Out of the Shadows
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 If I had my way, I'd never get over you

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MessageSujet: If I had my way, I'd never get over you   If I had my way, I'd never get over you Icon_minitimeMar 18 Oct - 11:05


If I had my way, I'd never get over you


Suicidaire ? Non. Pas sérieusement, en tout cas. Il y avait juste ce côté 'N'appuyez pas sur le bouton rouge' qui clignotait dans sa tête et l'avait forcé à le faire. Métaphoriquement parlant, bien entendu. Sa prise de cette nuit n'était rien de plus qu'un vulgaire métamorphe. Rien de bien dangereux, si ce n'était le fait qu'il avait prit la forme d'un crocodile juste sous son nez. Encore qu'il aurait put tirer tout de suite plutôt que de se foutre de sa gueule. A vrai dire, ça aurait même été une bonne idée pour une fois. Mais ça avait été plus fort que lui. D'habitude, il tombait sur des loup-garous énormes, des panthères vives, des vampires inqualifiables, et là, surprise, la créature des marais s'était dressée devant lui, la gueule grande ouverte. Jolie collection de dents qui lui avaient rappelé le fameux jeu de Croc le Croco. Si, vous avez bien lu. L'anglais avait eut une enfance, et même l'occasion de jouer aux inventions les plus stupides que la terre ait porté. Inutile de vous faire un dessin, il avait tenté de reproduire le même schéma sur la bestiole. Mauvaise idée : Celui-là refermait le clapet à n'importe quelle dent. Et quand bien même n'y aurait-il pas foutu son poignet qu'il se serait jeté sur lui. Ah, l'art des mauvais perdants. Tout ça pour dire que recharger une arme avec une seule main, l'autre ayant manqué de justesse l'arrachage, n'avait rien eut de pratique. Au contraire, ça avait laissé le temps à sa victime inconnue de s'attaquer derechef à lui avec l'espoir incongru de le faire passer de l'autre côté de la barrière de la vie. Pas qu'Ahren aurait dit non, notez bien. Juste qu'il n'avait pas envie de se faire assassiner par ça. Quitte à passer l'arme à gauche, il avait de meilleures idées, dont certaines qui possédaient un charme sombre non négligeable. Il y avait plus glorieux que de se faire manger au fin fond de la Louisiane, dans un coin tellement paumé qu'on aurait même pas eut le loisir d'y retrouver ses os. Bref, il avait souffert, mais ça n'avait pas empêché un cadavre humain de se retrouver recroquevillé à ses pieds. Sur ses vêtements, il n'avait même plus aucune idée de quelle tâche de sang appartenait à qui. Métamorphe, humain. Un mélange répugnant mais indiscernable. Pour cause, si il avait joué au martyre le temps de balancer le corps dans la flotte et de manœuvrer sa voiture de course, il s'était quand même pointé à l'hôpital. Pour ce qu'il s'en souvenait, l'infirmière qui l'avait prit en charge à son admission avait lâché un vague « Je suppose que ce ne sont pas des morsures d'animal sauvage ? » qui l'avait brièvement fait rire. Le temps de se rendre compte que ça aussi, ça faisait mal. Comprenez toutefois qu'à la mine fatiguée du personnel soignant, il n'était pas le premier mystérieux blessé du service des urgences.

Résultat, il s'était écoulé deux heures, vingt-trois minutes et trente-six secondes exactement quand le brun se fit brancarder jusque dans une chambre personnelle - Le compte en banque était une chose qui aidait énormément quand on ne voulait pas passer sa vie séparé des autres par un vulgaire rideau. Au total, un poignet brisé, une jambe en lambeau et un trou en haut de la hanche. Sans compter le costume fichu. Encore un. Et l'engueulade du médecin, aussi. Une sacrée tranche de plaisir. Un chasseur dans son état normal est déjà un poison en soi; Rajoutez la douleur, et vous devriez pouvoir imaginer la scène assez facilement. A croire que ce type n'avait que ça à faire, lui poser des questions et lui faire la morale. Ceci dit, il s'était relativement calmé quand le brun avait proposé, grosso modo, de ramener sa furie de copine vampire avec lui la prochaine fois. Un mensonge ? ... Pas totalement. Il pouvait toujours récupérer la blondinette pour foutre la trouille à ce gars. D'autant qu'à défaut de paroles, il ne s'était pas gêné pour intensifier l'appui de ses soins. Avec des crocs en supplément, il l'aurait déchiqueté sur place. Alors oui, demander à Grace... Comment ça, demander à Grace ? Premièrement, on ne demandait pas un service à un vampire. Deuxièmement, on ne l'appelait jamais par son nom. Troisièmement, on évitait d'y penser assez fort que pour avoir une hallucination. Surtout quand on ne peut pas prendre son révolver de son bras valide pour tirer dessus. Chez lui, ça n'aurait pas été dérangeant. Ici, abîmer les murs devenait tout de suite moins intéressant. Dans un lourd soupir, le veuf se redressa dans son lit tout en saisissant tout de même l'arme sous le tas de vêtements rangés à côté de lui. Pure mesure de précaution. Ou pour se rassurer, si seulement c'était crédible.

« ▬ Attention Baby Vamp'... » C'était mieux que son nom, oui. « J'ai aussi une formation contre les visions et la fièvre, et je n'hésiterai pas à tirer. »

Hum, pas aussi convainquant qu'il l'avait espéré. A ce moment-là, elle était censée disparaître. Se disperser dans l'air comme un mauvais souvenir. Laisser derrière elle l'odeur de printemps que portait Esfir, quelques rayons de soleil de sa chevelure, un dernier éclat du ciel de ses yeux. La force de l'esprit sur le corps. Sa toute puissance, même. Sauf qu'elle était toujours là, presque palpable. Presque trop proche. Ou pas encore assez ? Et lui, bien sûr, ne faisait que la fixer. Son regard glacé accroché à elle pour mieux la retenir quand tout lui soufflait de laisser partir. Qui, d'ailleurs ? Elle qui l'obsédait avec ses crocs tentateurs ou l'image qu'elle avait éveillé en lui dès leur première rencontre ? A la menacer, il avait voulu la tuer une deuxième fois. Au final, il n'avait fait que se coller à elle. Découvrir à quel point elle était froide. Déjà morte, souvenir d'outre-tombe qui avait tout remué en lui. Non, il n'y voyait pas là que sa femme. Il y avait indubitablement d'elle dans ce corps faussement fragile, mais la créature elle-même avait réveillé quelque chose en lui. Une chose impossible à définir. Et même là, alors qu'il était persuadé de sa non-présence, cette chose agissait. Accélérait son cœur, faisait battre plus intensément le sang dans ses veines. Qu'elle approche, et elle mourrait. Cette fois-ci, il y mettrait fin. A moins qu'il n'attende encore un peu ?

