Out of the Shadows
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 I'm all strung out, my heart is fried, you're my drug

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MessageSujet: I'm all strung out, my heart is fried, you're my drug   I'm all strung out, my heart is fried, you're my drug Icon_minitimeJeu 6 Oct - 18:59


I'm all strung out, my heart is fried, you're my drug


S'allonger et rester au calme. Une nuit. Une seconde. Une éternité sans un son aux alentours. Voilà tout ce qu'Ahren réclamait, allongé nu sur son lit. Un livre dans une main, l'autre bras dans sa nuque. Aussi paisible que l'eau qui dort. Mais n'y a-t-il pas un dicton à ce sujet ? Méfiez-vous en. Un jour, une pierre peut tomber dans l'eau... Et d'un remous, tout changer. A bien y regarder, un nombre incalculable de galets recouvrait déjà le fond de son esprit trouble. Toutefois, pour le savoir, encore fallait-il plonger. Apprendre à nager, ne pas couler. Ne pas se laisser noyer par le flot malsain de son mauvais caractère. Peu de gens pouvaient se vanter de ça. La moitié de ceux-ci était morte. Un quart avait fui depuis longtemps. Le reste se comptait sur les doigts d'une seule main. Combien ? Deux. Deux personnes à ce jour pouvaient prétendre le connaître un minimum. Et entre elles, une seule comptait vraiment. Pas que l'anglais ne possédait pas d'autres connaissances, loin de là. C'était juste monnaie courante que ces dernières se retrouvent neuf fois sur dix menacées par un flingue. Tout ça pour dire que ce livre sur les relations sociales faisait royalement chier notre chasseur, qui ne tarda pas à l'envoyer valser à l'autre bout de la pièce. De toute façon, il n'avait pas besoin de ça. L'affection, la tendresse, l'amour. C'était pour les autres. Pas pour lui. Pourquoi diable lisait-il ce ramassis de conneries alors ? Facile. Pour comprendre, il suffisait de remonter à l'heure précédente. « Tu... Quoi ?! Comment ça, je sors ? T'es gonflé quand même ! Tu me fais les yeux doux, tu m'emmènes en Batmobile jusque chez toi, je t'offre tout ce que j'ai, et toi, tu me mets à la porte comme une... Comme une prostituée ?! » Avec un sourire, il lui avait précisé qu'elle n'aurait pas l'argent inhérent à la profession malgré son talent. Résultat, un livre en pleine tête et un claquement de porte avaient mis fin à sa soirée de débauche. De toute façon, une femme qui parlait encore de super-héros à son âge et se trimbalait un texte à l'eau de rose pareil ne méritait pas mieux. Globalement, aucune femme ne méritait mieux de toute façon. Pas pour lui. Encore moins quand toutes pouvaient se révéler encore plus monstrueuses dehors que dedans, dans tous les sens du terme.

Mécontent, le pseudo gentleman se releva pour ramasser l'objet du délit et aller le poser sur sa table de nuit. Tant qu'à faire de passer ses nerfs, autant ne pas le faire sur un livre. Aussi nul qu'il soit, un bouquin pouvait toujours servir, à l'image des Twilight édition collector qui servaient à faire tenir droit un meuble ancien dans sa salle à manger. N'allez pas croire qu'il avait lu plus de deux pages non plus. La beauté d'Edward, c'était pas franchement son trip. Non, c'était juste que vu la taille de ces briques modernes et la couverture dure, il s'était dit que ça reviendrait toujours à moins cher que d'acheter un nouveau meuble. Alors qu'il en était à esquisser un sourire moqueur rien qu'au souvenir des émeutes de groupies qu'il y avait eut au coming out vampirique à cause de ce 'bestseller', son portable sonna. Une fois. Deux fois. Trois fois. Pas un message, donc. Sans se presser, Ahren se saisit de son petit bijou technologique et décrocha après avoir vu s'afficher une photo de Saphira en appel entrant. « Rue de Texas. Vite, elle va crever ! » Sauf que la voix masculine correspondait à tout, sauf au physique de la jeune femme. Sans même ouvrir la bouche ni se poser de question, l'anglais attrapa un pantalon de smoking et une chemise en se précipitant hors de sa maison. Et fermer la porte à clef ? Enfiler des chaussures ? Attacher les boutons de la chemise ? Ne pas lâcher le portable sur la moquette ? Rien à faire. Garder son calme quand on abordait le sujet de sa seule amante régulière était une chose au-dessus de ses forces. Heureusement pour le manque de logique qui accompagnait l'action, le lieu n'était pas des plus éloignés, et c'est en trombe que le veuf arriva à côté du corps écroulé de la demoiselle.

