qu’elle avait ouvert la porte, s’attirant une répartie cynique de la rouquine. « Oh si, je suis complètement émoustillée à l'idée de parader à ton bras, Maître. Tu m'excuseras toutefois de ne pas m'agenouiller, j'aurai trop peur de tomber nez à nez avec une chose ridicule qui me pousserait à me moquer de toi. Ton costume est sur le canapé. Étant donné que tu m'as laissé de quoi tâtonner en beauté, je ne peux pas confirmer que c'est la bonne taille. Espérons pour toi que les collants ne seront pas trop serrés. Je vais me changer. Je t'interdis de rôder ailleurs que dans cette pièce, c'est compris ? » … Elle osait? S’il n’avait pas été au milieu d’une affaire aussi délicate, il aurait probablement… non en fait, même le risque de mort ne pouvait l’empêcher de répliquer à cette vipère. Il y avait quelque chose chez cette peste qui lui donnait envie de lui arracher les yeux et de la violer contre le plancher, elle le rendait dingue, le mettait hors de lui et il n’avait aucune idée de la source d’un tel trouble. Préférant insulter pour ne pas se poser de question – il ne manquerait plus qu’il en pince pour une insulte de métamorphe – il avait pris sa voix rauque, grave, son sourire arrogant et avait répondu avec un ton tout à fait assuré.

▬ Une chose ridicule… c’est bien une peur que tu ne devrais pas avoir… de toute façon, ça ne peut pas être pire que le reflet que tu vois dans le miroirs tous les jours hein mon rongeur? Hahaha.

Ris toujours, ce rire grave… parce que dans quelques secondes… Outch. Il avait brusquement arrêté de se moquer, les yeux graves, le sourire évaporé alors qu’il la fixait, tentant de trouver du sens dans son blasphème. Elle avait dit collant? Ses pires rêves se réalisaient devant ses yeux, i les voyait en lutin, un ridicule costume moulant aux teintes de noël. Maugréant un : « Les…….collants?!?! » pas franchement convaincu. Mais elle était déjà partie et son égo refusait qu’il fasse demi-tour. D’ailleurs, sans aucune gêne, il balança ses fringues sur le sol du salon et enfila le costume, collant en prime, il en était en pleine guerre avec les attaches du haut de ce maudit jabot quand la petite sirène daigna se pointer. « Votre Altesse a été si galante et ponctuelle que je me suis dis que ce costume lui irait à la perfection. » La pire connerie qu’il aurait pu faire, c’était de lui faire face, et il avait malheureusement pivoté fixant sans le vouloir cette cascade de cheveux roux… cette peau dévoilée et cet habit de sirène qui n’avait rien d’un amie Booesque. Une seconde, sa bouche s’entrouvrit et il fit un pas vers elle, retrouvant son sourire assuré et ce regard embrasé qui donnait l’impression de vous déshabiller sans un mot. Si seulement il n’y avait pas eu ce chasseur, il l’aurait attaqué sur le champ, abusé contre le plancher et… ahem. Il préféra retourner son attention vers son jabot, toujours impossible à fixer. Pardonnons le, il n’avait pas l’habitude d’être un prince et encore moins d’être charmant.

▬ … T’es une femme morte, j’espérais déjà me débarrasser de toi ce soir mais là… t’es totalement, complètement et littéralement morte. J’espère que t’as fais tes adieux. Enfin ça c’est à supposé que quelqu’un en à quelque chose à foutre de toi. Bordel comment t’attaches ça?!

Parce que te planter devant elle en lui demandant de l’attacher à ta place comme une bonne petite femme soumise, ça va le faire? Oui! Le truc étant que la laisser venir si près, c’était risquer le crayon. Cet horrible crayon qui faisait mal aux yeux, qui vous torturait un homme non habitué et qui en plus, faisait gay! « Il te manque quelque chose. Tu permets ? » N’eut été sa crainte de se faire crever un oeil par cet outil satanique, notre loup aurait sans aucun doute protester. Il se contenta d’un « non » pas franchement agréable, d’un regard de tueur mais trop tard, elle l’avait gégéifier! Oui! Cette démone lui avait fichu la ligne de noir maudite! Et en plus, elle se permettait de geindre!« C'est le petit détail qui fait tout, tu peux me croire. Dès que ce sera fait, tu vas me proposer ton bras, en parfait Prince que tu es ce soir, et m'escorter. Et entendons-nous bien : Je ne viens que parce que je comptais déjà y aller, certainement pas pour être avec toi, et encore moins pour te rendre service. D'ailleurs, en quoi puis-je me rendre utile ?» Non mais! Elle s’attendait à quoi, qu’il soit sympa?

▬ Je crois que tu loupes un détails rongeur, je vais te proposer mon bras, mais uniquement pour te garder à l’œil, parce que l’idée de me coller contre toi est dégoutante en somme, alors t’évites de t’exciter, j’sais comment t’aimes de frotter sur mon corps, planche à pain.

… Et dire cela en lui tripotant une fesse? C’est pour la forme, un homme a le droit de reposer ses mains après une attaque d’eyeliner! Qu’elle paie. Et après, il n’avait aucun problème à dire les choses comme elles sont, cette fille était dingue de lui – comme toutes les femmes dans son monde où il était tout puissant – alors qu’elle arrête de vivre dans le déni!

▬ Ensuite, j’t’amène seulement pour ne pas risque la vie d’un membre de ma meute, alors tu fais la moindre connerie, et je t’achèves moi-même, compte pas sur ma protection. Quand à « tes plans » à un autre, tu ne trouveras pas un homme pour t’accompagner même en te forçant. Alors profite et j’te prendrai peut-être sur ton divan au retour.

Une pause, un air grave, le sourire qui disparait et Duc’ qui a l’air concentré sur la tâche à accomplir…. Temporairement?