« ▬ Quitte à rêver, je me demande pourquoi t'es encore habillée. Et debout au milieu de la pièce. »

A choisir, nue et à cheval sur lui aurait été une option plus présente. Après tout, si c'était son esprit, il pouvait faire ce qu'il voulait, non ? Genre, ne pas lui tirer dessus. Profiter de ses atouts. Céder au venin de son sang, quand bien même ne risquait-il pas de le soigner. Ahren, pervers ? C'était un homme. Normalement constitué. Même si il avait plus l'habitude d'imaginer les vampires en flaque de sang, rien ne l'obligeait à ne pas faire une entorse à la règle. Ce ne serait pas la première fois avec elle.
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Grace Sheperd
Grace Sheperd

mewmew, pokéadmin
AVATAR : Candice Accola
(C) : Elly
DC : Scotty des bois & Alligator Dundee
MESSAGES : 59
AGE : 23 ans
PROFESSION : Fille de Dieu ?
WHAT'S NEXT ?
Continuer son apprentissage avec Daddy et démêler le vrai du faux dans ses conneries =.=
Se faire aimer par Papy, vous croyez qu'une canne lui fera plaisir ? o.o
Contrôler sa faim après une longue journée de sommeil, avant que l'irréparable ne soit commis...
Se débarrasser de toutes les pensées relatives à ce foutu chasseur, avant que ça ne vire à l'obsession...
MessageSujet: Re: If I had my way, I'd never get over you   If I had my way, I'd never get over you Icon_minitimeMer 19 Oct - 14:08

La nuit avait enfin chassé le soleil auquel Grace n’avait plus droit, apportant avec elle son lot de fraîcheur qui, bientôt, se transformerait en une humidité tenace. Ce soir, elle était seule : William était retourné voir son créateur et, une fois de plus et pour des raisons évidentes, elle n’avait pas été autorisée à l’accompagner. Histoire de préparer le terrain pour la révélation, lui avait-il dit ; une excuse de plus pour la faire mijoter et user de son sourire de chieur, elle en était persuadée. Mais la vampire ne s’en était pas formalisée, et si elle craignait de tomber sur un humain sans défense au sang particulièrement parfumé, elle se devait de découvrir ce nouveau pays qui s’offrait à elle au moins cette nuit, cet endroit inconnu qui lui faisait ouvrir de grands yeux à chaque coin de rue. Rien à voir avec une Bristol qu’elle n’avait jamais quittée que pour aller à Londres : ici, on parlait crocodiles, marécages et mélange de cultures déroutants, tant de choses qui la dépaysaient en même temps qu’elles la ravissaient. Ce n’était pas parce qu’elle était une vampire qu’elle se devait de feindre un certain désintérêt pour ces découvertes inédites. Peut-être dans une centaine d’années aurait-elle matière à se montrer blasée, mais pour l’instant, la blondinette comptait bien rassasier sa curiosité débordante, accompagnée ou non.

Ainsi donc, l’anglaise avait pris le tas de ferraille que lui avait généreusement légué son père de substitution –tout comme il lui avait généreusement pris sa virginité quelques semaines plus tôt- et s’était lancée sur les routes de la Lousiane sans trop savoir où aller. Une ville voisine peut-être ? Ou explorer un peu plus Shreveport ? Elle coupa la poire en deux et s’aventura aux abords de la ville, heureuse d’être débarrassée de son statut de frêle jeune femme craignant le viol à chaque coin de rue. Se méfier des chasseurs ? Il n’y en avait qu’un seul dont elle se souciait, et elle ne savait pas vraiment qui de lui ou d’elle devait se méfier le plus. A armes égales dans une obsession presque douloureuse. Grace chassa ces pensées salement récurrentes en ouvrant la fenêtre de la voiture, et l’air qui s’engouffra dans l’habitacle acheva d’effacer ce regard perçant de son esprit. Pour un temps, en tout cas.
Quelques minutes de répit seulement lui furent accordées avant qu’un parfum trop bien connu ne vienne se mêler aux odeurs de la Lousiane. Les pupilles dilatées, le coeur battant sous l’effet de la surprise, Grace remua légèrement sur son siège, ses doigts glacés se crispèrent au volant : lui ? Elle ne voulait pas y croire, autant qu’elle souhaitait avoir raison, le paradoxe la fit hésiter, encore une fois. Une seule rencontre, et pourtant, il la chamboulait au plus profond. Un simple homme... Non, un simple humain ; c’était le vocabulaire qu’elle devait apprendre à utiliser dorénavant. L’odeur acide de son sang était trop forte pour qu’il ne souffre pas d’une blessure : inquiétude, obsession malsaine quant à son précieux liquide de vie ? Assez en tout cas pour la faire changer de plan et la mettre sur la route de l’hôpital.

Deux heures, vingt-trois minutes et trente-six secondes, c’est le temps qu’elle dut attendre, recroquevillée dans un coin de l’hôpital à lutter contre cette puissante odeur inceptisée, avant de le sentir passer de la chirurgie à un autre lieu. Dix minutes d’un sermon de la part d’un médecin, et Grace put finalement se glisser à l’intérieur de sa chambre –un avantage de choix à une heure pareille ; immédiatement ses yeux l’électrisèrent, et elle referma doucement la porte sans pouvoir s’en détacher, manquant d’un souffle qu’elle n’avait plus. A cette distance, elle pouvait déjà sentir à l’odeur des plaies fraîchement badigeonnées de désinfectant qu’il était loin d’être fringuant : une tentation de plus pour une baby vamp qui n’avait pris que quelques gorgées de Tru Blood au réveil. Sa voix grave s’éleva la première et elle eut un sourire en constatant l’arme dans sa main valide, signe qu’il ne plaisantait pas –Ahren ne plaisantait jamais. Elle fit néanmoins quelques pas dans la pièce, resta à une distance respectable pour s’entendre dire... Qu’il ne s’agissait-là que d’un rêve ? Rêve sacrément salace qui plus était, mais rien ne la choquait vraiment lorsqu’il était question de lui. Son sourire s’élargit même et elle croisa les bras dans une pose faussement moralisatrice.