« ▬ Bordel de... Saphir ! » Fébrilement, il posa les doigts à ses poignets. Rien. « Qui est le con qui... » Une gifle, puis un nouveau tâtonnement au niveau de la gorge. Un pouls. Génial. « Dès que j'aurai son nom à celui-là, je le défonce. A part ça, c'est quand tu veux pour réagir. »

Cause toujours, tu m'intéresses. De toute façon, ce n'est pas comme si le brun était autre chose qu'un homme d'action habitué à enchainer rapidement. En l'occurrence, la belle était déjà entre ses bras, princesse secrète de ses jours, et c'est à peine si il ne courait pas pour faire le chemin du retour. De temps à autre, il approchait son visage du sien, pour être sûr qu'elle respirait encore. L'instant suivant, il profitait de son état pour poser un doux baiser sur son front, sourcils froncés par l'inquiétude. Autant dire que le chasseur était sérieusement inquiet, pour la première fois depuis... Longtemps. Pas encore assez longtemps à son goût, évidemment, mais aux grands maux les grands remèdes; De fait, le remède en question fut de déshabiller la brune dès l'arrivée chez lui et la foutre tout net sous la douche. Bientôt, l'eau en fut rendue à couler le long de leurs corps, glaciale. Quant à retirer ses habits lui-même, il n'avait même pas pensé à perdre son temps avec ça. Assis avec Saphira dans les bras, il passait son temps à vérifier son pouls, repositionner sa tête pour qu'elle ne risque pas de s'étouffer avec l'eau, poser son front contre le sien pour vérifier sa température. Quant aux blessures, il n'y en avait pas. Bien sûr qu'il avait vérifié. Recevoir l'appel d'un inconnu vous annonçant qu'une personne chère va mourir a comme une tendance à réveiller de vieux instincts.

« ▬ Saphir, tu m'entends ? ... Reprends connaissance au moins, qu'on puisse sortir de là. C'est pas qu'on va être gelés, mais peu s'en faut. Si t'es sage, je te préparerai même de... » Blocage. Comme si il ne passait pas son temps au restaurant ou à commander des plats. « ... De la soupe. En boîte. »

Attentionné ? Vous rêvez. C'est juste qu'une douche glacée en mode habillé, ça motive à tout faire. D'ailleurs, histoire de confirmer le tout, le grand brun tendit le bras et arrêta l'eau avant d'écarter les longs cheveux de la jeune femme de son visage. Pareil, ce n'était pas de l'inquiétude dans son regard. Juste une profonde colère, et un côté un peu blasé. Après tout, ce n'était pas la première fois qu'il récupérait sa compagne dans cet état, et ce ne serait probablement pas la dernière. Comme quoi, il risquait de mourir de mauvaise foi à ce rythme.
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Saphira Noriss
Saphira Noriss

reirei, slavish admin
AVATAR : Shay Mitchell
DC : Pack Master & Blondy ♥️
MESSAGES : 130
AGE : 18 ans
UN COEUR : Fiancée à un abruti avec lequel elle ne sort pas...oui j'apprend en accéléré! ♥
PROFESSION : Actrice ~ c'est cool hein? Beaucoup moins si on ajoute de film pour adultes...
I'm all strung out, my heart is fried, you're my drug 1z6bmgm
Rester le plus loin possible d'Hotshot... surtout maintenant que j'ai déménagé dans le coin !!!
Dire la vérité sur cette histoire de fiançailles...ou pas, c'est pas comme si j'avais beaucoup de propositions!
M'entrainer à avoir l'air moins dégoutée histoire d'être une actrice potable...on y croit! Ou on en rêve?
Me procurer un peu plus de VI, histoire que ma vie soit plus agréable, ou moins présente. ♥️

♥️ ♥️
MessageSujet: Re: I'm all strung out, my heart is fried, you're my drug   I'm all strung out, my heart is fried, you're my drug Icon_minitimeVen 7 Oct - 14:25

