Entre Cheyenne et lui, la tension est présente depuis leur première rencontre, depuis cette fois où, il y a six ans environ, le père de Darren a présenté une nouvelle métamorphe au clan, la prenant automatiquement sous son aile. La jalousie d'un fils qui vénère son père a parlé pour lui, et il se montre particulièrement ronchon avec la blonde -alligator albinos en plus, tout pour se faire remarquer celle-là !... Encore aujourd'hui. A la différence près qu'il se retrouve tout le temps fourré en sa compagnie, particulièrement depuis que son père est mort, par besoin de la faire chier et de l'avoir à ses ordres en un claquement de doigts. Ce qu'il n'avouera pas, c'est qu'elle est l'une des rares en qui il a pleinement confiance et qu'il aurait bien du mal à se passer de sa compagnie.

Darren ne connaît –ou plutôt croit connaître- la rouquine que sous sa forme animale, soit une boule de poils particulièrement tentante pour son estomac d’alligator. On lui a toujours dit que l’écureuil, c’était délicieux ! Ce jour-là, on a donc pu voir un alligator tenter de croquer la malheureuse bestiole alors descendue à terre, avant de la poursuivre à une vitesse surprenante dans les marais. Hélas pour le tas d’écailles, il n’a rien trouvé d’autre qu’une humaine intégralement nue à moitié cachée derrière les arbres ; une transformation plus tard, il lui demandait si elle n’avait pas vu passer un écureuil sans se formaliser de leurs nudités respectives, aveuglé par la faim et la colère sur son état de métamorphe. Un jour, il s’en fera un festin, de ce foutu rongeur !

Difficile à croire que la môme qu’il a connu s’est aujourd’hui transformée en blonde plantureuse. Darren se rappelle encore des fréquentes visites de Nem’ chez sa tante, elle-même bonne amie du père de l’alligator ; de nombreuses fois, ils se sont amusés sous leur forme animale, simplement pour le bon plaisir d’amuser la gamine. S’il la surveillait déjà à l’époque, son attention s’en est retrouvée accrue quand il a appris le nombre de conneries qu’elle enchaîne depuis quelques années. Il se transforme ainsi régulièrement en tonton un peu chiant et moralisateur, parce que la jeunesse métamorphe se doit de suivre le droit chemin et que... Oui bon, il la considère quasiment comme de la famille.

Un copain ? S’il fallait qualifier leur relation, ce mot leur conviendrait le mieux. Car Kyle a beau être un emmerdeur de première, l’alligator qu’il est ne peut que se calmer et fraterniser avec cet emplumé, malgré ses croassement rauques et le manque flagrant d’écailles. Pour lui, Darren a même abandonné sa forme animale un instant pour l’empêcher de s’envoler, pour une fois enclin à sociabiliser avec un double nature autre que crocodilien, intuition qui s’est avérée juste par la suite : le coco croyait être le seul doté du sang des fées. Pour sûr qu’il y a encore beaucoup à lui apprendre entre deux coups de bec !

Jackson, William, Darren. Le trio de choc qui pourrait à lui tout seul faire son Hangover 3, retourner la ville de Shreveport et semer la panique dans les coeurs de ces demoiselles. Leur force se fait dans leur différence, dans leurs physiques divins et pourtant variés ; Jackson est le seul loup que Darren apprécie officiellement, William le seul cadavre ambulant véritablement digne d’intérêt. Alors pourquoi se retrouver tous les Jeudis soirs au club de striptease s’il suffit de tendre la main pour ramasser des minettes ? Parce que le lapdance endiablé sur le podium est le ciment qui soude leur amitié de mâles virils, le rituel qui doit ponctuer chacune de leur rencontre malgré la haine profonde que le métamorphe porte à la ville : personne d’autre qu’eux ne peut comprendre l’importance du striptease dans la vie d’un homme.