« Parce que justement, c’est tout sauf un rêve ? C’est flatteur de voir que je suis devenue un objet de fantasme en à peine quelques jours. »

Moqueuse, ça oui : son tout nouveau statut de vampire lui avait donné une confiance en elle presque insolente, un caractère de merdeuse qui s’affirmait peu à peu. Du haut de ses bottines, elle fit le tour du lit avec une précaution qui se voulait exagérée –ne lui avait-il pas dit qu’il voulait garder ses distances ?, et laissa tomber sa veste sur le dossier du fauteuil, dévoilant une robe en dentelle rouge, avant de s’y asseoir à son tour. Pas de noir, pas de latex : Grace avait légèrement du mal avec cette mode vampirique que William avait pourtant tenté de lui imposer, se contentait de refaire sa garde-robe dans un style purement... Humain ?
Elle croisa les jambes et passa un bras autour du dossier, l’air toujours un peu insolent. C’était l’effet qu’il avait sur elle : en un clin d’oeil, on pouvait dire adieu à la baby vamp insouciante et bonjour à la prédatrice, plus dangereuse puisque troublée par chacun de ses gestes, de ses paroles, de son souffle encore chaud. Sans parler de ce sang qui la titillait d’autant plus aujourd’hui : quelle idée de se balader devant elle avec des blessures fraîches à chacune de leur rencontre.

« Une mauvaise chute dans les escaliers j’imagine. Tu sais, tu devrais faire attention où tu mets les pieds, ça pourrait être dangereux. »

Elle pouvait parler, elle qui avait préféré se jeter dans la gueule du loup plutôt que de continuer son roadtrip en solitaire. Mais la mauvaise foi et le sarcasme étaient de mise en sa présence, si elle voulait se concentrer sur autre chose que le simple fait de sa présence ; pas sûr cependant que titiller le chasseur blessé soit la meilleure des idées qu’elle ait eue jusque-là.
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MessageSujet: Re: If I had my way, I'd never get over you   If I had my way, I'd never get over you Icon_minitimeMar 25 Oct - 8:49

Elle était là, immobile, à peine éclairée par la lumière au-dessus du lit. Plus parfaite qu'une Venus de Milo, plus délicate que la Vierge à l'Enfant, plus irréelle qu'une brume de rêve provoquée par la fièvre. Trop ressemblante pour oublier, trop différente que pour s'y laisser prendre. Violence. Tout son corps était tendu d'une rage contenue, de l'envie furieuse d'arracher ces yeux que même un ciel d'été n'aurait été capable d'éclipser. L'orage contre la douceur d'une journée d'été. Même à cette distance, ses cheveux cascadaient comme une soie d'or, et c'est à peine si il ne pouvait respirer à plein poumon son odeur enivrante. Elle n'aurait pas dut l'être. Rien, chez elle, ne pouvait expliquer qu'il la fixe sans même tenter de tirer droit vers son cœur. Dieu sait pourtant qu'il la tenait en joue, et elle mieux que personne. Hélas, cette mer infinie l'hypnotisait sans mal, et aussi insaisissable qu'elle était, le chasseur ne pouvait s'empêcher de vouloir la capturer. A tout jamais. Pour ne plus la perdre, ou s'offrir l'unique droit de s'en débarrasser. Faiblesse inhabituelle qui faisait hésiter son doigt sur la gâchette. Était-ce bien lui qui avait précisé qu'il allait tirer ? « Parce que justement, c’est tout sauf un rêve ? C’est flatteur de voir que je suis devenue un objet de fantasme en à peine quelques jours. », voilà ce que disait l'apparition qui n'en était pas une avec son adorable moue d'enfant parfaite. Aussi faussement sage que l'avait été son sosie parfait, avec cette note de sarcasme qui l'appelait de ses vœux à la faire sienne. Seulement, il ne pouvait pas. Ni maintenant, ni jamais. Au premier cas parce qu'il était allongé sur un lit d'hôpital, et au second parce qu'il n'y avait pas créature plus surnaturelle qu'une vampire. La tuer, voilà la seule option qu'il avait. Encore une fois. A croire que son cœur si fichait de lui en ne décidant de battre que face au plus monstrueux de l'humanité.

« ▬ Dommage. Le rêve avait plus de chances de survie. »

Ceci dit, il ne faisait que la suivre de son regard glacial. Pas un mouvement pour l'empêcher de s'approcher, ni un souffle pour lui intimer l'ordre inutile de s'éloigner. Grace faisait ce qu'elle voulait. De l'espace, de lui, de la vie. Elle n'était plus soumise à ces lois futiles qui obligeaient les humains à s'incliner. Au-dessus de tout, sans même avoir besoin de sortir crocs et pouvoirs cachés. Pourtant, de ce souffle, l'anglais en perdit de manière flagrante quand la veste dévoila la tenue de l'incompréhensible blonde. Que le noir disparaisse, car son teint ne réclamait que couleurs, que vivacité. Pas de terne pour une femme comme elle. Juste ce rouge vif, aussi sanglant qu'une corolle de sang étendue sur le linceul de neige de sa peau. Doucement, l'arme se baissa alors qu'un sourcil se levait, appréciateur en tout point. Plus encore, il ne désirait que s'approcher à nouveau d'elle, la dominer de toute sa hauteur afin de mieux avoir l'impression de l'écraser, de pouvoir la faire disparaître en lui-même. Il s'en souvenait, de cette première fois. De l'inquiétude première qu'il avait éveillé en elle, de son murmure glacial quand il lui avait réclamé son nom comme preuve qu'il ne délirait pas. Inexistence d'Esfir. Mais elle... Elle l'avait surpassée, d'une certaine façon. Assez pour qu'il retienne à tout jamais qui elle était. Assez pour céder à la tentation de ces jambes délicieusement croisées et de ce petit minois insolent ? N'exagérons pas.

« ▬ De plus, toutes les femmes sont des sujets de fantasme, qu'on se le dise. Ton seul avantage, c'est d'être blonde. Et encore... Pas la poitrine qui va avec. Enfin, on aurait put me préciser l'existence d'une heure de visite pour cadavre ambulant, j'aurai enfilé une peau moins amochée. »

Ne jamais donner de certitude à une femme, même quand cette dernière peut entendre le sang battre vos tempes et tout votre être se retourner pour elle. D'un autre côté, il y avait aussi la partie 'ne jamais apparaître en tenue ridicule face à une conquête potentielle' qui venait juste d'être effacée par la tenue d'hôpital. A croire que pour toute l'insolence qu'il lui donnait, elle avait décidé de le réduire à l'état de larve. D'accord, une larve avec un flingue et un esprit en presque parfait état. Du genre qui risquait de lui sauter dessus à chaque seconde qui passait, et irait jusqu'à mordre si le sang la faisait trop approcher. Mais pour le brun, c'était déjà beaucoup trop, quand bien même restait-il plus dangereux qu'une majorité des mortels qu'elle devait avoir rencontré. Le « Une mauvaise chute dans les escaliers j’imagine. Tu sais, tu devrais faire attention où tu mets les pieds, ça pourrait être dangereux. » de sa soi-disant ennemie ramena le grand blessé à des préoccupations plus terre à terre, et c'est avec un air tout à fait détaché qu'il repoussa sa couverture pour mieux exposer sa jambe sous le nez de la blondinette. Violent, l'escalier. Rien que pour recoudre, ça avait été toute une histoire, et ce même en serrant les dents. Et là, ce n'était que l'urgence. Demain, ce serait le passage sur le billard pour retirer un croc trop profondément enfoncé et il aurait enfin droit à emballer le tout dans du papier cadeau avec un joli nœud.