Les nuits, toutes pareils, vides, froides, inutiles, toutes aussi ridiculement étouffantes, ce sentiment d’être une loque, de pouvoir mourir à tout moment sans que personne ne s’arrête pour pleurer votre peine, pour souligner que vous n’êtes plus… pour dire votre nom. Oui, c’était exactement l’existence de notre brunette, seule dans son énorme appartement, avec un téléphone remplis de numéros dont elle ignorait l’origine, mais pas un seul qu’elle ait envie d’appeler, un sentiment de solitude tellement pressant qu’il lui donnait parfois envie de faire des folies et de sauter du neuvième étage, où était sa résidence. Mais non… dans ses moments là, allongée sur son lit, le cœur lourd, elle fouillait dans le tiroir de sa table de chevet, en sortait deux fioles, une contenant une poudre blanche et l’autre, la dernière drogue à la mode. En aurait-elle un jour assez, de se shooter pour ne plus avoir conscience de rien? Non. C’était bien le seul était où elle se sentait bien, légume, déconnectée de cette réalité qui ne lui réussissait pas. Avec mille précautions, elle traça une ligne blanche sur le dessus d’un bouquin – un livre qu’elle avait piqué à son aimant le plus régulier et qui était désormais son plateau à consommation, le blasphème. Puis, elle y incorpora le liquide rouge, cette source de vie, la seule drogue capable de lui donner l’impression qu’elle était assez forte. En soupira, elle roula un billet, et approcha son minois de son addiction, s’offrant la ligne de coke sans une seule remise en question. Délicieuse ivresse mentale, sensation d’abandon, le bon gros cinq seconde pendant lequel sa cervelle découvrait la drogue… ce petit moment de libération avant le retour à la normale… Sugar poussa un soupire en se redressant, replaçant son épaisse tignasse en s’observant dans un miroir. S’il y avait une seule règle qu’elle respectait, avec ses consommations, c’était de ne jamais rester seule. Elle était misérable, oui, mais suicidaire, pas du tout…

Attrapant son sac, elle se dirigea vers le bar le plus miteux du coin, elle s’en fichait au fond du genre de compagnie qu’elle aurait, se réveiller à côté d’un inconnu, ça arrivait trop souvent et, même si un certain blond arrivait à la torturer et à lui donner envie de prendre de nouvelles habitudes, elle n’avait pas encore, la force d’être clean ou de ne pas s’abandonner au premier venu simplement parce que l’idée d’être seule la terrorisait… Et puis, avec toute la drogue qu’elle avait dans le sang, c’était pratiquement impossible pour elle de penser à autre chose qu’à abuser de quelqu’un. Vive le vi? Une fois qu’elle pénétra dans l’établissement – avec un décolleté comme le sien, personne ne vous carte – elle pris place au comptoir sur le regard plus qu’intéressé de la clientèle masculine du coin. Des loosers, tous et chacun, et le fait de voir une star porno débarquer dans une blaise devait probablement ensoleiller leur soirées. Tant mieux. Elle en était à commander lorsqu’un colosse vint s’adosser au bras, près d’elle, et tenter sa tactique de drague. Probablement que c’était un échec sur toutes les autres car il était plutôt direct et qu’il proposait à boire avec une main aux fesses, mais soyons francs, Sugar est une femme facile…

Une beauté solitaire… je t’offre un verre? …
Rhum and coke.

Et tout avait commencé comme ça, elle avait appris qu’il se nommait Andy, qu’il était tatoueur – cela expliquant son look pas trop recommandable – et qu’il adorait faire la fête. Le reste, elle n’en avait pas souvenir et s’en fichait, réellement. Tant qu’elle pouvait descendre verre sur verre et qu’il ne demandait rien de plus que de l’avoir à cheval sur ses genoux pour la peloter un peu. Misérable quand on en est à quêter de l’intérêt comme ça non? Oui. Mais finir dans le lit de ce crétin était toujours moins effrayant que de rentrer seule chez elle et de constater à nouveau que le monde entier s’en fiche. Du coup, lorsqu’il lui proposa de l’accompagner, elle hocha la tête avec un sourire, laissant une main glisser sur le torse de débile léger. Et en prime, il sortait un sachet de poudre et en tirait deux lignes sur le comptoir, la fixant comme s’il s’attendait à ce qu’elle refuse la drogue offert comme une bonne fille…Non. Déjà la place ne s’y prêtait pas, à voir le barman qui se fichaient éperdument de clients consommant, elle était safe d’en prendre ici et… non pas de et, elle ne disait jamais non à un peu de drogue. Enfin, sauf quand elle était moyennement à jeun et pouvait se souvenir avoir pris une grosse dose à peine deux heures plus tôt… Mais avec l’alcool dans son corps… inutile de penser. Elle extirpa le billet des mains du tatoueur :


Le septième ciel, tu connais… parce que si tu m’accompagnes…
Épargnes ta salive. I’m all in!
Une femme qui sait ce qu’elle veut… sexy.