▬ Je traque un homme. Un chasseur. Ce salop a tué un de mes loups, et t’en ma diversion. Alors ça serait pas mal si tu… attends bouges pas.

Pour que Ducan s’arrête au milieu d’une phrase, ça devait être important non? … Vu la façon dont il s’était incliné vers la rouquine avec cet air narquois et provocant, ce sourire en coin et le regard brillant de moquerie, on en doute. Sans aucune délicatesse, il avait posé ses grandes mains sur le buste de la demoiselle, replaçant sans se gêner son bustier afin de mettre plus en valeur ses atouts, les rendre plus visibles. S’il en avait profité pour la peloter, laisser ses doigts courir sur la peau pâle un peu plus longtemps que nécessaire, avec un air totalement indifférent de mec qui fait ça à longueur de journée? Totalement. Si le contact de cette poitrine ferme sous ses doigts l’avait intéressé, certainement, mais il ne le montrerait pour rien au monde, si elle voulait un prince charmant, ça lui prendrait plus que ce costume. Les manières, la douceur et notre chef loup, ça faisait deux. Une fois le « matériel » beaucoup plus à sa place, beaucoup plus en vue, il reprit son air grave, ignorant totalement accoutrement d’abruti en collant. Il avait beau avoir les hormones dans le tapis, il savait prendre les choses en main quand il le fallait, et il ne rigolait pas avec le danger affectant sa meute :

▬ Voilà c’est mieux. T’ouvres tes oreilles, tu la fermes et tu fais la groupie totalement comblée d’être à mon bras. À moins que tu ais envie qu’on te tire dessus la prochaine fois que tu prendras une forme immonde…

Non, être sympa, il ne pouvait pas, même pas une seconde, c’était tout simplement impossible pour lui, hors compétences.

Question de principe, et quitte à paraître aussi dérangée par l'incursion du loup-garou dans son tout nouvel appartement, n'importe qui aurait été capable de dire à l'irlandaise qu'elle n'avait qu'à pas ouvrir la porte. Après tout, étant donné le jour et l'heure, ce n'était pas comme si quelqu'un d'autre que lui avait put se trouver de l'autre coté du battant, n'est-ce pas ? Il n'y avait donc aucune logique, aucune raison valable pour l'avoir fait rentrer, quand bien même n'avait-elle pas put retenir une réplique cinglante à son charmant salut. Si il s'était s'agit d'un livre, la belle aurait aisément dit que l'héroïne était folle amoureuse du mauvais garçon bien qu'elle refusait de l'admettre; Le problème avec Ducan, c'est qu'il n'avait rien du héros des livres. Il était pourri jusqu'à la moelle et le resterait jusqu'à la fin de l'histoire. Pire, c'était peut-être même le grand méchant loup du conte revu et revisité pour que le petit chaperon rouge fonce droit entre ses griffes. Pire, il fallait qu'elle le provoque pour mieux effacer les souvenirs de leur précédente rencontre. « Une chose ridicule… C’est bien une peur que tu ne devrais pas avoir… De toute façon, ça ne peut pas être pire que le reflet que tu vois dans le miroirs tous les jours hein mon rongeur ? Hahaha. » Attendez, est-ce que ce sourire en coin et cette voix grave avaient manqué de la faire rougir la seconde précédente ? Pas possible. En fait, elle n'avait strictement aucune raison d'être troublée par un quelconque souvenir : Si rien n'était ridicule au niveau visé, ce n'était que pour mieux compenser le fait que le cerveau de ce chef de meute était complètement vide. Une vraie coquille d'œuf craquelée dans tous les sens. La preuve, il lui fallut quelques secondes avant de percuter sur ses mots, ce qui fit doucement ricaner la jolie métamorphe. Le « Les…… Collants ?!?! » qui atteignit ses oreilles avant qu'elle ne s'enferme dans sa chambre valait toutes les insultes du monde. Le plus grand machiste de tout Shreveport en train de découvrir qu'il allait devoir se la jouer Prince Charmant, ça devait valoir le coup d'œil.

C'est que l'air de rien, elle en était toujours à rire doucement quand elle se repointa dans le salon pour embrasser du regard les amples mouvements de son cavalier à l'égard du jabot. Le pauvre qui ne lui avait rien fait était sans dessus dessous, et par malheur, ça ne faisait que réjouir un peu plus encore la petite sirène. Finalement, la soirée pouvait éventuellement être intéressante si il n'était même pas capable de s'habiller tout seul. Ceci dit, la surprise arriva quand il se retourna vers elle et cessa entièrement de bouger, les lèvres entrouvertes sur une réplique qui ne venait pas. Curieuse, Siobhán pencha doucement la tête de côté, laissant sa chevelure caresser ses épaules dénudées dans un petit frisson, haussant un sourcil interrogatif à son encontre. D'un pas, il se rapprocha. D'un autre, il avait retrouvé ce regard embrasé face auquel elle avait du mal à résister. Des derniers, il se planta devant elle, à nouveau occupé à martyriser le bout de tissu. « … T’es une femme morte, j’espérais déjà me débarrasser de toi ce soir mais là… T’es totalement, complètement et littéralement morte. J’espère que t’as fais tes adieux. Enfin ça c’est à supposer que quelqu’un en à quelque chose à foutre de toi. Bordel comment t’attaches ça ?! » Tu crois vraiment que te moquer ouvertement de lui en éclatant de rire va faire passer la pilule plus facilement ? Sérieusement, non. Mais au moins, ça faisait du bien de se rendre compte qu'il pouvait dégager quelque chose de... Mignon. Finalement, ce n'était plus si difficile de l'imaginer en petit louveteau curieux du monde, en train de courir partout et de faire les pires bêtises du monde. En fait, le mot était mal choisi. C'était plutôt une espèce de liberté qu'elle découvrait en lui, sous la couche du chef de meute toujours sûr de lui. Et tout ça pour un costume, imaginez !