Jackson, William, Darren. Le trio de choc qui pourrait à lui tout seul faire son Hangover 3, retourner la ville de Shreveport et semer la panique dans les coeurs de ces demoiselles. Leur force se fait dans leur différence, dans leurs physiques divins et pourtant variés ; Jackson est le seul loup que Darren apprécie officiellement, William le seul cadavre ambulant véritablement digne d’intérêt. Alors pourquoi se retrouver tous les Jeudis soirs au club de striptease s’il suffit de tendre la main pour ramasser des minettes ? Parce que le lapdance endiablé sur le podium est le ciment qui soude leur amitié de mâles virils, le rituel qui doit ponctuer chacune de leur rencontre malgré la haine profonde que le métamorphe porte à la ville : personne d’autre qu’eux ne peut comprendre l’importance du striptease dans la vie d’un homme.

A la gamine, il peut dire qu’il a filé la trouille de sa vie. Elle était pourtant mignonne sur la rive, à le guetter avec des yeux grands ouverts ! ... De terreur, certes, et Darren peut éventuellement comprendre en quoi un alligator peut impressionner au premier abord, mais pourquoi paniquer autant à sa transformation involontaire ? La faute à la branche de cet arbre qui l’a surpris en manquant de l’écraser. Pour la rassurer –et passer pour un parfait pédophile exhibisionniste ?, le métamorphe est venu lui faire la conversation comme si de rien n’était, lui demandant si elle n’avait pas vu passer un autre alligator dans le coin. Il doute encore du succès de son initiative : décidément, les petits humains sont encore plus incompréhensibles que leurs mères !

U.C

Darren n’a jamais supporté les médicaments ni la médecine occidentale, polluée de composants chimiques et autres cochonneries artificielles. Depuis tout petit, c’est donc auprès d’un sorcier qu’il prend consultation, et plus récemment, c’est Lucrezia qui est en charge de sa bonne santé et, surtout, de celle de son groupe. Naissances, maladies, blessures graves, c’est vers elle qu’il se tourne et il attend d’elle qu’elle soit disponible à toute heure pour ses beaux yeux : on ne plaisante pas avec la santé d’un alligator. Même si pour cela, il doit supporter ses rougissements et ses remarques sur sa nudité : un peu plus et elle finira par s’y habituer !

Darren ignore tout d’elle si ce n’est qu’elle est le médecin légiste en charge du cas de son père et qu’elle sent le cadavre à trois kilomètres. A vrai dire, il ne tient pas à en savoir plus sur la sorcière, compte simplement revenir à la charge pour récupérer des informations supplémentaires suite à l’autopsie. En espérant qu’elle n’ait pas remarqué la larme de crocodile qu’il a laissé échappé lors de l’identification, comble de la honte pour un homme tel que lui. Rattraper le coup en se montrant infect et intransigeant lui paraît pour le moment une très bonne idée.

Sur elle, Darren pourrait écrire des pages… D’insultes. Pourtant, il n’a pas toujours éprouvé une telle aversion pour la chasseuse aux atours plus qu’appréciables ; au début, il était même particulièrement charmé par ses grands yeux de biche et son sourire éclatant, pauvre crétin qu’elle a réussi à piéger. Sans qu’il ne comprenne trop comment, il s’est retrouvé à l’épouser malgré leurs caractères radicalement opposés, à faire des efforts pour se fondre dans le paysage luxueux de Cassidy. Quelques mois plus tard, il la surprenait en train de le tromper : divorce, retour éclair dans le marais pour le bonhomme, colère revancharde qui se manifeste dès que l’ex-Madame Landry est mentionnée quelque part. Grâce à elle, il a compris qu’aucune femme ne devait le mettre à sa botte, s’est retrouvé doublement têtu et particulièrement infect lorsqu’il s’agit de traiter avec une femelle.

chapitre 02
Part 01 ;; If I never see your face again I don't mind ;; ft. Cassidy Murray
Part 02 ;; Eat me, drink me, this is only a game ;; ft. Siobhán Byrnes
Part 03 ;; titre du sujet ;; ft. Prénom Nom