Elle l’avait regardé comme un moins que rien et avait tout bonnement pris sa ligne comme une experte… et après? Le néant total. Elle se souvenait vaguement avoir accompagné Andy à l’extérieur, l’avoir laissé la prendre par la taille, avoir commencé une session plus ou moins intense de préliminaires contre un mur non loin du bar, avoir eu du mal à marcher… puis rien. Le noir. Elle c’était en réalité mise à trembler, beaucoup, trop, dangereusement, et cette sensation de suffocation, cette douleur dans tous ses membres et la certitude que cette dose était de trop. Garde les yeux ouverts lui semblait tellement difficile, improbable en ce moment… Puis plus rien. Elle s’était effondrée, en pleine convulsion et son escorte d’un soir l’avait tout bonnement laissé là, sur le sol. Au moins, elle avait attrapé un mec pas trop détestable puisqu’il avait attrapé son cellulaire et avait daigné composé le premier numéro dans ses contacts avant de déposer le combiné à côté du presque cadavre et de prendre la fuite…On serait presque reconnaissants si elle n’avait pas été en effet d’overdose le plus total. Les voix de l’extérieur lui semblait si loin, tout lui semblait si loin… c’état ça la mort? « Bordel de... Saphir ! Qui est le con qui... Dès que j'aurai son nom à celui-là, je le défonce. A part ça, c'est quand tu veux pour réagir. » Une voix… une voix connue et pourtant, elle n’ouvrait pas les yeux, immobile, presque morte. La crise était passée, enfin le pire moment, celui où ça fait mal. Là, elle ne sentait rien, inconscience la plus totale, elle n’avait même pas bougé quand il l’avait porté comme une princesse, défringuée et amenée sous une douche glaciale… D’ailleurs, il fallut de bonne minutes sous la douche, quelques claques, pour qu’elle soit secouée de tremblement, retrouvant soudainement la réalité tant détestée… Elle était si bien sans constater la douleur dans son corps…Était-il sadique au point de la forcer à le réaliser? Sa tête lui faisait un mal de chien et elle n’osait pas ouvrir les yeux… « Saphir, tu m'entends ? ... Reprends connaissance au moins, qu'on puisse sortir de là. Ce n’est pas qu'on va être gelés, mais peu s'en faut. Si t'es sage, je te préparerai même de... ... De la soupe. En boîte. » … De la soupe? La voix sembla se replacer, atteindre son esprit embrumé et elle esquissa un vague sourire. Sans ouvrir les yeux pour le moment, elle avait simplement laissé échapper un murmure, un rire tout bas, moqueur, elle n’était jamais tendre et ne savait pas dire merci après tout…

Haha… la bonne blague… profites pas de ma crédulité parce que j’pourrais crever…. tu saurais même pas faire une soupe…

… L’eau sur sa peau, le froid, ça lui revenait et elle avait envie de pleurer. Pourquoi elle était encore là hein? Pas qu’elle veuille mourir… c’était plutôt que, cette déception d’avoir survécu, de devoir être forte, affronter cette merdique existence et lutter… Sans le remarquer, elle avait blotti son corps tremblant et trempé contre celui de son sauveur. Aucun mot sur son état, sur son overdose, c’était leur entente non écrite non? Il ne demandait rien, ne cherchait rien et elle serait toujours pour lui l’image de sa défunte épouse…D’ailleurs, elle tendit une main, faiblement pour la poser sur la joue de l’homme qui venait probablement de lui sauver la mise. Délicatement, ses doigts glacés traçaient ses traits alors qu’elle ouvrait les yeux, forçant un sourire. En cet instant, elle voulait de l’affection, elle voulait qu’on la serre, qu’on lui avoue qu’elle était importante, elle voulait sentir que quelqu’un en avait quelque chose à battre d’elle…Mais il ne serait pas ce quelqu’un, parce qu’elle savait trop bien qu’à elle seule, elle n’était pas assez bien, qu’il lui fallait être cette femme perdue, si elle voulait qu’il la considère.. .Du coup, elle avait pris ce ton doux, cette voix caressante, celle qu’elle savait que son épouse avait, faute d’avoir mené enquête au début de leur « relation » d’affaire…