« ▬ J'étais morte de toute façon, c'est bien ça ? Alors tout va bien. Et ne t'en fais pas pour les adieux, comme tu le dis si bien je n'ai personne pour se soucier de ma disparition. » Tout ça était dit sur un ton si léger qu'on aurait put croire que l'écureuil s'en fichait royalement. « Une chose à la fois, et arrêtes de tripoter ce truc ! »

Après un léger coup sur les mains du brun, la doctoresse fit la moue et s'attaqua soigneusement à son regard de la pointe de son crayon de l'enfer, et ce malgré son refus plus que clair. On vous avait déjà dit que la rousse n'écoutait personne d'autre qu'elle-même ? Bah, si elle était destinée à se faire étriper par un chef de meute en fin de soirée, c'était une raison supplémentaire pour n'avoir absolument aucun instinct de survie. Dès que le méfait fut accompli, elle envoya valser l'arme du crime droit vers le divan et releva ses mains délicates pour démêler la catastrophe que Ducan avait fait subir à son jabot. D'accord, le coup du costume de Prince Charmant, c'était bas, très bas. Mais tellement satisfaisant ! « Je crois que tu loupes un détails rongeur, je vais te proposer mon bras, mais uniquement pour te garder à l’œil, parce que l’idée de me coller contre toi est dégoutante en somme, alors t’évites de t’exciter, j’sais comment t’aimes de frotter sur mon corps, planche à pain. » Arrêt sur image. Occupée qu'elle était à fixer correctement cette horreur de bout de tissu ridicule, l'étudiante releva lentement la tête vers le visage de son pseudo-rancard. Des yeux devenus étrangement mordorés, pour le coup. Comment ça, mademoiselle était vexée ? Rien que pour le plaisir de la provocation, la belle se cambra un peu plus fermement contre la main baladeuse du loup-garou, le défiant du regard de répéter ce genre de chose une fois de plus. Le jour où elle serait dingue de lui et de ses attouchements n'étaient pas encore venu. Jamais. C'était d'ailleurs pour ça qu'elle frissonnait légèrement tout en faisant mine de ne pas le remarquer le moins du monde.

« ▬ La même pour toi Louveteau, je vais t'accompagner uniquement parce que tu t'es imposé à moi, ta spécialité semblerait-il. Et si c'est dégoûtant à ce point, ça te dirait de me virer cette main de mes fesses ? »

Ah, la mauvaise foi. Dans le genre, ils étaient champions du monde, pas de doute sur le sujet. D'autant qu'elle n'irait jamais avouer que ce contact ne faisait que renforcer cette attirance obsédante qu'elle avait pour lui tout en mourant d'envie de lui coller une nouvelle main au visage. Ceci dit, l'avantage d'être une femme restait que l'excitation était agréablement discrète tant que le partenaire ne se permettait pas une intrusion plus appuyée - Ce qu'il ne risquait pas de faire, pas ce soir en tout cas. « Ensuite, j’t’amène seulement pour ne pas risquer la vie d’un membre de ma meute, alors tu fais la moindre connerie, et je t’achèves moi-même, comptes pas sur ma protection. Quant à « tes plans » à un autre, tu ne trouveras pas un homme pour t’accompagner même en te forçant. Alors profite et j’te prendrai peut-être sur ton divan au retour. » ... Ou pas. En fait, elle avait conscience qu'il y avait certaines choses qu'il était tout à fait capable de faire, et ce malgré la contradiction avec le fait qu'il ne supportait pas son contact. Dans un profond soupir, la métamorphe se remit lentement à attacher le jabot, se mordant la langue afin de retenir une réplique plus que cinglante. D'accord, elle était de la chair à canon. Bon à savoir pour la suite des évènements. Est-ce que ça devait la forcer à se jeter entre lui et une balle si quelqu'un avait dans l'idée de l'achever en plein milieu d'une fête surnaturelle ? « Je traque un homme. Un chasseur. Ce salop a tué un de mes loups, et t’es ma diversion. Alors ça serait pas mal si tu… Attends bouges pas. » Sous l'effet du choc, Siobhán ne bougea effectivement pas, ayant de nouveau planté son regard étincelant dans celui de Ducan. Limite si elle ne resta pas quelques secondes figée avant de se rendre compte du fait qu'il était en train de la tripoter encore, ses larges mains posées sur sa poitrine, à peine séparées par le tissu de son costume. Non, ne surtout pas gémir. Surtout pas. Les dents serrées, l'écureuil en revint à le foudroyer du regard durant tout le travail, s'enfonçant dans le crâne qu'il était évidemment dégoûté de devoir faire ça et qu'il n'était question que de pratique. Avec un peu de chance, elle allait devenir soit un repas à vampire ambulant, soit une superbe diversion pour chasseur. Dans les deux cas, elle n'allait pas prendre plaisir à quelque chose qui de son propre aveu lui déplaisait. Et quand bien même, ses paroles avaient presque, nous disons bien presque, atténué les sensations. « Voilà c’est mieux. T’ouvres tes oreilles, tu la fermes et tu fais la groupie totalement comblée d’être à mon bras. À moins que tu ais envie qu’on te tire dessus la prochaine fois que tu prendras une forme immonde… »

« ▬ Hum... Là où il y a de la gêne, il n'y a pas de plaisir. » Lâcha-t-elle pour la forme, lissant pourtant le jabot avec douceur. « De toute façon, qui se soucie que je me fasse tirer dessus, hein ? Pas toi. Pas moi non plus. Alors rien ne m'oblige à me la jouer raide dingue de ton corps de Dieu, juste ? En plus... »

Un silence suivi ce début de phrase sur un ton hésitant. Presque gênée, la rouquine planta son regard dans celui du garou, l'observant en se mordillant la lèvre inférieure. Ce qu'elle s'apprêtait à dire, elle n'était pas certaine de vouloir le faire. Ni de pouvoir. Question d'incapacité à s'exprimer sur ce type de sujet, tout d'abord, et un reste de fierté qui ne voulait définitivement pas se détacher d'elle. Pour autant, elle leva un index devant les lèvres du brun en fronçant les sourcils, juste le temps de mettre les choses en place dans sa tête avant de reprendre la parole.