« ▬ On peut dire ça comme ça Baby Vamp'. » Lâcha-t-il d'un sourire ironique. « Voyons voir jusqu'où je peux poser les pieds, tu veux ? »

Sous couvert de la question, ce n'était pas comme si il avait attendu une quelconque autorisation. Sans le grognement, on pouvait même dire qu'il s'en sortait plutôt bien en mode debout. Dommage que le détail fasse toute la différence et que quand il se prit réellement les pieds l'un dans l'autre, se rattrapant des deux côtés de la chaise de sa visiteuse, ce ne fut pas volontaire. Rien de grave toutefois, au moins il était presque collé à elle. Le résultat restait plutôt bon, si on oubliait le révolver au sol et sa grimace de douleur. Allez-y pour faire croire que la méthode avait été parfaitement choisie et contrôlée après ça. Ahren esquissa un sourire, préférant enchainer dans la seconde en approchant ses lèvres du fruit de sa tentation.

« ▬ Ne me fais pas croire que t'as de l'inquiétude pour moi. Tu es là pour terminer le travail facilement ? »

Lentement, une main se releva, se saisissant sans douceur d'une mèche dorée pour la faire rouler entre ses doigts. L'autre, après une reprise d'équilibre précaire, se tendit pour appuyer sur le bouton de l'unique lumière de la pièce. Le noir total, et un rayon de lune pour mieux les séparer. Le moderne n'avait pas sa place pour souiller son jouet.
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Grace Sheperd
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Contrôler sa faim après une longue journée de sommeil, avant que l'irréparable ne soit commis...
Se débarrasser de toutes les pensées relatives à ce foutu chasseur, avant que ça ne vire à l'obsession...
MessageSujet: Re: If I had my way, I'd never get over you   If I had my way, I'd never get over you Icon_minitimeMer 26 Oct - 6:12

Malgré cet air impertinent qu’elle se donnait, cette assurance de femme d’expérience qui maîtrise la situation avec maestria, Grace était en proie à un trouble profond. Son corps était mort et pourtant, il lui semblait entendre le sang battre contre ses tempes, ses mains devenir moites dans cet exercice de vampire joueuse. Les émotions diverses au creux de son ventre étaient elles malheureusement bien réelles, la remplissant tour à tour d’une confiance en elle débordante –il ne fallait lui laisser aucun avantage flagrant, puis d’un doute et d’une peur tout autre. Que faisait-elle là ? Comment avait-il réussi à la faire venir jusqu’ici, à la tenir en haleine d’un simple regard ? Elle savait qu’il était dangereux, ignorait simplement à quel point. Heureusement pour elle, Ahren était également tiraillé entre deux émotions contraires, auquel cas la tête de la blonde aurait volé déjà depuis leur première rencontre. Pourtant, elle redoutait le moment où il lui ferait perdre ses moyens pour de bon, où le rideau tomberait et où elle se dévoilerait sans le moindre artifice, laissée à l’appréciation de ses yeux frigorifiques. Déjà, le processus était engagé : son visage la trahissait malgré les années d’expérience à prétendre être sainte Grace. Prétendre le contraire était apparemment beaucoup plus difficile, le rôle de la vampire sans faille était encore à perfectionner... Si elle voulait vraiment jouer le jeu jusqu’au bout. Etait-ce seulement un masque, ou l’affirmation de cette nouvelle transformation ? Pas de temps pour la réflexion, le grand blessé venait de répliquer : Baby vamp se laissa guider par ses instincts alors qu’elle contournait le lit, suivant les préceptes du chieur de son créateur.

« Je suis déjà morte une fois, pourquoi pas deux ? Ca sera sûrement plus propre si c'est toi qui fait le sale boulot. »

Rien ne serait pire que la douleur de la transformation, sentir son sang se vider dans une souffrance atroce. Si Ahren levait finalement son arme pour mettre ses menaces à exécution, elle éclaterait en lambeaux sanguinolants et tout serait terminé. Mais s’il gardait son arme à portée, l’odeur métallique se mélangeant à celle de son sang séché, il ne l’avait toujours pas utilisée, baissa même sa garde lorsqu’elle retira sa veste. Allons bon, une simple robe pouvait lui assurer sa survie désormais ? Elle eut un sourire amusé, presque chaste, en constatant son expression éloquente : pour avoir peu d’expérience en la matière, Grace était particulièrement sensible au regard des hommes, de celui-là en particulier. Encore une chose dont elle souhaitait se débarrasser au plus vite, part de naïveté qui n’avait pas sa place dans son nouveau monde –et surtout pas avec le chasseur ?
La vampire affronta de nouveau son regard magnétique, aimantée comme le pouvait l’être un papillon de nuit face à la lumière -bien que la comparaison avec Leigh le sombre soit plutôt malvenue. Il la remettait au même niveau que les autres femmes –qui, apparemment, se situaient bien bas dans l’estime du bonhomme, en avait profité pour lui lancer une pique... Visant sa maigre poitrine. Si le sang avait encore coulé dans ses veines, il aurait été certain qu’il lui aurait afflué au visage en quelques secondes à peine devant cette tirade inattendue. Avec lui, elle se devait de parer à toutes les éventualités, et surtout les plus perverses. Mais parce que le naturel revenait toujours au galop, elle croisa ses bras sur ladite poitrine, détourna le regard un instant avec une moue légèrement vexée pour mieux revenir à l’acier de ses yeux.