Ça va aller … approches…

Ses doigts s’étaient crispés, la douleur plus poignante maintenant qu’elle reprenait conscience, mais elle le fixait toujours, luttant pour se hisser un peu plus, poser son front contre celui de son sauveur. Juste une fois… être Saphira, ça ne suffisait pas? Non. Elle lui devait au moins ça, être cette illusion pour lui, ce mensonge, cette femme qu’il voulait sauver…elle lui devait et même dans son état, elle faisait un effort monstre pour ne pas être elle-même.

Tu sais bien que je ne te laisserais jamais seul mon amour… Embrasses moi.
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MessageSujet: Re: I'm all strung out, my heart is fried, you're my drug   I'm all strung out, my heart is fried, you're my drug Icon_minitimeLun 10 Oct - 11:56

La vérité ? Il avait peur. Un sentiment trop dur à accepter pour quelqu'un comme le chasseur, habitué qu'il était à tuer les gens sur un simple jugement arbitraire. Difficile à expliquer également. Si on lui avait demandé, Ahren aurait été incapable de dire si il voulait sauver l'illusion de sa femme perdue ou préserver la vie de la véritable Saphira. Dans sa tête, tout était confus, enveloppé d'un nuage de cendres encore chaudes alors que son corps était froid, son esprit gelé par le rire à peine audible de la fragile créature entre ses bras. « Haha… La bonne blague… Profites pas de ma crédulité parce que j’pourrais crever… Tu saurais même pas faire une soupe… » Bien malgré lui, le chasseur esquissa un sourire. Même dans les pires moments, elle seule savait replacer ses faiblesses bien en évidence. Mais en même temps, était-ce sa faute ? Entre la chasse et les femmes, on perd vite le temps de cuisiner, hein. Même de la soupe, oui.

« ▬ J'ai bien précisé le en boîte, non ? Je sais encore faire chauffer de l'eau, quand même. »

Comme elle disait : La bonne blague. La dernière fois qu'il avait tenté cet exercice périlleux, l'anglais avait manqué de foutre le feu à sa sublime cuisine toute équipée. Autant dire, pour résumer, que si il devait faire ça, c'était toujours moins risqué d'utiliser le four à micro-onde. Hors tout le monde à part lui était au courant qu'une soupe en boîte réchauffée comme ça n'avait rien de très appétissant. Sauf minute soupe, mais il ne fallait quand même pas trop lui en demander. Notre chasseur en était encore à cette partie importante de ses réflexions, soit nourrir Saphira, quand il sentit son corps de blottir contre le sien et sa main se poser tendrement sur sa joue. Blocage. Durant un instant, son regard se troubla, et ses lèvres s'entrouvrirent sur un prénom qui n'était pas celui de cette fille perdue. Lentement, il serra la belle brune contre lui, posant un nouveau baiser sur son front brûlant malgré l'eau qui l'avait refroidie, lui rendant un sourire hésitant. En chute libre, tous les deux. « Ça va aller… Approches… » Elle était là, fragile. Si fragile qu'en un geste, un mot, il pouvait la briser, plus sûrement qu'il ne l'avait jamais fais avec quiconque. Soutient silencieux, il retint son geste de ses bras puissants, baissant la tête pour lui permettre ce geste rassurant, front contre front, yeux dans les yeux. Même son esprit n'était plus trop sûr que la chevelure qu'il caressait n'était pas, durant quelques secondes, devenue blonde. Aussi rayonnante qu'un soleil d'été, un éclat de rire dans le regard. L'image d'un souvenir se superposant à la réalité. « Tu sais bien que je ne te laisserais jamais seul mon amour… Embrasses moi. » Il y avait, dans ce ton doux, la couleur des jours meilleurs. La chaleur d'un amour perdu depuis longtemps. Et pourtant, son corps était léger entre ses bras, beaucoup trop léger pour tout oublier, pour mettre son état de côté au profit de son égoïsme habituel. Sauver Saphira, c'était sauver Esfir. Pour une fois, une unique fois. Alors pourquoi, pourquoi se laisser entrainer vers ces lèvres tentatrices, pourquoi en baiser le fruit sucré sans se faire prier ? Parce qu'il en avait besoin, désespérément, le besoin de se raccrocher à cette vie qui réveillait en lui une parcelle d'humanité depuis longtemps oubliée. C'était d'ailleurs plus que ça. Dans l'histoire, il n'y avait pas que lui. Ils étaient seuls à deux, se raccrochant à l'autre dans l'espoir d'un peu de tendresse, sans questions ni obligations.