« ▬ ... J'imagine que tu seras plus proche de la balle que moi, ce soir. »

Ce qu'elle ne précisait pas, bien entendu, c'est que cette idée la dérangeait. Après tout, si il partait à la poursuite de ce meurtrier, c'est qu'il tenait réellement à la sécurité de sa meute, de ses membres. En somme, qu'il avait un cœur soigneusement caché sous ces muscles. Troublée par le fait qu'elle ressentait maintenant de l'inquiétude pour lui, la demoiselle se détourna en haussant les épaules, allant ramasser son sac dans l'entrée pour mieux ne pas lui faire face. Mieux valait partir maintenant, sinon elle serait bien capable de l'en empêcher. Envie stupide, sans aucun doute.

« ▬ Pas que je m'en soucie. Bon, tu es prêt ou je peux m'y rendre toute seule ? Parce que tu m'as dis d'être prête à ton arrivée, mais il semblerait que tu ais eus plus de difficultés que moi à t'habiller. Sans doute trop habitué à retirer tes vêtements pour ça, hein ? »

Ouf. Ça faisait du bien d'être encore capable de lancer une réplique à peu près convaincante. Pour la peine, elle attrapa son bras dès qu'il fut à côté d'elle, s'y collant comme si sa vie en dépendait avant de lui lancer un regard de biche. Et un sourire de cruche, pour aller avec.

« ▬ J'ai tellement hâte qu'on arrive là-bas, Maître ! Je nous imagine déjà sur la piste de danse, et... Oh... » Amusant comme elle réussissait à rougir sur commande en portant son autre main à ses lèvres comme pour cacher sa timidité. « Je n'arrive toujours pas à réaliser... » L'instant suivant, le regard brillant avait disparu pour laisser placer à un sourire moqueur qui lui ressemblait déjà bien plus. « Ça t'iras comme type de groupie, ou je dois aussi rajouter des choses comme les baisers dans le cou et les doigts dans les cheveux ? »

Ducan, quel homme charmant… insulter une femme pour la forcer à vous accompagner à une soirée costumée et éventuellement, se pointer chez elle pour la menacer comme un parfait gentleman… Bah au moins, ses conquêtes ne pourraient pas se plaindre d’un manque d’originalité… De savoir vivre, ça oui. D’ailleurs, cette rouquine n’était même pas une conquête, une esclave juste bonne à obéir à ses moindres caprices, c’est ainsi qu’il la voyait. *0* Un jour, il devrait lui téléphoner en pleine nuit pour exiger un massage de pied. On en prend une note mentale. Mais ce qu’il y avait de si amusant avec son nouveau jouet, c’est qu’elle répliquait !! « J'étais morte de toute façon, c'est bien ça ? Alors tout va bien. Et ne t'en fais pas pour les adieux, comme tu le dis si bien je n'ai personne pour se soucier de ma disparition. Une chose à la fois, et arrêtes de tripoter ce truc ! » … Roh, si peu de mordant, un peu plus et il aurait abordé une mine déçue. Mais c’était un home fort double d’un loup et pour la peine, il se contenta d’un sourire en coin et d’un hochement de tête. Toujours cet air moqueur, provocant, il n’est pas dit qu’il lui donnerait un jour le dernier mot. Même si elle torturait ses hormones, il serait fort, mâle, il n’avait rien d’une lavette! Si elle voulait dominer qu’elle ait se draguer une gamine bridée… il en avait justement une à disposition. Ahem. Tout cela pour dire qu’il restait un homme dominant malgré les collants et la ligne de noir! Ce ne sont pas tous les êtres masculins de la ville qui pourrait avoir cet accomplissement à leur actif!

▬ T’essais de te faire plaindre ou tu es simplement réaliste? Non parce que, tu devrais être honorée de perdre la vie pour ME rendre service. Mais qu’est-ce qu’une espèce inférieure connaîtrais à la vie de meute, tu ne mettrais probablement jamais ta vie en danger pour personne… reste même à savoir si tu as conscience des conneries que tu fais avec ta propre existence, rongeur.

Pourquoi passer ses nerfs sur la petite sirène hein? Elle ne lui avait rien fait… Peut-être pas, mais il n’y avait qu’elle en ce moment et avec tout ce qui lui tombait dessus en ce moment, il en avait le plus grand besoin. Et puis, c’était à croire qu’il lui faisait le discours moralisateur qu’il aurait du tenir à ses recrues… bah, elle était le test dirons nous? Oui, et puis il avait tous les droits d’être de mauvais poil! Elle lui avait fait enfiler un costume ridicule et il y avait ce maudit bout de dentelle autour du cou qui menaçant de l’étrangler ou d’avoir l’air stupide! RAAH! Comment calmer ses nerfs? La peloter, oui, laisser une main courir dans le creux de ses reins, payback pour un chasseur fourbe dans un autre topic, il c’était aventuré jusqu’au bas de son dos. De toute façon, elle était SA propriété. Non? « La même pour toi Louveteau, je vais t'accompagner uniquement parce que tu t'es imposé à moi, ta spécialité semblerait-il. Et si c'est dégoûtant à ce point, ça te dirait de me virer cette main de mes fesses ? » … Virer sa main? Non. Il en faisait bien ce qu’il voulait… Pourquoi tant de possessivité? Ah… tout simplement parce que l’envie était grande, parce qu’elle avait ce don pour lui inspirer des pensées douteuses et … non pas de raison, sa main resta posée là, par défi, d’ailleurs, sous l’ordre de la rouquine, il ne pu que serrer un peu plus cette fesse ferme pour lui prouver qu’il n’écoutait personne.