« On va dire que sont là les paroles d’un mourant. Je serai bonne princesse, on ne condamne pas un homme qui délire dans ses derniers instants. »

Un léger sourire avait rapidement pris le pas sur ses lèvres. Parce qu’il était en position de faiblesse, qu’il avait le don pour faire ressortir son mauvais côté, qu’une certaine... Complicité ? Grace n’en était pas sûre car la situation présente était loin d’appeler à ce genre de sentiment naïf, qu’on était loin des soirées pyjama à lire la Bible et à regarder Dirty Dancing. Que ce lien étrange donc, était en train de s’installer. Elle le titilla ensuite sur sa blessure encore fraîche, et la contre-attaque ne se fit pas attendre dans cette guerre des mots : il lui dévoila une plaie affreuse, plus ou moins rafistolée par les soins médicaux. Son expression la trahit encore une fois et elle fronça les sourcils, presque... Inquiète ? Voir les autres souffrir n’avait jamais été une partie de plaisir pour elle, des années d’amour religieux faisaient qu’elle se souciait de parfaits inconnus, souffrait encore d’une nature foncièrement généreuse... Même si le sang d’Ahren ainsi exposé, ce sang qu’elle avait goûté et qu’elle sentait encore couler au fond de sa gorge, lui paraissait plus délicieux que jamais, lutte intérieure entre la vampire et l’humaine qui persistait.

« Voyons voir jusqu'où je peux poser les pieds, tu veux ? »

Blondie releva la tête, décroisa les bras sous la surprise, se dandina légèrement sur la chaise, mal à l’aise. Il se rapprochait. Lui dévoilait une faiblesse en perdant le contrôle. Elle en aurait presque été touchée si elle n’était pas en proie à une légère angoisse intérieure. Car il fit un pas, puis deux, et elle sentit grandir cette envie de le sentir tout contre elle, tout comme cette inquiétude. Le seul homme dont elle avait été physiquement proche avait été son père... Et William. Mais ce dernier était un cas de figure autrement différent. Elle n’était pas prête, réclamait dans le même temps qu’il s’avance plus vite ; elle lui lança un regard où s’illustraient à merveille ces deux émotions contraires, pourtant pas incompatibles. Puis il y eut une chute manquée qui, comme par miracle, l’envoya tout près d’elle, et elle eut l’impression que son coeur venait de s’agiter à nouveau. Quand il avait trébuché, elle avait eu le réflexe de placer sa main sur son épaule, geste qui se transformait maintenant en faible rempart contre cette distance qui menaçait de se réduire encore. ... Ne le voulait-elle pas elle aussi, au fond ? Son souffle contre sa peau glacée agita un peu plus ses sens et elle détourna les yeux, s’avouant vaincue l’espace d’une seconde. D’autres l’auraient repoussé, certaines, plus nombreuses sûrement, en auraient profité pour l’allumer avec un air innocent, auraient franchi ces quelques centimètres qui les séparaient. Grace, elle, ne pouvait se résoudre à aucune de ces solutions, tant elle le voulait contre lui et rêvait de planter ses crocs dans sa gorge en même temps. Elle revint en course à peine un battement de cils plus tard, ancra son regard dans le sien tandis que sa main glissait sur son torse dans un geste simple, autrement plus confortable. S’inquiétait-elle pour lui ? La question la fit sourire, il ne baissait pas sa garde malgré le revolver qui gisait à terre, malgré cette proximité nouvelle, cette mèche de cheveux qu’il tenait entre ses doigts. L’obscurité s’était faite et, à la lumière de la lune, elle distingua la souffrance dans la dureté de ses traits, momentanément adoucis.

« Si j’avais voulu en finir, tu ne serais déjà plus là. Et moi non plus, d’ailleurs. Ca aurait fait un beau bain de sang, les infirmières auraient été ravies. »

C’était elle, ou la conversation revenait toujours à un thème plus morbide ? Quoi de plus normal après tout pour une vampire et un chasseur qui, plus qu’elle encore, avait côtoyé la mort de nombreuses fois. Ses doigts quittèrent la blouse pour effleurer la joue d’Ahren avec délicatesse, sans oser s’y aventurer davantage : sa propre froideur l’effrayait, et elle ne souhaitait pas qu’il en fasse à son tour l’expérience par un contact plus appuyé. Véritable torture quand tout son être lui criait de l’attirer à elle.

« Ca n’est pas vraiment de l’inquiétude. » Alors quoi ? Une obsession latente ? Un désir brûlant de l’avoir pour elle ? Sûrement pas de la pitié. Elle ouvrit la bouche comme pour y mettre un mot, abandonna pourtant dans un nouveau sourire. « Appelle-ça comme tu veux, ça n’a pas d’importance. » Ca n’avait pas d’importance, mais c’était assez pour la traîner jusqu’ici, en plein milieu de la nuit. « Tu ne devrais pas être content d’avoir un peu de compagnie ? La solitude, c’est fait pour être brisé de temps en temps, non ? »
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MessageSujet: Re: If I had my way, I'd never get over you   If I had my way, I'd never get over you Icon_minitimeVen 28 Oct - 13:26

Il possédait la grâce nonchalante du prédateur, la maîtrise de ses sentiments, l'art de faire tourner les gens en bourrique, l'instinct nécessaire afin de ne jamais être prit de court. En tant qu'homme, et plus encore en tant que chasseur, Ahren possédait tout. Et pourtant, face à cette créature tout droit sortie des enfers, il ne restait plus rien. Tout en lui criait qu'elle devait mourir, maintenant. Avant d'avoir l'occasion de faire un pas, de prononcer un mot. De capturer ses pensées et le moindre de ses battements de cœur en un seul regard, plus dangereux que tous les sorts du monde. Mais dans cette chambre, rien d'autre qu'elle ne bougeait, et chaque mouvement accrochait le regard de l'anglais avec une soif toujours croissante. En elle revivaient les souvenirs, et quelque part au fond de lui, le brun sentait s'agiter une personnalité depuis longtemps effacée. Celle qui arrivait encore à s'émerveiller d'un sourire et ne demandait qu'à le voir amadoué une fois de plus. Une fois de trop. Ballet de fleurs dans cette ambiance nocturne, elle n'était rien d'autre qu'une folle. Une folle dont il était affolé. Qu'il se sentait déjà haïr autant qu'il l'aimait. Comment alors se séparer de son attrait et oublier ces yeux ? Et que de secrets précieux à y cueillir, écrins de joyaux aussi profonds que les étoiles des cieux. Une mauvaise fille, voilà ce qu'elle était, ou ce qu'il souhaitait qu'elle soit, à travers son amour aussi mesuré du mensonge. Son « Je suis déjà morte une fois, pourquoi pas deux ? Ça sera sûrement plus propre si c'est toi qui fait le sale boulot. » arracha un sourire félin au grand blessé, et c'est avec un intérêt à peine marqué qu'il se redressa un peu plus sur le lit blanc. Trop blanc pour ne pas faire office de linceul, quand bien même ne comptait-il pas être recouvert de cette pseudo innocence que semblait offrir la mort pour l'heure.