« ▬ Accroches-toi... Saphir. Accroches-toi à moi. »

Pourtant, quand bien même quelques larmes s'étaient-elles accrochées aux longs cils d'Ahren, il n'oubliait pas qui il était en train de soulever contre lui. Il se refusait d'oublier, pas tant que l'instant était aussi grave, pas tant que le seul être vivant à faire battre son cœur n'était pas hors de danger. Si elle savait comment faire revivre sa femme au plus fort de sa jeunesse, l'humaine restait unique. Elle restait elle. Dans toute sa fragilité de l'instant, dans toute la douceur qui constituait son être bien qu'elle ne le montre pas facilement. A son image, tout en étant autrement plus facile à briser que lui. La maintenant fermement contre lui, le brun l'emmena dans sa chambre et la glissa avec soin sous la couverture de son immense lit à baldaquin. Impossible de ne pas noter sa pâleur contre le rouge sombre de l'oreiller, de ne pas se pencher pour l'embrasser à nouveau, d'une façon un peu moins tendre que la première. En lui se débattaient deux sentiments : Tendresse et colère. L'envie de lui faire payer cet état tout en ne désirant que prendre soin d'elle afin de ne jamais la perdre. Rapidement, l'anglais retira ses vêtements pour se glisser dans le lit à côté d'elle, la reprenant derechef entre ses bras pour que leur chaleur corporelle se mêle. Rester insensible à ce contact ? ... Il ne fallait quand même pas trop lui en demander, ce qui ne l'empêcha pas de rester sage durant, disons, un quart de seconde avant de lui faire quelques baisers dans le cou. Oui, c'était un homme avant tout, ne l'oublions pas. Ceci dit, malgré une main négligemment posée sur sa poitrine, le veuf se pencha à son oreille pour chuchoter :

« ▬ Je ne te laisserai pas mourir, quand bien même tu souffrirais le martyr... Jamais. » Glissant son nez dans son cou, il respira intensément son odeur. « Fais-moi confiance, tout va aller mieux. Bientôt. Ne te forces pas... »

A quoi ? A jouer le rôle de sa femme, ce rôle instauré presque depuis leur première rencontre ? A être douce si elle désirait le déchirer ? Allez savoir. Parfois, suivre le raisonnement d'une âme aussi torturée que celle de l'anglais relevait du miracle. Quoiqu'il en soit, il se détacha à regret de sa peau, lui chuchotant brièvement qu'il revenait, et parti récupérer les affaires de la belle après avoir téléphoné en vitesse pour se faire livrer de la nourriture indienne à domicile. Alors même qu'il revenait, une main dans le sac de la princesse indienne d'un blondie encore inconnu, Ahren releva la tête, prêt à parler, puis se ravisa. Pas de questions, c'était la règle. Ni la chose la plus importante du monde. Alors pourquoi sortir lentement du sac une fiole remplie d'un liquide rouge bien trop connu à son goût ? Déposant le sac au pied du lit, le chasseur revint dans celui-ci, collant son corps réchauffé contre celui de la demoiselle tout en lui mettant la fiole sous le nez.

« ▬ Ça ne me regarde pas, mais... Qu'est-ce que c'est ? »

Depuis quand on fouille comme ça dans le sac d'une femme ? Pas son problème. Elle était au courant que son statut de gentleman s'arrêtait seulement à son apparence, tant qu'on ne croisait pas ses yeux froids. Quant à la réponse attendue, eh bien... Ce n'était pas exactement comme si il ne la sentait pas venir, les muscles tendus par l'attente.
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MessageSujet: Re: I'm all strung out, my heart is fried, you're my drug   I'm all strung out, my heart is fried, you're my drug Icon_minitime

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