▬ Tes fesses? Tu veux dire le truc inexistant… décidément t’as pas eu de chances côté formes. En fait avec ce qu’on a… tant que tu la fermes tu peux être tolérable. Et puis sache que t’es mon premier choix uniquement côté chaire à canon, rends toi utile.

… Parce que pour un coup d’un soir, elle ne serait pas première en tête de liste? Jamais! … À moins qu’il soit très désespéré… à moins qu’elle porte ce costume….à moins que ça soit ce soir, parce que soyons francs, oui il l’aurait prise là, dans ce salon, au risque de se ficher éperdument des dangers qui le guettaient. MAIS NON. Il était un homme sage, un homme posé qui avait un truc à régler… et une harpie à faire taire. Continuons dans notre déni. « Hum... Là où il y a de la gêne, il n'y a pas de plaisir. De toute façon, qui se soucie que je me fasse tirer dessus, hein ? Pas toi. Pas moi non plus. Alors rien ne m'oblige à me la jouer raide dingue de ton corps de Dieu, juste ? En plus... » … Un homme poli aurait laissé filer, aurait abdiquer à se moquer d’elle qui venait d’affirmer qu’il avait un corps de dieu, le ton employé n’étant pas retenu par notre loup. Mais non, Ducan était trop chieur pour ça, d’ailleurs son sourire hautin, arrogant s’élargit, son regard bleuté brillant d’amusement alors qu’il arrangeant le décolleté de son escorte.

▬ T’as au moins un bon point : je m’en fiche. Mais pour une fois que je te permets d’assumer tes penchants de groupie de ma personne… allez on sait tous les deux que tes pensées ne sont pas innocentes quand tu penses à moi…mais qui t’en voudrais, j’ai un corps de dieu, c’est toi qui viens de le dire…

… L’œillade perverse qu’il lança sur son buse en disait long. Si ça ne tenait qu’à lui, il aurait arraché ses morceaux de tissus superflus….En toute sauvagerie, évidement…Mais non, un truc étrange se produisit, elle avait l’air… inquiète? Cette peste, nerveuse qu’il ait risqué sa vie? Non… il devait halluciner, elle attendait probablement l’opportunité pour l’assassiner elle-même, alors pourquoi se soucier qu’il se fiche dans le pétrin… Mais ce regard fuyant, ce ton angoissé, cette main qui jouait nerveusement dans sa crinière rousse….Et puis, il avait fallu qu’elle parle. « J'imagine que tu seras plus proche de la balle que moi, ce soir. » … Pourquoi ça lui avait limite fait manquer une respiration qu’elle prenne cette mine? Pourquoi il en avait quelque chose à faire qu’elle se soucie de lui? Parce qu’elle n’en avait pas l’obligation contrairement à son clan? Parce qu’elle était au moins aussi maladroite que lui pour l’exprimer? Mystère. Mais avant qu’il ne pense d’avantage, il avait attrapé la nuque de la demoiselle, comme pour maladroitement l’attirer à lui, lançant d’une voix grave, protectrice :

▬ Si j’ai le loisir de choisir, oui.

… Il ne voulait pas qu’elle soit blessée? C’était bien le bout de sa connerie! Ressaisit toi! Réalisant qu’il avait été con, et se demandant pourquoi il l’avait attiré si près, comme s’il voulait goûter à ses lèvres ou pire, la serrer contre lui, il l’avait brusquement relâché, cette étincelle d’attachement disparue de son regard alors qu’il lançait de son ton froid et détaché habituel :

▬ Tu es beaucoup trop lâche pour te mettre au premier rang de toute façon.

… Un soupire, une main passée dans ses cheveux sombres et cet air de salaud, oui, il pouvait se contrôler, cette peste n’aurait pas raison de son mauvais caractère! « Pas que je m'en soucie. Bon, tu es prêt ou je peux m'y rendre toute seule ? Parce que tu m'as dis d'être prête à ton arrivée, mais il semblerait que tu ais eus plus de difficultés que moi à t'habiller. Sans doute trop habitué à retirer tes vêtements pour ça, hein ? » … Encore troublé de son élan fleur bleu, notre loup avait pris la grande décision de la boucler, sage décision… surtout qu’elle s’accrochait à son bras en faisant l’idiote, ce qui lui tira un vrai sourire amusé. « J'ai tellement hâte qu'on arrive là-bas, Maître ! Je nous imagine déjà sur la piste de danse, et... Oh... Je n'arrive toujours pas à réaliser... » … Elle avait vraiment un talent nature pour faire l’abrutie… « Ça t'iras comme type de groupie, ou je dois aussi rajouter des choses comme les baisers dans le cou et les doigts dans les cheveux ? » … Le ton chieur, aucune protestation sur le fait qu’elle était accrochée à son bras, il répliqua, moqueur :

▬ Te prives surtout pas, je sais que tu en meurs d’envie.

Sans perdre une seconde de plus – toute minute de solitaire avec elle risquait de lui coûter sa sanité mentale – il l’attira dans sa bagnole et roula un bon moment avant d’arriver finalement au bar de suceurs de sang… Charmant, vraiment, il détestait cet endroit, les vampires, tout ça… Mais pour la forme. Sortant de son côté, il alla même jusqu’à pousser sa couverture de prince charmant jusqu'à ouvrir la porte de l’écureuil. Qu’on se le tienne pour dit, ça n’arriverait plus… Profitant de la proximité, il lui murmura des instruction d’un ton sérieux. Plus rien du dragueur, l’heure était au boulot!

▬ … On devrait probablement entrer, mais je crois que faire le tour à l’extérieur ne serait pas une perte de temps… tu me couvre pendant que je pense de repérer son odeur à ce salaud? Il doit encore avoir le sang des miens sur les mains! Et je veux que…

Le loup s’arrêta au milieu de sa phrase car un suicidaire lui balança un objet à la tête. Déjà, il était furax, encore plus en remarquant la petite troupe de cons qui protestaient contre l’habitation vampiresque du bar… classique. Soupirant avec dégout, il fini d’aider la rouquine à sortir de son véhicule et se mit à marcher vers la porte, tentant d’ignorer les cris.