« ▬ Qui sait si il ne serait pas plus plaisant pour moi de t'entendre crier que de te voir devenir une flaque sanglante ? »

A garder l'art du jeu comme un plaisir sadique, le veuf en oubliait presque l'image offerte à son esprit. Des vampires massacrés de cette façon, il en avait vu des tas. Participé, le plus souvent, au résultat. Jamais il ne s'était sentit retourné par l'idée, quand bien même tout ce travail n'était-il pas aussi propre qu'elle le laissait entendre. Alors pourquoi ce frisson le long de sa colonne à l'idée que l'ornement de ses nuits disparaisse aussi facilement ? Il pouvait faire tellement mieux. La capturer, l'enfermer à tout jamais, à son bon plaisir. Un peu d'argent pour tracer un collier sanguinolent sur sa peau trop fine, atténuer du terne de la lune la lumière ensoleillée de sa chevelure. Que ne donnerait-il, en effet, pour la détruire de ses propres mains, horrible faiblesse qu'il ne pouvait se permettre d'avoir. A croire que tout était là pour briser ses tentatives d'affaiblissement de sa visiteuse, Ahren se sentit prendre plaisir à la voir protéger sa poitrine comme on cache un trésor. Et trésor il y avait, car cette moue sur le fruit sucré de ses lèvres valait sa réaction innocente, et c'est un sourire de sa part qui répondit à son « On va dire que sont là les paroles d’un mourant. Je serai bonne princesse, on ne condamne pas un homme qui délire dans ses derniers instants. ». Personne n'avait le droit de s'attirer autant de sentiments contraires de la part de l'anglais. Pour ça, que de raisons valables, dont la principale restait sans doute que ce mélange ne faisait que le rendre encore plus explosif. A s'éloigner autant, il se sentait plus proche que jamais, et que l'un prenne la fuite que déjà son complice non désiré le tenait dans la paume de sa main. A ne plus savoir qui, des deux, chassait réellement l'autre. A ne même plus connaître, en vérité, sa priorité entre lui arracher ses vêtements, goûter à son sang, toucher à son corps et la renvoyer dans la tombe dont elle n'aurait jamais dû sortir. La prochaine serait en pierre, et coulée dans du béton. Résolution qui au moins apaisa son esprit durant quelques secondes.

« ▬ Quel dommage de ne pas faire preuve d'autant de compassion que toi envers mourants et morts. »

Juste un marmonnement moqueur qui franchit ses lèvres alors qu'il soulevait d'une main trop libre le drap qui le recouvrait. De quoi faire respirer la blessure, et titiller cette petite provocatrice d'une façon autrement plus violente que des mots ne pourraient sans doute jamais le faire. De l'inquiétude à l'envie, avait-elle conscience de tout ce que le bleu royal de son regard trahissait ? Prisonniers, ainsi étaient-ils, alors même qu'il lui semblait que son sang coulait à flots, pareil à une fontaine aux rythmiques sanglots. Que sa jambe souffre, et que son cœur s'accélère, que chaque part vivante de son être se répercute en un long murmure sur cette fille aux yeux clairs. Mais que voulait-il, au fond ? D'elle et de sa présence, de cette idée d'exposer à sa vue tout ce qui pouvait lui faire perdre l'esprit. Pas de l'amour, non. Pas plus de douceur, sentiment qui n'était pour lui qu'un matelas d'aiguilles fait pour donner à boire à ses cruelles filles. Dire qu'en échange, il aurait pu tout autant désirer faire d'elle le flacon de ce liquide vital afin de récupérer aussitôt de ses blessures. Mais encore une fois, tout s'y refusait, sans trop savoir si il y avait une pointe de respect pour elle ou un mépris pur et simple face à l'idée de la goûter, elle et tous les inconnus dont elle s'était nourrie. Tous les humains n'en auraient pas fait autant. Alors pourquoi diable répondait-il à l'appel de cette proximité qui le dégoûtait ? Simple envie de la déstabiliser, voilà ce que lui disait son cerveau alors même qu'il vacillait vers elle, s'affichant dans une force qu'il ne ressentait pas tant que ça. Mais il l'était, nul doute là-dessus. Aussi puissant et suicidaire que pouvait l'être un homme dont le quotidien n'était rien d'autre que combats et décès, incapable de se soucier des risques que lui-même encourait. Et que dire sinon que quitte à mourir, mieux valait le faire auprès d'une beauté aussi irréelle ? Ce n'est que quand la main légère de Grace se fit renfort contre le mince tissu de sa chemise qu'il prit conscience que son plan avait subi une faille quand son corps avait décidé de n'en faire qu'à sa tête. De là à dire qu'il était dérangé d'enserrer d'aussi près ce corps frêle, on en était loin. Si loin, même, qu'il ne fit que serrer un peu plus ses mains au bord de la chaise, désireux de sentir enfin cette chair fraîche contre la sienne, brûlante d'une fièvre qu'on ne pouvait guère imputer à sa seule aventure de la soirée. De la fragilité, voilà ce qu'il ressentait entre ses bras, encore trop loin pour le contenter, mais trop proche pour se risquer à tenter le diable. Voulait-il vraiment franchir ce pas à nouveau ? Sans douceur, il s'empara de cette mèche de cheveux, se plongea dans ce regard qui avait manqué d'abdiquer durant l'espace d'une brève seconde. Si la douceur du dessin de sa main contre son torse était palpable, voilà qu'elle le faisait presque autant souffrir que ses blessures. Une affluence de souvenirs qui ne lui étaient pas liés et qui, pourtant, voulaient le pousser au silence. Mais qui avait vu Ahren rester silencieux aurait eut de véritable raison d'inquiétude, et c'est aussi facilement qu'un bonjour qu'il posa la question qui ne demandait pas vraiment de réponse. « Si j’avais voulu en finir, tu ne serais déjà plus là. Et moi non plus, d’ailleurs. Ça aurait fait un beau bain de sang, les infirmières auraient été ravies. » Voilà ce qu'ils étaient. Deux monstres liés par l'appel du sang, plongés dans les caveaux de tristesse où le destin les avait relégués avant l'heure. Seuls avec la nuit, cette hôtesse maussade, ils se regardaient, et quelques mots funèbres suffisaient plus que des déclarations à les lier dans cette étrange relation. Enfin, il reconnaissait sa belle visiteuse. Elle, noire et pourtant lumineuse. Mort qu'il réclamait autant qu'il fuyait, elle représentait cette nostalgie de l'astre lunaire qui éclairait les contours pâles de son visage, et c'est sans en prendre réellement conscience qu'il appuya plus fermement sa propre joue contre la main de la vampire. « Ça n’est pas vraiment de l’inquiétude. »