▬ À MORT LES SUCEURS DE SANG!!
▬ Vous brûlerez en enfer au jugement dernier!
▬ Retournez dans vos tombes!
▬ Hey le monstre! Traitre, assassin! Partisant de satan!

… Respire, respire, d’ailleurs, sa poigne c’était faite plus forte sur le bras de la jolie rousse, il pouvait tolérer les insultes, les moqueries, après tout, il n’était pas un suceur de sang alors il n’était théoriquement pas la cible de ces abrutis… oui… mais reste que leur ton moqueur commençait à jouer sérieusement sur l’attitude zen de notre chef de meute. Il sentait son sang bouillir, ses instincts revenir à la charge et sa furie prendre des proportions phénoménales. Ces abrutis avaient-ils la moindre idée à qui il s’adressait, ne nous demandons pas pourquoi il méprisait à un point inimaginable les gens normaux. Intolérants, ignorants, fiers et pourtant si faible… Il était bien déterminé à poursuivre son chemin, à entrer dans le bar et à abandonner le traque au chasseur à l’extérieur, pour éviter de faire un meurtre devant la propriété de son associé vampiresque… Oui, on le veut bien, mais pouvait-il encaisser toutes les menaces de ces crétins au sang chaud? Non. D’ailleurs, lorsque les menaces de morts s’intensifièrent, son corps se raidit et il cessa de fixer la rouquine. La tension était palpable. Chacun des mots des provocateurs lui remémoraient le cadavre de Castiel, son échec, les dangers qui planaient sur sa meute… et la connerie des humains. D’ailleurs, relâchant son escorte d’un soir, il avait fait volte face, sa voix grave, un grondement s’élevant de sa gorge… Comme un animal en mode de combat… Si personne ne l’arrêtait, ça ne serait pas joli joli…

▬ Vous méritez de crever!
▬ Oui un jour on vous fusillera sur place, limaces!
▬ On devrait tous vous éliminer, traite à votre race!
▬ Pardon …. ?

… Ahem, Ducan, ce n’est probablement pas une façon de garder profil bas… peut-être, mais la rage qui grimpait en lui à cet instant, cette fureur, cette culpabilité et cette envie de décapiter l’abruti qui osait se clamer supérieur malgré son rang d’humain minable, il avait du mal à la contenir. Il faut dire que notre loup avait la mèche facile, encore plus ces jours-ci et qu’une lueur assassine brillait dans son regard. Voilà au moins une chose sur laquelle il s’entendait avec un viking. Les humains sont des créatures minables qui méritent d’être remises à leur place. Faisant un pas vers le petit groupe de protestataires, son regard brillait de façon animale… Il avait eu beau prévenir Sio’ de rester discrète…au final, il était celui qui brisait ses propres règles. Fichu caractère!

Jusqu'où son Prince pas si charmant que ça irait ? Même avec beaucoup d'imagination, la rouquine était incapable de s'en faire une idée concrète. En même temps, il fallait comprendre qu'au bout de deux rencontres en petite tenue et au moins le triple de tripotages doués mais non désirés, on se faisait difficilement une idée de la limite d'un homme comme Ducan. D'ailleurs, il tenait plus de sa partie animale qu'humaine, quand bien même l'idée était-elle purement arbitraire dans sa tête. Si ça déplaisait vraiment à l'écureuil ? « T’essaies de te faire plaindre ou tu es simplement réaliste ? Non parce que tu devrais être honorée de perdre la vie pour ME rendre service. Mais qu’est-ce qu’une espèce inférieure connaîtrais à la vie de meute, tu ne mettrais probablement jamais ta vie en danger pour personne… Reste même à savoir si tu as conscience des conneries que tu fais avec ta propre existence, rongeur. » Oh que oui, on pouvait même dire que ça la faisait chier. Et royalement, encore. Pourtant ce n'était pas un problème vis-à-vis de la double nature de son maître attitré, loin de là, d'autant qu'elle aimait les loups. Juste envers lui, et rien que lui. Traitement spécial qui lui était réservé il fallait croire. Mais c'est qu'il avait un tel don pour réveiller en elle ce côté incontrôlable et sauvage... N'importe qui tentant de passer inaperçu aurait réagit comme elle. Ou pas, en fait. Quitte à être discrète, la fermer ça pouvait être bien aussi, et mieux encore l'idée de s'aplatir pour de bon devant le chef de la meute des garous de la ville. A bien y réfléchir, Siobhán se cherchait beaucoup d'excuses par rapport à son comportement volcanique en sa présence, et tout autant pour mieux maudire les réactions de son corps sous ses doigts.

« ▬ Ma réponse va y changer quelque chose ? » Non, en fait. Alors pourquoi répliquer ? « Permets-moi donc, ou pas, de te détromper : Je risquerai ma vie pour n'importe qui, sauf pour toi. Et puis d'abord, mêles-toi de ta propre existence avant de me faire la morale sur la mienne Sullivan. Tss. »

Que de mauvaise foi en une seule phrase. Et quel rancard qui n'en était pas un, aussi. Entre le Prince qui se la jouait grognon et la Petite Sirène poussant une chansonnette bourrée d'une fierté mal placée, la soirée promettait d'être pimentée. Niveau crédibilité, ce n'était même pas sûr qu'ils tiendraient plus d'une heure, et si le chasseur n'était pas un débile de la première espèce - et il ne l'était pas, foi de joueuse -, il comprendrait assez rapidement que l'irlandaise accrochée aux basques de son meilleur ennemi n'était pas franchement sa femelle, ni du moment ni de jamais. Jamais ? Disons concubine alors, juste pour satisfaire l'instant pervers du moment qui avait poussé la belle à s'offrir plus entièrement à cette main baladeuse tout en lui donnant l'ordre de la virer. Mais allez faire avouer à cette fille qu'elle était plutôt en accord sur l'idée d'être prise sur le divan, tenez. Même pas sûr qu'elle l'aurait dit sous la torture, et encore moins quand il eut la belle idée de balancer un « Tes fesses? Tu veux dire le truc inexistant… décidément t’as pas eu de chances côté formes. En fait avec ce qu’on a… tant que tu la fermes tu peux être tolérable. Et puis sache que t’es mon premier choix uniquement côté chaire à canon, rends toi utile. » dans la conversation. Bon, ça c'était dit. Et il avait beau être passé des courbes arrières à celles de devant en provoquant un léger gémissement et un aveu non désiré, ce n'était clairement pas une raison pour faiblir face à l'adversité. Ce loup était dangereux. Et définitivement un emmerdeur de première tout à fait incapable de prononcer ne serait-ce qu'une seule phrase gentille de toute sa vie, surtout pas à une vulgaire créature inférieure.

« ▬ Quel honneur. J'avais dans l'idée qu'il n'y avait que les blondes à forte poitrine pour faire office d'appât : Me voilà comblée, une rousse qui a droit au second rôle. Peut-être que je devrai penser à me faire décolorer. » Quelqu'un pour imaginer le résultat ? Non ? Tant mieux. « Et justement, puisque je n'ai pas été gâtée, arrêtes de... Oh, et puis zut. De toute façon, t'as les mains tellement maladroites que je ne sens rien, donc aucun dérangement majeur. »

Inutile de préciser que dans une autre situation et à un autre âge, notre Sio nationale se serait même permise un 'na' en supplément, et un tirage de langue pour la forme. Comme si ça allait donner de la crédibilité à ses paroles ou la pousser à arrêter de se mordiller la lèvre inférieure pour mieux résister à l'envie qui montait en elle. La dernière fois, en bon machiste qui se respecte, il avait filé à l'anglaise pour mieux la laisser nue dans les bois à bonne distance de ses vêtements. Ce soir... Ce soir... Était-elle obligée de répliquer ? D'afficher cette lueur de défi dans le regard quand elle le plongeait dans le sien, électrisée par sa seule présence ? Oh oui, elle le devait. Résister quand il tentait de la capturer, céder quand il s'éloignait, et ne pas comprendre elle-même ce qui pouvait bien se passer dans sa tête. « T’as au moins un bon point : je m’en fiche. Mais pour une fois que je te permets d’assumer tes penchants de groupie de ma personne… Allez on sait tous les deux que tes pensées ne sont pas innocentes quand tu penses à moi… Mais qui t’en voudrais, j’ai un corps de dieu, c’est toi qui viens de le dire… » Touché, ça lui avait échappé. D'un nouveau regard noir, la métamorphe glissa un doigt sur le jabot pour mieux s'interroger sur son efficacité en tant qu'étrangleur avant de soupirer doucement. Mais non. Derrière tout ça, il y avait autre chose, ce petit pincement au cœur qui l'avait retenue de répliquer à cette dernière tirade, ce petit rien qui soudainement avait prit de l'ampleur à l'idée qu'elle voulait le tuer pour se venger. Pourquoi ? Parce qu'elle ne le voulait pas, justement. Pas plus qu'elle ne désirait voir un autre se charger du travail. Ces lèvres honnies tout autant que désirées se devaient de continuer à s'ouvrir sur des répliques provocatrices, ce regard devait encore voir la lune, et ces mains... Se poser sur elle. Pendant un instant, Siobhán fut persuadée de rêver en sentant sa chaleur l'envelopper entièrement. Puis sa voix grave s'éleva, rauque d'une émotion contenue qui lui semblait irréelle, dans un « Si j’ai le loisir de choisir, oui. » qui lui coupa le souffle. Plus proches qu'ils ne l'avaient été, d'une certaine façon. L'ombre au fond du regard mordoré de l'écureuil s'étendit alors qu'elle l'écarquillait, incertaine de la façon dont elle devait réagir. Des inaptes sociaux ? ... La scène ne dura qu'un instant, pourtant. Plus long qu'une éternité, plus douloureux pour le cœur que ne l'auraient été des larmes. Déjà, il l'avait relâchée dans la nature, presque réduit à oublier ce moment. Tant mieux de toute façon, son « Tu es beaucoup trop lâche pour te mettre au premier rang de toute façon. » simplifia la tâche de la rouquine pour s'éloigner de lui sans un regard en arrière. De toute façon, ce n'était qu'un moment d'égarement, rien de plus. N'est-ce pas ? Revenir à la petite créature rousse à grande gueule, voilà qui était mieux. Le faire sourire aussi, en un sens, parce qu'elle n'avait jamais profité d'une perte de contrôle pareille chez lui. « Te prives surtout pas, je sais que tu en meurs d’envie. »

« ▬ Chef, oui, Chef ! Quelle chance j'ai quand même. Être à ton bras, te toucher, et ce au nez de la ville entière. Mais t'es sûr que tu vas pas te prendre la honte après ça ? »