« ▬ Alors quoi, Baby Vamp' ? »

N'y avait-il pas comme de la torture dans ces quelques mots ? Sans doute, à force de bien y chercher, de retourner cœur et tripes pour faire ressortir ce besoin de base pour ne pas sombrer. Qui des deux, maintenant, guidait cette danse dont la fin serait obligatoirement mortelle ? La réponse, « Appelle-ça comme tu veux, ça n’a pas d’importance. », arriva assez vite. Sur ce ton bas qu'ils avaient adopté, comme deux enfants en train de partager le plus grand des secrets. Murmure nocturne pour qui ne voulait pas être découvert. « Tu ne devrais pas être content d’avoir un peu de compagnie ? La solitude, c’est fait pour être brisé de temps en temps, non ? »

« ▬ Parce que parler avec les morts relève de la sociabilité ? »

Malsain, ce sourire, alors que sa main remontait comme un serpent dans ces cheveux de soie, décidée à cette caresse qui ne réclamait que violence. Doucement, Ahren tourna la tête pour mieux glisser un baiser aussi chaud que fugace au creux de la main glacée de sa jeune compagne, et d'y chuchoter du bout des lèvres :

« ▬ Donnes-moi en plus. »

De nouveau, paume contre joue, l'acier plongé dans les profondeurs insondables du plus beau des océans, de ces abysses insondables ou l'Homme n'avait pas encore mit son nez curieux. Lui le ferait. Parce que la curiosité tuait, et que face à elle il ne désirait que mourir.

« ▬ Connais-tu ces vers... Grace ? » Et de s'offrir, enfin, le luxe tant refusé d'un prénom redouté. « Ainsi je voudrais, une nuit, quand l'heure des voluptés sonne, vers les trésors de ta personne, comme un lâche, ramper sans bruit, pour châtier ta chair joyeuse, pour meurtrir ton sein pardonné et faire à ton flanc étonné une blessure large et creuse et, vertigineuse douceur ! A travers ces lèvres nouvelles, plus éclatantes et plus belles, t'infuser mon venin. »

Il était déjà là, plus lourd, plus contrôlé, s'étant rapproché à mesure qu'il récitait ces quelques lignes si proches de ce qu'il désirait d'elle. Que ses lèvres la frôlent, et que l'odeur son sang l'atteigne. Que tout l'atteigne, tant que l'instant le permettait, car une telle faiblesse ne pouvait mourir qu'en cédant à cette tentation, quand bien même le révulsait-elle tout à la fois. Elle ne pouvait être Esfir, et ce malgré la ressemblance autant physique que mentale, mais elle pouvait, au moins cette nuit, être elle. Être sienne. Saisissant avec brusquerie l'arrière de ce crâne honni, Ahren amena enfin ce visage au sien. Sans fermer les yeux, car tout cela n'était rien de plus qu'un test, une façon de voir si il pouvait guérir aussi facilement d'elle que du reste. Vraiment ?
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Grace Sheperd
Grace Sheperd

mewmew, pokéadmin
AVATAR : Candice Accola
(C) : Elly
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Continuer son apprentissage avec Daddy et démêler le vrai du faux dans ses conneries =.=
Se faire aimer par Papy, vous croyez qu'une canne lui fera plaisir ? o.o
Contrôler sa faim après une longue journée de sommeil, avant que l'irréparable ne soit commis...
Se débarrasser de toutes les pensées relatives à ce foutu chasseur, avant que ça ne vire à l'obsession...
MessageSujet: Re: If I had my way, I'd never get over you   If I had my way, I'd never get over you Icon_minitimeLun 31 Oct - 6:51

Le sourire d’Ahren fit écho sur les lèvres de la vampire tandis qu’elle dépassait le lit, d’un pas aérien dont elle ne se savait pas maîtresse. C’était là la magie du chasseur qui, en un coup d’oeil, transcendait la petite fille et la changeait en femme aux habilités multiples, créature fatale dotée d’un pouvoir qu’elle-même ignorait posséder. L’innocence de Grace perçait encore pourtant, au travers d’une boucle qu’elle replaçait derrière son oreille, d’un sourire moins assuré face au regard métallique du grand blessé : personne n’était infaillible, et surtout pas elle. Sa présence, l’odeur fruitée de son sang, l’acier intense de ses yeux, tout en lui affolait ses sens aiguisés, son coeur qu’elle sentait battre de nouveau lorsqu’il lui offrait un sourire, aussi cynique, cassé soit-il. Comment un homme comme lui avait-il réussi à se faire une place de choix dans son battant à l’arrêt, pourquoi lui ? Sa naïveté de jeune fille la rattrapait-elle ? Jouait-elle au bon samaritain en se penchant sur un cas désespéré ? Etait-elle attiré par tout le danger qu’il représentait pour elle ? Un battement de cil, le saillement d’un muscle lorsqu’il prit appui sur le matelas la rendirent d’autant plus confuse qu’elle s’expliqua encore moins cette attirance malsaine pour l’enfoiré profond qu’elle voulait qu’il soit, plus qu’un homme blessé qui n’avait su se guérir autrement que par le sang. Probablement l’image du chasseur diminué l’amadouait-elle plus que de coutume ; il ne pouvait s’agir là autre chose que de pitié, de son côté humain qui souhaitait voir le bon dans tout homme. Et pourtant, au fond, cette certitude qu’elle avait raison.

Elle se ressaisit en croisant délicatement les jambes sur la chaise, maltraitée par cette tempête intérieure de sentiments. Mais il ne fallait pas lui laisser voir, sous peine de lui donner l’occasion de prendre du terrain et de finalement se voir acculée contre un mur, à la merci du bonhomme. Elle pouvait prétendre au même titre que lui à ce statut de prédateur, si ce n’était plus : ses instincts de vampire la poussaient au sang, au meurtre pur et simple d’une proie qui autrefois avait été ami, amant, connaissance. Gardant son léger sourire, Grace fronça le nez au « Qui sait si il ne serait pas plus plaisant pour moi de t'entendre crier que de te voir devenir une flaque sanglante ? », peu emballée par cette optique impliquant torture et homicide. A moins qu’il ne la fasse crier d’une autre façon ? Blondie s’administra une claque mentale conséquente, réaction surprise d’une ex-sainte-nitouche qui n’était pas encore habituée aux pensées fulgurantes de ce genre ; trop longtemps, le pêché de chair l’avait effrayée pour qu’elle ne se transforme en lionne prête à bondir sur qui que ce soit. Encore un peu coincée, sans doute.