Non, là, ce n'était définitivement pas une inquiétude sérieuse, loin de là. Ni une mauvaise foi qui ne faisait que s'accroitre de minutes en minutes - encore que là, une autre rousse ne saurait confirmer. Ceci dit, en réponse à une invitation de kidnappage dans les règles, la doctoresse se laissa embarquer et réussit même l'exploit de la boucler sur la route, sentant une petite bouffée de stress l'envahir. Si elle avait vérifié l'état de ses fioles de sang d'une manière discrète en faisant croire qu'elle vérifiait juste de ne pas avoir oublié ses clefs ? Oui, elle osa, alors même qu'elle avait quand même fermé la porte à double tour derrière elle. Heureusement pour l'odorat que ces réceptacles étaient stériles étant donné que rien n'assurait que Ducan apprécie d'être tout autant utilisé qu'elle dans l'opération camouflage. A bien noter : Faire son test le plus loin possible de lui. Pas besoin de Vi pour exacerber encore sa libido et sa façon de ressentir le monde. Dès la descente aux enfers, dans tous les sens du terme, ce fut une jeune femme sérieuse qui fronça les sourcils en écoutant soigneusement les instructions : « … On devrait probablement entrer, mais je crois que faire le tour à l’extérieur ne serait pas une perte de temps… Tu me couvre pendant que je pense de repérer son odeur à ce salaud ? Il doit encore avoir le sang des miens sur les mains ! Et je veux que… »

« ▬ Et je te couvre comment ? Tu me prends pour un soldat ? Tu veux que je me mette à jouer des castagnettes pour attirer tous les regards, que je drague tout ce qui bouge, que je fasse la danse du ventre ? » Qu'elle le suive en regardant autour aurait put suffire, à bien y penser. « Pitié, ne réponds même pas à ce que je viens de dire. Je vais faire ce que je peux et... »

Oublier qu'il y avait toujours des crétins pour jouer les protestataires devant le Fangtasia, surtout aux grands évènements ? Ça aussi. Par pur réflexe, la Petite Sirène passa rapidement sa main sur le visage de son cavalier, le froncement de sourcils en supplément pour s'assurer que ce qui l'avait touché n'avait pas fait de dégâts. Rien pour le moment, sinon l'égo sans doute atteint. Heureusement qu'une idée fixe dans la tête d'un garou le détournait des insectes, surtout quand ceux-ci criaient au loup... Quoique pas au bon. Alors oui, s'avancer vers l'entrée était une bonne idée. Excellente, même, à tel point que tout aurait put se passer de la meilleure façon possible au monde si la métamorphe n'avait pas été la première alertée en sentant la main du brun se serrer sur sa peau. Petit à petit, sa colère se propagea à elle, et c'est en se tendant d'autant plus qu'elle le sentit la lâcher bien avant que le geste ne soit esquissé; La belle se retourna presque en même temps, portant un regard courroucé à la bande d'idiots qui ne faisaient que se galvaniser d'autant d'attention d'un coup. A la base, elle n'avait rien contre les humains, bien au contraire. Mais certains... Oui, certains pouvaient devenir dangereux à force de bêtise. Elle l'avait déjà dit à Tyson, ce naïf suprême. Si l'existence des doubles natures était révélée, que se passerait-il ? A quel point les hommes perdraient-ils la tête en se croyant menacés par leur simple existence ? « On devrait tous vous éliminer, traites à votre race ! », voilà la seule chose qui atteignit son esprit presque en simultané de son compagnon grognant un « Pardon… ? » tout sauf de mauvais augure. Autant dire qu'une personne normalement constituée se serait contentée d'essayer de contenir le chef de meute. Oui, nous avons bien dis normalement constituée, ce qui supprime automatiquement toutes les rousses dotées d'une grande gueule.

« ▬ Traîtres à notre race ? Les suppôts de Satan sont vos morts, espèce de débiles ! Et en plus, ils vous évitent des tombes à nettoyer. Ils ont eut des vies comme vous, sont la preuve d'un passé vivant, et n'ont pas eut plus le choix que vous de se plier au destin. Qui est traître à sa race ? Répétez pour voir ?! »

Mauvaise question étant donné qu'ils répétèrent en chœur et, sans aucun doute, de manière plus acharnée qu'avant, mais pour le coup, l'irlandaise en colère s'en fichait royalement. Dans une grande respiration, elle tenta même de faire l'effort de passer outre les réponses cinglantes qu'ils lui envoyèrent en pleine face.

« ▬ Vos ? Vous ? Parce qu'ils se considèrent même plus de notre race ceux-là ?
▬ Ça se met, ça en est pas.
▬ Sors la caméra, ça va être drôle. »

Ah oui, la pierre envoyée droit vers un loup-garou en rage, c'était une chose drôle. La partie la moins amusante ? Le moment où la doctoresse ressentit un instinct de protection qui la poussa à se mettre entre le projectile et sa cible afin de mieux se la prendre au niveau de l'épaule. Grimace comprise, elle ne put s'empêcher un petit rire suivi d'un marmonnement :

« ▬ Pas au premier rang, hein ? Je trouve ça encore mieux qu'au cinéma pourtant. » Puis plus bas encore. « J'ai cru qu'il était dans la foule et allait en profiter... »

Il ? Le chasseur, voyons. Pas que ça rendait son geste plus logique, loin de là. Avec ce type d'idée, c'était presque admettre qu'elle avait craint pendant une seconde de sentir une balle lui traverser la poitrine. Mais ce n'était pas grave, elle allait bien, ça ne faisait pas mal. Pas à Ducan, en tout cas. Pivotant sur les talons, l'écureuil posa une main sur la joue de son compagnon tandis que l'autre se faisait tout aussi légère sur son bras. En un instant, son regard enflammé s'était plongé dans celui du Prince et elle avait esquissé un sourire moqueur.

« ▬ Massacrer des gens sans cervelle est inutile. Gardes tes forces, et notre discrétion, pour plus tard. On rentre maintenant Maître, d'accord ? »

Parce que se retourner une dernière fois pour récupérer le premier truc trouvé à terre et leur envoyer en pleine tête est une technique pour les calmer d'après toi Sio ? Non, mais au moins, ça faisait un bien fou aux nerfs. Ben oui, à quoi vous vous attendiez ? Question maîtrise de soi, la belle n'était pas franchement au point non plus, et avait même encore la fougue de la jeunesse pour se permettre de faire un truc qu'elle avait comme qui dirait interdit à son loup de compagnie. Et le pire en plus, c'est qu'elle avait parlé avant d'agir pour une fois.