« Fais vite alors, tu n’es pas le seul sur le coup. »

Si elle n’avait pas autant été soumise à ces émotions contraires, elle se serait amusée de la situation, comme son sourire le prouvait. Titiller un éventuel côté possessif avec la mention d’autres chasseurs prêts à l’exterminer n’était définitivement possible qu’avec lui. Elle sentait son envie de tuer autant que lui devinait le besoin de plus en plus pressant de goûter à son sang, deux êtres que tout opposait pourtant engagé dans cette même danse tourbillonnante. A trop discuter avec lui, Sheperd en perdait ses repères, devenait plus spontanée qu’elle ne l’était en temps normal... Etait-elle la seule qu’Ahren déstabilisait autant ? Quelque part au fond, elle le souhaitait, égoïstement. Parce qu’il lui infligeait une telle torture des sens et de l’esprit, il se devait de n’avoir qu’elle, de ne jouer avec personne d’autre... Ou du moins, pas autant. Ce dont l’anglaise ne se rendait pas pleinement compte, c’était de l’effet qu’elle avait sur le chasseur, petite fille que la naïveté aveuglait encore ; dans son esprit, les femmes se faisaient nombreuses autour de lui, et elle n’était qu’une proie de plus, prise au piège de son regard. Ou plutôt, Grace ne voulait pas croire qu’elle pouvait être l’exception, car leur relation se ferait encore plus complexe, plus profonde, tant de choses qui l’effrayaient par leur nouveauté et leur complexité. Et pourtant, elle avait toujours ce maigre espoir. L’espoir qu’il trouve la force de s’approcher un peu plus, qu’il franchisse ces quelques centimètres entre leur deux visages, qu’il la prenne tout simplement dans ses bras. Considérations de jeune femme encore trop fleur bleue pour le monstre de dureté qu’il était. Tant pis : elle lui réapprendrait la douceur.

Et cet apprentissage avait commencé par ces doigts sur la joue chaude d’Ahren, qui vint tout naturellement chercher sa fraîcheur, appuyant son visage contre sa main tandis qu’elle cherchait le mot exact pour les définir. Ce simple geste, allié à la proximité et au ton de sa voix, manqua de la faire chavirer un peu plus ; cela se traduisit dans son sourire qui s’élargit un peu plus, tendresse qui n’avait pas sa place dans un rapport de force tel que celui-ci. Dans quelques secondes, il risquait de la croquer en avalant d’une bouchée son innocence, mais ça n’avait plus d’importance ; rien d’autre que ces yeux acier qui, à la lumière de la lune, se paraient d’une autre teinte, ne comptait désormais. Il pouvait bien la flouer, la manipuler honteusement, elle accepterait toutes les tortures simplement pour cet instant. Heureusement pour elle, la réalité la rattrapa bien vite :« Parce que parler avec les morts relève de la sociabilité ? », sa réaction ne se fit pas attendre : la caresse sur sa joue se para de griffes, se crispa sur sa peau. Elle avait beau plaisanter avec son statut de morte, il était toujours étrange de se le faire rappeler à l’improviste, particulièrement par lui. Son sourire se teinta à peine d’une moue peu appréciatrice : déjà, elle reprenait le contrôle. Accepter qu’elle n’était plus qu’un cadavre ambulant tenu par elle-ne-savait-quelle magie.

« Je suis pourtant de meilleure compagnie que la plupart des vivants. Et à force de te croiser, je ne peux qu’être d’accord là-dessus. »

Sa main retrouva sa douceur, comme pour mieux faire passer le venin qu’elle venait de cracher. Qui sème le vent...
Il avait un don, un don pour la faire passer de l’irrésistible envie de lui en coller une à celle de se rapprocher un peu plus, de se blottir contre son torse chaud et de ne plus s’en défaire. Car lui-même alternait violence et douceur dans un cocktail qui retournait le centre émotionnel de la blonde, livrée toute entière au bon vouloir du véritable prédateur. Ses lèvres chaudes sur sa paume, son « Donnes-moi en plus » perdu dans un souffle, autant de choses qui lui seraient apparues effrayantes s’il n’en avait pas été l’initiateur. Lui en donner plus pour se retrouver dépouillée de tout attrait à ses yeux... Oui, c’était une solution, c’était même la solution. Si elle perdait toute sa valeur, alors il ne la pourchasserait plus avec autant de ferveur, et elle pourrait commencer à l’effacer de sa vie, lentement, avec une peine indicible ; mais il ne resterait au final plus de trace d’Ahren Leigh dans son coeur, à peine un léger pincement amer. Alors elle eut un sourire ironique aux vers qu’il lui offrit, résolue au fait que dès qu’elle se serait offerte, le venin stopperait sa course, plus rien ne meurtrirait sa chair, comme il le disait si bien.
Sa main glissa dans sa nuque et, malgré la brusquerie dans son geste, l’absence de toute tendresse, Grace ne résista pas lorsqu’il l’attira à lui, s’offrant à ce fameux test qu’elle pensait réussir en tant que conquête qu’on pouvait aisément jeter. Rien de plaisant dans ce baiser, dans cette dureté qu’elle ne supporta pas longtemps : cillant finalement face à ce regard qu’elle n’avait pas quitté, elle se défit de la prise sur son crâne en saisissant simplement son bras de sa main libre, appuyée par sa force de vampire, recula son visage du sien, un court instant. Elle doutait encore de son pouvoir de convaincre, de sa capacité à lui faire passer des choses ; elle s’y essaya néanmoins en le regardant simplement, sa main rejoignant la première sur la nuque du chasseur, qu’elle massait doucement, presque inconsciemment, ses lèvres frôlant de nouveau les siennes.

« Ferme les yeux. »

Son ton n’admettait aucune protestation et bientôt, sans même se soucier si l’ordre avait été respecté –elle pensa naïvement qu’elle pourrait mieux le convaincre en alliant le geste à la parole, Grace retrouva les lèvres d’Ahren avec autrement plus de douceur, non sans cette passion qui lui chatouillait le ventre. Qu’il le prenne comme un autre test, la trouve trop tendre pour la boule de violence qu’il était, peu importait : elle voulait simplement lui montrer qu’il y avait autre chose dans ce bas monde qu’une brutalité crue.
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MessageSujet: Re: If I had my way, I'd never get over you   If I had my way, I'd never get over you Icon_minitime

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If I had my way, I'd never get over you

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